Quels sont les taux d'abandon en première année post affectation Parcours Sup ?
Question d'origine :
Bonjour Cher Guichet,
Serait-il possible de connaître le pourcentage d'étudiants qui abandonnent en cours de première année le parcours fléché via parcoursup ainsi que la proportion de ces étudiants réorientés toujours via parcoursup qui vont au bout de la seconde formation ?
Réponse du Guichet

Depuis 2018, la plateforme Parcoursup permet de candidater parmi 24 000 formations de l’enseignement supérieur. Aussi les chiffres concernant les taux d'abandon et de réorientation des étudiants au cours de la première année varient-ils grandement d'un type de formation à l'autre (filières longues ou courtes, formations sélectives ou non sélectives, etc.).
Le parcours universitaire en L1 des néo-bacheliers de 2021, documenté par le Ministère de l'enseignement supérieur, révèle un taux de redoublement de 26%, un taux de réorientation vers d'autres filières de 4%, un taux de sortie de l'université de 26,1%, un taux de réorientation en BUT/DUT de 1,5%. Le site du Ministère documente également les parcours et la réussite en STS, IUT et PASS etc.
Selon les statistiques de la DEPP pour l'ensemble des entrants en 2019-2020, plus de 7 entrants sur 10 poursuivent dans la même filière l’année suivante (redoublement compris), 1 entrant sur 10 se réoriente vers une autre filière (la réussite de cette réorientation n'est pas précisée), tandis que près de 2 étudiants sur 10 interrompent vraisemblablement leurs études en France de manière provisoire ou définitive. Les étudiants en DUT se trouvent dans la situation la plus favorable avec un taux de poursuite élevé (83,7 %) et un taux de réorientation et de sortie faible (chacun inférieur à 9 %).
Autre tendance à noter : de moins en moins d’étudiants quittent l’université au bout d’un an, la réorientation au sein de l’université prend lentement le pas sur les abandons définitifs.
Bonjour,
Vous souhaiteriez connaître le pourcentage d'étudiants qui abandonnent en cours de première année le parcours fléché via parcoursup ainsi que la proportion de ces étudiants réorientés toujours via parcoursup qui vont au bout de la seconde formation.
Parcoursup est une plateforme nationale de préinscription en première année de l’enseignement supérieur en France, active depuis le 15 janvier 2018. Elle permet aux lycéens, apprentis ou étudiants en réorientation qui souhaitent s’inscrire dans une formation de l’enseignement supérieur de se préinscrire, de déposer leurs vœux de poursuite d’études et de répondre aux propositions d’admission des établissements dispensant des formations de l’enseignement supérieur.
Parcoursup 2024 donne accès en open data à un jeu de données sur les vœux de poursuite d’études et de réorientation dans l’enseignement supérieur et les réponses des établissements via la plateforme Parcoursup lors de la campagne 2024. Le jeu de données permet d’observer pour chaque formation présente dans Parcoursup et pour chaque établissement d’accueil la demande et la satisfaction de celle-ci, le profil des candidats et celui des admis ainsi que d’autres résultats à la fin du processus d’affectation.
Notons que l’enseignement supérieur propose une offre de formation très hétérogène et diverse : il convient de distinguer les filières courtes (STS, IUT, les écoles spécialisées à bac + 2 ou 3) des filières longues (universités, CPGE et grandes écoles, les écoles spécialisées à bac + 5). Les principaux établissements de l'enseignement supérieur sont recensés sur le site du Ministère.
Pour l'année 2022, Parcoursup donne les chiffres suivants :
21 000 formations en 2022 dont plus de 7 500 en apprentissage
936 000 candidats en 2022
Source : Parcoursup : bilan de la procédure d’admission 2022
La plateforme de l'Insee rend compte de la diversité des formations post-bac proposées par Parcoursup et de leur corrélation avec une forte différenciation du profil scolaire et socio‑démographique des étudiants. On comprend dès lors que les taux d'abandon et de réorientation parmi les étudiants de première année puissent varier grandement d'un type d'établissement à l'autre : université, STS (Section de technicien supérieur), IUT (Institut universitaire de technologie), CPGE (Classes préparatoires aux études supérieures), etc...
Au moment de choisir leur orientation dans l’enseignement supérieur, les lycéens font face à un ensemble de filières particulièrement dense et stratifié. On distingue les formations sélectives (classes préparatoires, BTS, IUT, licences sélectives, etc.) et les formations non sélectives (licences et première année de médecine), chaque ensemble accueillant environ la moitié des néo‑bacheliers. [...] Cette très grande diversité des formations proposées à l’entrée dans l’enseignement supérieur s’accompagne d’une forte différenciation du profil scolaire et socio‑démographique des étudiants. [...]
