Je cherche des informations ainsi qu'un portrait de la peintre Paulette Genet (1892-1983)
Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur la peintre Paulette Genet (1892-1983), ainsi qu'un portrait ou une photo de cette artiste. Je n'ai trouvé que très peu d'éléments sur elle sur le net, comme par exemple ces quelques lignes :
"Peintre post impressionniste. Son professeur était Montézin à Paris puis Eugène Brouillard plus tard à Lyon. Elle commence à exposer à Paris au Salon des Artistes Français dès 1931 et obtient une mention d'honneur en 1939. Elle participe au "Salon des Artistes Indépendants". Peinture et croquis sur les thèmes de la nature, des voyages, de Lyon, notamment la place Bellecour où elle résidait, le Bugey (elle séjournait souvent à Ceyzérieu, dans l'Ain), l’Orient, la Camargue. Elle excelle dans les paysages panoramiques, avec une perspective donnant beaucoup de profondeur au point de vue".
Merci !
Réponse du Guichet

Née à Strasbourg en 1892 et venue à Lyon dès sa dix-septième année, "pour acquérir une formation plus française", l'artiste Paulette Genet rencontre là Lucien Genet, qu'elle épousera en 1911 à l'âge de 19 ans. Le couple installé à Lyon, se lie à des maîtres et partage son temps entre la ville et la campagne de Ceyzérieu... Son œuvre picturale poétique et singulière par la lumière est marquée, selon Agnès Bruno, conservateur en chef, par une évolution de l'impressionnisme "vers plus d'abstraction" et une "vision à l'écart des tumultes du siècle".
Vous trouverez un portrait photographique de cette artiste sur le site de la Mairie de Lyon 2 cité dans la réponse, ainsi que dans un reportage vidéo visible depuis le site Patrimoine[s] de l'Ain.
On ne peut que vous conseiller de parcourir le catalogue d'exposition "Itinéraires de deux artistes-peintres, Paulette et Lucien Genet, 1930-1980" (Musée du Bugey-Valromey, Lochieu, Ain, 1998). Retrouvez également dans notre réponse d'autres sources d'information provenant notamment de la presse régionale.
Bonjour,
Vous cherchez un portrait et des informations sur la peintre lyonnaise à la réputation mondiale, Paulette Genet, née à Strasbourg en 1892 et décédée à Lyon en 1983.
Mère d'André Genet, Compagnon de la Libération et épouse de l'artiste peintre Lucien Genet, son œuvre picturale se caractérise par "l'amour des paysages et le goût de peindre aux crayons, pastels, pinceaux, à l'huile ou à la gouache" et s'inspire des terres lyonnaises (où elle résidait), du Bugey ainsi que de ses voyages en Orient. Élève des plus grands peintres lyonnais (Tony Tollet, Eugène Brouillard, Pierre Montezin) et sociétaire du Salon des Artistes Français, elle expose et vend ses toiles dans les salons régionaux et parisiens, ainsi qu’à l’étranger.
Née à Strasbourg en 1892 et venue à Lyon dès sa dix-septième année, "pour acquérir une formation plus française", l'artiste rencontre là Lucien Genet, qu'elle épousera en 1911 à l'âge de 19 ans. Le couple installé à Lyon, se lie à des maîtres et partage son temps entre la ville et la campagne de Ceyzérieu... Son œuvre picturale est marquée, selon Agnès Bruno, conservateur en chef, par une évolution de l'impressionnisme "vers plus d'abstraction" et une "vision à l'écart des tumultes du siècle". Un extrait d'un journal hebdomadaire daté de 1947, cité à la fin de cette réponse, rattache l'artiste, "par sa palette claire et sa facture en touches divisées, aux néo-impressionnistes".
La référence bibliographique principale que nous vous indiquons est le catalogue d'exposition publié en 1998 par le Musée des pays de l'Ain et les Amis des arts et traditions populaires de l'Ain. Ce catalogue est disponible pour la consultation, au Silo régional de la bibliothèque de la Part-Dieu :
Itinéraires de deux artistes-peintres, Paulette et Lucien Genet, 1930-1980 [Livre] : exposition au Musée du Bugey-Valromey, Lochieu, Ain, 1998 / [organisée par le] Musée des pays de l'Ain ; [catalogue par Agnès Bruno], 1998 "L'amour des paysages et le goût de peindre aux crayons, pastels, pinceaux, à l'huile ou à la gouache caractérisent l’œuvre de Paulette et Lucien Genet, inspirés par par leur terre natale du Bugey et par les voyages entrepris en Provence, en Grèce ou en Orient". ©Electre 2025
Vous pouvez également commander cette publication sur le site du département de l'Ain, ou localiser dans le Sudoc les bibliothèques qui conservent celle-ci.
Dans ce catalogue pourvu d'une riche iconographie, la vie des deux artistes est restituée par la conservatrice Agnès Bruno, les descendantes des artistes (Madeleine Chambon-Genet, Geneviève Jambon, Corinne Léonhardt) ou encore Jean-Jacques Lerrant, critique d'art, qui place le visiteur-lecteur, dans la lumière de leur regard et de leur amour de l'art et de la vie.
Deux autres expositions ont eu lieu à Lyon en 2019 puis récemment en 2025, à l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes.
Une exposition s'est tenue à la Mairie de Lyon 2 du 7 au 25 février 2019 "Hommage à Paulette GENET" 1892-1983 une vie, une passion la peinture ! : "Cette exposition présente 38 tableaux d'une partie de son intense production de peinture et croquis sur les thèmes de la nature, des voyages, de Lyon et la place Bellecour où elle résidait, le Bugey, la Camargue, l’Orient…"
À l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le 8 mars 2025, la Mairie du 2ᵉ arrondissement a organisé l'exposition "Destins de Femmes", mettant à l'honneur quatre femmes lyonnaises dont Paulette Genet (ainsi que Philomène Magnin, Denise Domenach-Lallich et Renée Richard…). Vous trouverez ainsi un portrait photographique de l'artiste sur la page de la mairie consacrée à cette exposition ainsi qu'une présentation succinte :
Paulette genet - peintre lyonnaise (1892-1983)
Dès son plus jeune âge, Paulette Genet, se passionne pour le dessin et la peinture. En s’installant place Bellecour, elle devient l’élève des plus grands peintres lyonnais : Tony Tollet, Eugène Brouillard, Pierre Montezin. Sociétaire du Salon des Artistes Français, elle expose et vend ses toiles dans les salons régionaux et parisiens, ainsi qu’à l’étranger. Cette belle carrière est couronnée par de nombreux prix. Certaines de ses œuvres sont aujourd’hui exposées dans les musées, notamment aux Beaux-Arts de Lyon.
Les sites du MAMCS de Strasbourg et du Patrimoine de l'Ain sont également des sites ressources.
Son tableau Cavalier en Camargue est conservé au MAMCS (Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg) :
Paulette GENET : 1892, Strasbourg (Bas-Rhin, France) - 1983, Lyon (Rhône, France)
Cavalier en Camargue s.d.
Peinture Huile sur carton
Acquisition en 1958
Inv. : 2056
Le site Patrimoine[s] de l'Ain donne accès à la notice d'un tableau (dont on peut voir une miniature) de l'artiste, daté de 1958 et conservé au Musée du Bugey-Valromey :
Moisson dans la région de Vongnes
Fiche objet musée : 98.04.01
Lieu : Bugey
Auteur : Genet, Paulette
Datation : 1958
Matière / technique : Carton
Dimensions : H avec cadre en cm : 59, Long. avec cadre en cm : 74
Dénomination : Tableau
Description : Tableau représentant des moissonneurs au premier plan et la montagne de la Chautagne à l’arrière-plan.
Le même site donne accès à un reportage vidéo que l'on peut voir gratuitement en ligne, intitulé L'orient du peintre Paulette Genet, dans lequel ses œuvres sont présentées et commentées par une voix off. À la fin du reportage, est diffusé un portrait photographique de l'artiste.
Fiche photothèque/audio/vidéo : 2449
Description : Présentation de croquis et aquarelles réalisés par Paulette Genet, artiste peintre du Bugey, lors de son voyage en Orient.