Les formations post‑bac présentes sur les plateformes Admission post‑bac et Parcoursup accueillent près de 90 % des néo‑bacheliers entrant dans le supérieur [Mesri‑Sies, 2020]. Ces derniers se répartissent en proportions égales entre les formations sélectives et les formations non sélectives. [...] À un niveau plus fin, les formations sont regroupées en filières d’études selon deux niveaux de classification : la nomenclature agrégée distingue une quarantaine de filières (par exemple, licences de droit‑économie‑gestion, CPGE scientifiques, BTS services) alors que la nomenclature détaillée en distingue près de 500 (par exemple, licences de droit, CPGE mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur, BTS de gestion des entreprises), aux effectifs très variables.
Source : D’Admission post‑bac à Parcoursup : quels effets sur la répartition des néo‑bacheliers dans les formations d’enseignement supérieur ? / Nagui Bechichi (Insee), Julien Grenet (CNRS, PSE), Georgia Thebault (EHESS, PSE) sur la Plateforme Insee Références.
Les taux de réussite des étudiants en premiers cycles universitaires, notamment en licence générale, font l'objet d'une attention toute particulière. En effet, ce sont près d'un tiers des néo-bacheliers qui s'y sont inscrits ces dernières années selon Le Point :
Un tiers des étudiants intégrant l’enseignement supérieur vont à l’université. Mais moins de la moitié de ceux qui entrent en première année de licence intègre la deuxième année un an plus tard. Pour la cohorte entrée à l’université en 2018, le taux de passage en L2 au bout d’un an était de 45,5 %. Les proportions varient d’une discipline à l’autre : 48 % de la filière Staps passait en deuxième année, contre seulement 42 % des filières Économie-AES. Des taux de passages pourtant en légère amélioration depuis quelques années : seulement 40 % de la cohorte entrée en 2014 à l’université était passée en L2 au bout d’un an. [...]
Mais cette amélioration cache un autre phénomène : celui d’une réorientation de plus en plus fréquente au terme de la première année. Ainsi, 15 % de la cohorte entrée à l’université en 2019 a changé de filière universitaire au bout d’un an, contre 10 % il y a dix ans. « D’après les statistiques, en général, c’est en raison d’un manque d’intérêt pour les études qu’ils suivent, explique Amélie Duguet, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Institut de recherche sur l’éducation (Iredu, université de Bourgogne). On peut rapprocher ça de l’absence, de plus en plus fréquente, d’un projet professionnel stable à l’entrée à l’université. »
À noter, en revanche, que de moins en moins d’étudiants quittent l’université au bout d’un an : la réorientation au sein de l’université prend lentement le pas sur les abandons définitifs. C’est dans le domaine des sciences fondamentales que les réorientations sont les plus courantes au bout d’un an, puisqu’elles concernent désormais plus de 20 % des effectifs. La filière Staps, en revanche, qui possède le meilleur taux de passage en L2, perd moins de 10 % de ses effectifs au profit d’autres disciplines.
« Du point de vue des étudiants, la réorientation n’est pas forcément vécue comme un échec, parce qu’ils peuvent voir ça comme un nouveau départ ou comme la continuité d’une trajectoire de réussite », pointe Amélie Duguet. En revanche, le phénomène « engendre des coûts économiques : pour les étudiants, et pour l’État et les collectivités qui doivent financer une année de plus. »
Source : Universités : plus d’étudiants… et de réorientations ! (Le Point, par Isabelle Missiaen, publié le 28/10/2021)
L'institut Montaigne (Think tank français) interroge également ce qu'il se passe dans le parcours universitaire en terme d'échec et de réussite :
En effet, on observe qu'une part importante de ceux qui connaissent des trajectoires très variées après l’entrée en L1, seront dans une proportion non négligeable diplômés in fine, d'autres formations, souvent non universitaires.
Ces situations sont décryptées dans un rapport de l'IGESR "Mesure de la réussite étudiante en licence au regard de la mise en œuvre de la loi ORE 2021 004" (Janvier 2021) qui tente de mettre en avant une typologie des étudiants inscrits dans le premier cycle de licence. Le travail effectué permet d'identifier cinq profils d'origine des étudiants de licence.