Type de support : Vidéo
Taille ou durée : 249 Mo ; 3:28 mn
Format : mp4, Couleur
Date de prise de vue : 1998
Auteur : Conseil général de l'Ain (production, distribution) ; Thierry Maîtrejean, Overlook Télévisions (montage)
Par ailleurs, depuis la plateforme Europresse (accessible avec un abonnement à la BmL), on peut parcourir plusieurs titres de journaux contemporains évoquant le travail artistique de Paulette Genet :
- L’exposition Ceyzérieu entre 1867 et 1967 est ouverte au public les matins (Le Progrès Lyon, vendredi 26 août 2022) : "Le vernissage de l’exposition de peinture Ceyzérieu entre 1867 et 1967 s’est tenu dans les locaux de la mairie, samedi 20 août à 18 heures. [...] Au travers des œuvres de Louis Boulanger, Léon Dallemagne, Nadia de Tannenberg ou encore de Lucien et Paulette Genet, il est possible de voir l’évolution de la commune au fil du temps. [...] L’exposition gratuite est en place jusqu’au 31 août, de 8 heures à midi, du lundi au vendredi".
- Quatre femmes honorées par les élus du 2e arrondissement (Le Progrès Lyon, jeudi 13 mars 2025) : "C’est en présence de quelques membres de leur famille que Philomène Magnin, Paulette Genet, Denise Domenach Lallich et Renée Richard ont été honorées, ce lundi 10 mars, par le maire, Pierre Oliver, et les élus du 2e arrondissement, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes. Des femmes qui ont marqué l’histoire lyonnaise. [...] Mère d’André, Compagnon de la Libération, “ Paulette (1892/1983)” devient une peintre lyonnaise de réputation mondiale.
- Au Musée rural, la saison après un bon départ (Le Progrès Lyon, mercredi 15 avril) : "Le Musée rural de Lochieu qui recevait le 29 mars, plus de 400 visiteurs a bénéficié de ce lancement plus que d'autres peut-être. [...] La Conservation départementale achèvera bientôt la mise en place d'une exposition temporaire qui aura pour thème "Itinéraires de deux artistes peintres, Paulette et Lucien Genet 1930-1980". Paulette Genet, d'origine alsacienne et Lucien Genet, lyonnais, se sont attachés par leurs huiles, gouache, peinture au couteau, à coucher sur toile, les paysages et activités d'une région qui leur était chère. Sous le pinceau de Paulette Genet, on moissonne, on fane, on récolte, avec des moyens qui sont ceux que le Musée, grâce à M. Paul La Bâtie, à su si bien conserver. Lyon, comme la Camargue et la Bretagne ont trouvé aussi leur place dans cette ronde de paysages et d'activités".
- Suivez le guide (Le Progrès Lyon, lundi 2 novembre) :"Lochieu. Exposition " Itinéraires de deux artistes peintres, Paulette et Lucien Genet ". Présentation de la toile " Le bouquet de delphiniums et de dahlias ", don de la fille de l'artiste Paulette Genet".
- L'invitation au musée (Le Progrès Lyon, mercredi 4 novembre) : "Au musée du Bugey-Valromey à Lochieu, se déroulera (jusqu'au 11 novembre) une exposition sur le thème " du tableau à la vidéo ". Cette exposition proposera les " Itinéraires de deux artistes peintres : Paulette et Lucien Genet (1930-1980) ", à travers 85 tableaux retraçant leur parcours artistique, un montage audiovisuel permettra une halte dans le monde imaginaire de ce couple d'artistes. [...] On verra aussi " Le bouquet de Delphiniums et de dahlias ", une huile sur toile, réalisée dans les années cinquante par Paulette Genet, et donnée récemment au Musée des Pays de l'Ain par Madeline Jambon-Genet, fille de Paulette et Lucien Genet".
- Gens de chez nous, Paulette et Lucien Genet, artistes peintres (Le Progrès Lyon, dimanche 13 septembre) :
Agnès Bruno, conservateur en chef du musée des Pays de l'Ain écrit "Paulette fait de longs séjours à Ceyzérieu avec pinceaux, enfants et amis. Elle, la citadine, découvre, saison après saison, la terre nourricière, laborieuse. Elle traitera au pinceau, au couteau ou à la spatule les moissons, les fenaisons, mettant en scène les paysans, ses voisins. La matière picturale de ses paysages est malaxée, découpée, écrasée sur les supports toile, carton, isorel, pour un rendu compact illustrant le poids des racines, le labeur des hommes, l'énergie de la nature. Elle peint vite, très vite, parfois même sur les deux faces d'un même support !".
C'est sans doute devant les œuvres "croquant" la vie à Ceyzérieu et la campagne alentour, de Paulette et Lucien Genet que les gens d'ici ressentiront le plus d'émotion. Les deux artistes évoquent un temps que les plus jeunes n'ont pas connu, que les anciens portent en mémoire vive, véritable restitution de leur patrimoine cultural et culturel. Le couple Genet, selon leurs descendants à qui l'on doit de découvrir ces toiles, certaines remises au Musée des Pays de l'Ain, "s'adorait". Lorsqu'en 1970, Lucien Genet décède - lui qui était venu d'abord au dessin, lorsque, praticien ophtalmologiste, il "croquait" ses clients, puis a développé aux côtés de Paulette, son sens pictural - son épouse artiste ne lâche pas ses pinceaux. Jusqu'à sa propre mort, en 1983. Ils ont ensemble voyagé, tiré chevalets, couleurs et pinceaux de leurs bagages, interprété vies, paysages et populations tant en Camargue qu'en Bretagne ou dans les pays autour de la Méditerranée.
L'émotion viendra aussi des objets familiers des peintres, prêtés par la famille - un tablier maculé de couleurs, une palette, des pinceaux... - qui ont cessé leur œuvre utile quand la respiration des artistes s'est suspendue. Les œuvres restent. Elles éclatent, miroitent, restituent l'intensité, la vie, la force, les lumières, les gestes oubliés, l'éternelle beauté des choses qui sourd aujourd'hui comme hier.
Paulette Genet née à Strasbourg en 1892, venue à Lyon dès sa dix-septième année, "pour acquérir une formation plus française", rencontre là Lucien Genet, qu'elle épousera en 1911 à l'âge de 19 ans. Le couple installé à Lyon, se lie à des maîtres et partage son temps entre la ville et la campagne de Ceyzérieu...
- Lochieu les œuvres croisées de Paulette et Lucien Genet (Le Progrès Lyon, mardi 16 juin) : "Une exposition qui voit le jour grâce à " l'initiative de la fille et des petites-filles de Paulette et Lucien Genet, grâce aux prêts familiaux" a précisé Agnès Bruno avant de retracer la vie et le parcours des deux artistes, une vie "intense, joyeuse, sereine" avec une évolution vers plus "d'abstraction", une "vision à l'écart des tumultes du siècle".
La terre, tout d'abord, que Paulette Genet a magnifié, grâce à l'enseignement de ses maîtres Schneider, Tollet, Montézin et Brouillard ; une terre de paysan, sa terre d'adoption, puisque son époux, Lucien était originaire du Bugey, de Ceyzérieu. Une terre âpre, rude, mais qui resplendit sous le soleil, sous la sueur des hommes, sous le foin qui sèche, sous le regain qui va rayonner. Une terre lourde, marquée par ces traits épais, forts, à l'huile, appuyés au couteau, à la spatule, en touches brutes mais cependant chaudes, chaudes du labeur, du respect pour le travail manuel des paysans. A travers ses œuvres, on respire la terre, on absorbe les journées de fenaison, on repart avec la saine fatigue du travailleur des champs. Des œuvres qui se regardent avec "le papillotement" nécessaire, avec le recul adéquat, un peu comme pour les œuvres des impressionnistes. [...]
L'Orient, croqué dans les voyages de Paulette, au détour d'un souk dans les poses d'un marchand d'épices, d'une femme voilée ; l'Orient tout en couleurs épices, avec des formes rondes, chaudes, féminines, en cercles, en harmonie avec le soleil, les fellah, les felouques. Passants figés par le pinceau, animés par l'expression de leurs poses, de la vie qui perle dans le mouvement, dans les silhouettes de ces femmes, dans les yeux lumineux des visages burinés par le soleil.
Source : Lochieu les œuvres croisées de Paulette et Lucien Genet (Le Progrès Lyon, mardi 16 juin)
Le Dictionnaire des artistes par Bénézit, E. (Emmanuel) de 2006 présente Paulette Genet comme suit :
Paulette Genet was a pupil of Montezin. She began exhibiting in Paris at the Salon des Artistes Frangais, of which she became a member, in 1931, winning an honourable mention in 1939. She also showed work at the Salon des Artistes Independants.
Traduction Google :[Paulette Genet fut l'élève de Montezin. Elle commença à exposer à Paris au Salon des Artistes Français, dont elle devint sociétaire, en 1931, et obtint une mention honorable en 1939. Elle exposa également au Salon des Artistes Indépendants].