Source : Réussite et échec en premier cycle universitaire en France, comment en juger ? (Institut Montaigne, 22 septembre 2022)
De façon plus générale nous vous invitons à consulter les études réalisées par le service statistique ministériel de l’enseignement et de la recherche (sous-direction des systèmes d'information et études statistiques Sies) :
Elle produit les données et réalise les études statistiques propres à éclairer la définition et la conduite des politiques de l'enseignement supérieur, de l'insertion professionnelle des étudiants, de la recherche et de l'innovation et à en évaluer l'impact.
La diffusion des données et études s'appuie sur une collection de publications, mises en ligne dès leur parution (Notes d'Information du Sies, Notes Flash du Sies) et sur des ouvrages annuels (Repères et références statistiques, l'état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, l’état de l’emploi scientifique, l'Atlas régional, les effectifs d’étudiants, Vers l’égalité Femmes-Hommes: chiffres-clés).
Plusieurs jeux de données sont également diffusées en open data.
Les données et études diffusées par la sous-direction sont disponibles sur le site du Ministère.
Parmi ces publications, citons celle analysant les parcours et la réussite en Licence, Licence professionnelle et Master à l'université pour les néo-bacheliers de 2021 :
Le taux de passage en 2ème année de licence diminue encore à la rentrée 2022, avec un retour à la normale des conditions de passation des examens après la crise sanitaire. [...]
Même si les taux de réussite ont progressé ces dernières années, ils restent encore relativement faibles du fait, pour l’essentiel, des abandons à l’issue de la première année de licence, le cas échéant suivis d’une réorientation vers d’autres filières de formation (tableau web). [...]
Le taux de passage entre la 1ère et la 2ème année de licence des néo-bacheliers 2021 inscrits en licence à la rentrée 2021 s’établit à 44 %. Il a diminué de 4 points par rapport à celui des néo-bacheliers 2020 et de près de 10 points par rapport à celui des néo-bacheliers 2019. Cette diminution s’explique en grande partie par le fait que les néo-bacheliers 2019 et 2020 avaient bénéficié de changements de modalités de passage des épreuves en licence, dans le contexte de la crise sanitaire. En excluant ces années particulières, le taux de passage en 2ème année des néo-bacheliers 2021 est tout de même inférieur de 1,5 point à celui de la cohorte 2018. Le taux de redoublement, de 26 %, a augmenté de 2 points en un an mais baissé de 1,4 point en deux ans.
Cette étude sur le parcours universitaire des néo-bacheliers de 2021, nous montre que pour la France entière, toutes disciplines confondues, le taux de redoublement en L1 est de 26%, le taux de réorientation vers d'autres filières de 4%, le taux de sortie de l'université de 26,1%, le taux de réorientation en BUT/DUT de 1,5% (Devenir en 2022‑23 des néo-bacheliers inscrits en licence à la rentrée 2021 selon discipline en L1)
Vous pouvez également consulter les parcours et la réussite en STS, IUT et PASS/L.AS.
Parmi les publications du Ministère, citons encore les publications de la DEPP (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) et notamment la publication Repères et références statistique 2021 consacrée à l'ensemble des entrants de première année de l’enseignement supérieur (p. 194) :
À la rentrée 2019, les bacheliers généraux, technologiques et professionnels représentent respectivement 64,7%, 19,6% et 10,8% des entrants en première année de l’enseignement supérieur(1). Les bénéficiaires d’une dispense du baccalauréat représentent 4,9% des entrants. La part de bacheliers généraux est particulièrement élevée parmi les entrants en santé (88,9%), en CPGE (93,5%) et en écoles d’ingénieurs non universitaires (92,0 %). Les bacheliers technologiques sont surreprésentés dans les filières courtes DUT (32,8 %) et STS (41,1%).
Plus de sept entrants sur dix en 2019-2020 poursuivent dans la même filière l’année suivante, qu’il s’agisse d’un redoublement en première année ou d’un passage en deuxième année (2). Un entrant sur dix se réoriente vers une autre filière, tandis que près de deux étudiants sur dix interrompent vraisemblablement leurs études en France de manière provisoire ou définitive (une faible part pouvant poursuivre à l’étranger ou dans les filières non étudiées, voir «Précisions»). Les étudiants en DUT se trouvent dans la situation la plus favorable parmi les formations universitaires, avec un taux de poursuite élevé (83,7 %) et un taux de réorientation et de sortie faible (chacun inférieur à 9 %). Les ingénieurs universitaires ont également un taux de sortie très faible (moins de 2 %). Dans les autres formations universitaires, les étudiants sont dans la situation inverse, avec un taux de poursuite plus faible (entre 53,5% et 70,4%) et un taux de sortie plus élevé (entre 16,3% et 32,5%). En dehors des universités, les situations sont variables d’une formation à l’autre. Les étudiants de CPGE se caractérisent par un taux de réorientation élevé (14,7%). Les écoles de commerce et d’ingénieurs voient une plus grande part de leurs étudiants poursuivre (plus de 85 % pour ces deux formations). Les autres ont des taux de sortie comparables aux formations universitaires. Ces résultats peuvent être en partie liés à la part plus élevée de bacheliers technologiques ou professionnels parmi les étudiants inscrits dans ces filières, potentiellement moins nombreux à poursuivre.