Source : Internet Archives
Les œuvres de Paulette Genet sont évoquées dans la revue Le Concours médical de 1936 :
Le 2 février dernier était inauguré par le ministre de l’Éducation nationale et le président du Conseil municipal, le XVIe Salon des médecins, au milieu d’une grande affluence de visiteurs. Ce Salon est toujours attendu avec une certaine impatience. Il présente des œuvres variées, souvent de réels artistes, œuvres de délassement des vacances de confrères heureux d’oublier pour quelques instants les soucis de la vie du médecin.
Cette exposition est toujours intelligemment organisée par notre aimable confrère le Docteur P. Malet.
Faisons le tour des salles. Nous voyons les toiles très intéressantes de Paulette Genet, Chrysanthèmes (175) et des Aspects variés de montagne (176-179), une belle Vue du Pont Neuf (403), de Sorton, à rapprocher du Pont des Arts dans le brouillard de L. Marceron (302).
Source : Internet Archives
La revue L'Informateur médical de 1939 cite également l'artiste : "La scène, de batteuse peinte par Paulette Genet est toute de lumière, de cette lumière jaune d’or qui est celle de l’atmosphère des moissons. C’est une œuvre excellente due au pinceau d'une artiste qui sait voir et qui réussit à réaliser ce qu’elle voit en l'embellissant d’une sereine poésie".
Et encore dans le Paris médical : la semaine du clinicien de 1939 nous lisons : "La pergola de Mme Paulette Genet est joliment colorée, tout en restant bien délicate. Son retour de pêche est une vaporeuse harmonie gris-argent dans laquelle il entre bien de la sensibilité. Nous avons goûté aussi son automne et sa neige sur Lyon, d’une juste vision et d’une matière riche". "Nous retrouvons encore Paulette Genet avec de délicats paysages lyonnais enveloppés d’une douce lumière, et parmi lesquels il faut particulièrement signaler la neige au bord de la Saône et il neige sur la ville (fig. 4), œuvres à la fois expressives et sensibles qui ont une saveur toute particulière. A signaler encore de cette artiste le quai des Brumes et retour de pêche dont on appréciera la poésie".
On trouve également des critiques de son œuvre (dont on mesure le regard daté et quelque peu sexiste...), en interrogeant Gallica (bibliothèque numérique de la Bnf) :
- Les Dernières nouvelles de Strasbourg : le plus grand régional d'Alsace et de Lorraine du 06 février 1939 : "L’art de Mme Paulette Genet-Kuhff contraste en apparence avec celui de son co-exposant Arthur Schachenmann. Elle insinue ce que son voisin voudrait affirmer. Or, les insinuations, surtout féminines, lorsqu’elles sont modulées avec finesse et discrétion, ont une portée très grande. De tous temps, on aima à se laisser séduire par le chant des sirènes. L’exposition de Mme Genet-Kuhff offre, précisément, cette puissance de séduction à laquelle on ne résiste guère. Pour une fois, et sans arrière-pensée, laissons nous charmer. Les œuvres de Paulette Genet-Kuhff comportent beaucoup de fonds sous l’étincellement diapré de leur agréable aspect. Les meilleures d’entre-elles sont les plus spontanées, les plus rapidement exécutées. Car il s’agit de réactions dirigées, coordonnées par un assez long passé pictural. Élève d’Émile Schneider, dont elle a hérité la sensibilité, cette Strasbourgeoise est venue s’établir à Lyon où elle a travaillé avec Brouillard, dont elle a retenu le sens décoratif. Plus tard, Montézin lui fit pratiquer à Paris un impressionnisme large et sain. Paulette Genet-Kuhff évoluera encore et ne tardera guère à acquérir cette pureté de style qui lui fait encore défaut. Son exposition, à première vue, surprend par sa variété et par la différence des techniques. Il faut y voir un excès de sincérité et une remarquable souplesse d’adaptation à la nature différente des émotions ressenties. L’exposante a cherché sa voie et ne rougit point de l’avouer publiquement. Elle aborda primitivement le paysage à la manière de Communal et la «Fin de jour en Savoie» (numéro 13), de même que la «Passerelle» (numéro 21), jalonnent honorablement cette étape. Plus tard, les frissons mordorés de la lumière automnale lui inspirèrent des pages, un peu trop jolies peut-être, mais fortement senties, telle que l’«esquisse pour un panneau décoratif» (numéro 8).
- Les Dernières nouvelles d'Alsace : le plus grand régional d'Alsace et de Lorraine du 04 mars 1949 : "Une peinture essentiellement féminine. De la grâce, de l’aisance et... des sautes d’humeur. C’est séduisant, et vaporeux en diable. On s’y laisserait prendre, avec satisfaction, par quelques œuvres isolées. Mais un ensemble d’une trentaine de tableaux déconcerte quelque peu. Des dons évidents, une sensibilité aiguë, une vision poétique de l’atmosphère, du brio et, il faut le reconnaître, une certaine habileté, — toutes ces qualités s’éparpillent généreusement au hasard des touches. Mme Paulette Genet-Kuhff, impressionniste attardée, semble tiraillée par de multiples influences. De ses anciens maîtres, elle a hérité des goûts dissemblables, Nous reconnaissons les finesses de tons chers à Émile Schneider, — l’amour des verdures sombres ou agressives de Montézin et, surtout, l’admiration sans borne qu’elle voue à Claude Monet. Tout ceci s’harmonise assez bien dans chaque toile. En revanche, toutes ses toiles sont extraordinairement disparates. On ne trouve pas, chez Mme Paulette Genet-Kuhff, une écriture, un « signe » caractérisant une personnalité. Il y a, en elle, plusieurs personnalités. Son œuvre est comme un kaléidoscope dont on admire les images brillantes et fugitives, variées à l'infini, mais dont on ne peut retenir aucune. Parmi ces visions plaisantes, quelques-unes, néanmoins, mériteraient une attention particulière. Les « neiges », à Lyon (n° 16, les mouettes) font irrésistiblement songer à l’église de Vétheuil de Claude Monet. Abstraction faite de cette réminiscence, ce tableau est excellent, de même que le n° 9 bis. Les « peupliers » (n° 23) et les « bords de la Saône » (n° 1) sont de séduisantes pochades, très poussées, où l’essentiel a été dit d’une manière séduisante. Un « champ de blé » (n° 6), « En Bugey » (n° 15) ne peuvent renier l'influence de Montézin. Quelques printemps et quelques fleurs, cherchent plus à plaire qu’à convaincre. Mme Paulette Genet-Kuhff a déjà, derrière elle, une longue carrière et un nom estimé à la Société des Artistes Français. Nous lui répéterons le conseil que nous formulions déjà en février 1939 lors de sa première exposition à la Galerie Aktuaryus ; celui de travailler en profondeur. Ce conseil, on sent qu’elle l’a suivi et les progrès réalisés sont considérables. Il ne lui reste plus qu’à conserver sa sensibilité et sa justesse d’effet dans les ciels et les lointains, et à simplifier les premiers plans, en procédant par larges masses vigoureuses".
Citons enfin Le Populaire du Centre : hebdomadaire régional : organe de la Fédération socialiste de la Haute-Vienne du 22 janvier 1947 qui rattache la peinture de Paulette Genet au néo-impressionnisme : "Paulette Genet qui expose actuellement à la Galerie Folklore, se rattache, par sa palette claire et sa facture en touches divisées, aux néo-impressionnistes. C'est dire qu'elle est surtout un peintre des atmosphères, de la lumière, des sensations fugitives. Elle saisit les unes et les autres avec une sensibilité extrême, et met à les exprimer une délicate poésie. Ses paysages lyonnais, voilés de brume et baignant dans l'éclat d'un soleil neuf, ont un grand charme confidentiel. Parfois, mais toujours sous l'influence scintillante de la lumière, Paulette Genet, entreprend de masser les clairs et les sombres en larges plans contrastés."
Aller plus loin avec les collections de la BmL
D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme [Livre] / Paul Signac ; introduction et notes par Françoise Cachin, 2014
Post-impressionnisme [Livre] : au-delà des apparences : [exposition, Abu Dhabi, Louvre, 16 octobre 2024- 9 février 2025] / sous la direction de Jean-Rémi Touzet ; en collaboration avec Jérôme Farigoule
De l'impressionnisme à l'art abstrait [Livre], 1973
Enfin, n'hésitez pas à contacter le Musée des Beaux-arts de Lyon, le MAMCS ou encore le musée Bugey-Valromey qui conservent peut-être des dossiers d'artistes.
Très bonnes lectures,