Précisions : Population concernée – Étudiants s’inscrivant pour la première fois en première année dans le champ considéré (représentant 90% des effectifs du supérieur) : universités, écoles d’ingénieurs, écoles de commerce, STS, CPGE, facultés privées, grands établissements, écoles d’art et autres écoles. Les écoles du ministère de la Santé ne sont pas prises en compte. Les inscriptions simultanées en licence et CPGE sont déduites des effectifs.
> Répartition des entrants de 2019-2020 en première année d’enseignement supérieur selon la filière et la série de baccalauréat, en % ( voir tableau 1, p. 195)
> Devenir un an après des entrants de 2019-2020 en première année d’enseignement supérieur, en % (voir tableau 2, p. 195)
Source : Repères et références statistique 2021 (DEPP)
Autres ressources Web
La réorientation dans l’enseignement supérieur (juin 2020) par l'IGSÉR (Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche)
Baromètre Parcoursup 2024 - PDF | 2.76 Mo Échantillon de 1001 néo-bacheliers inscrits sur Parcoursup en 2024 et ayant été admis ou non dans une formation
Parcoursup Comité éthique et scientifique de Parcoursup 6e rapport annuel (Mars 2024)
Un premier bilan de l’accès à l’enseignement supérieur dans le cadre de la loi orientation et réussite des étudiants (Communication au comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale, Février 2020)
Réorientation et Parcoursup : l’Etudiant répond à vos questions (L'Etudiant, 3 janvier 2025)
Parcoursup : réguler et rationaliser l’accès à l’enseignement supérieur (Edupass, 20 juillet 2023)
Parcoursup : dans certaines filières, la réussite des étudiants s’est nettement améliorée (Le Monde, 13 septembre 2019)
Aller plus loin avec les collections de la BmL
SOS Parcoursup [Livre] / Bruno Magliulo, 2023
Parlez-vous le Parcoursup ? [Livre] / [Johan Faerber], 2023
Contester Parcoursup [Livre] : sociologie d'une plainte / Annabellle Allouch, Delphine Espagno-Abadie, 2024
L'université qui vient [Livre] : un nouveau régime de sélection scolaire / Cédric Hugrée, Tristan Poullaouec, 2022
Publications à retrouver grâce au moteur de recherche en sciences humaines Isidore
Duru-Bellat, M. (2018). Parcoursup et sa cruelle méritocratie. Alternatives Économiques, 381(7), 32-31.
Esther Geuring. Le processus de construction des aspirations de poursuite d’études vers et dans l’enseignement supérieur : l’expérience sociale de la procédure Parcoursup. Education. Université Rennes 2, 2024. Français.
James Masy, Richard Étienne. Parcoursup et l'introduction de la sélection à l'université. Education et socialisation - Les cahiers du CERFEE, 72, pp.275-298, 2024.
Mizzi, A. (2023). Parcoursup, un dispositif contesté. Cahiers français, 433(3), 99-101.
Faustine Vallet-Giannini. Rangs de classement sur Parcoursup : analyse des écarts et lien avec la réussite. Evaluer. Journal international de recherche en education et formation, 2024, 10 (3), pp.27-48.
Pierre Clément, Marie-Paule Couto, Marianne Blanchard. Parcoursup : infox et premières conséquences de la réforme. La Pensée, 2019, 80 ans, 399, pp.144-156.
Articles de presse à retrouver en intégralité sur Europresse (avec un abonnement de la BmL)
Un constat accablant contre Parcoursup (L'Humanité, jeudi 25 juillet 2024, par Olivier Chartrain)
Parcoursup : les candidats en réorientation lésés : les étudiants qui se réorientent reçoivent en moyenne moins de propositions que les néobacheliers (Le Monde, Economie & Entreprise Campus, mercredi 22 mai 2024, par Séverin Graveleau)
Université : comment diminuer le taux d'échec en première année ? (L'Express, Société Education, vendredi 11 février 2022, par Amandine Hirou)
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