Quelle est l'origine du conte "Les nuits rouge de Kouri" collecté par Henri Gougaud ?
Question d'origine :
Bonjour
je suis conteuse, et travaille un conte collecté par Henri Gougaud, les nuits rouges de kouri. Mais je ne retrouve pas la source ! Auriez-vous plus d'informations sur les origines de ce conte et Connaîtriez-vous éventuellement sur d'autres versions de celui-ci.
Merci d'avance cordialement
Maryline Mallot
Réponse du Guichet

Aucune information probante sur l'origine de ce conte
Bonjour,
Ce conte Les nuits rouges de Kouri, collecté par Henri Gougaud, est publié pour la première fois en 1979 dans un recueil de contes intitulé L'Arbre à soleils : légendes du monde entier. Nous ne trouvons aucune mention de son origine géographique. Il est recensé dans une sous-partie du recueil intitulée Afrique noire.
Ce conte est de nouveau publié en 1999 dans l’anthologie Contes de sorcières et d'ogresses, avec une note indiquant qu’il a été collecté par Henri Gougaud, mais sans plus d’informations.
Nous avons consulté un grand nombre de recueils de contes disponibles dans nos rayons à la Bibliothèque municipale de Lyon, aux références 398.2 AFR (contes d’Afrique section adultes), ainsi que C AFR (contes d'Afrique section jeunesse). Nous n'avons pas retrouvé ce conte Les nuits rouges de Kouri dans une autre version, pas même avec un titre approchant…
Nous avons également compulsé des ouvrages plus anciens, comme les Contes populaires d’Afrique occidentale de François-Victor Equilbecq (1872-1917), sans succès.
Si l’on se concentre sur les informations transmises dans ce conte, le village s’appelle Kouri, et les personnages Makoura et Diamasséri. Nous n’avons rien de probant quant aux prénoms des protagonistes (même s’il apparait que le prénom féminin Makoura est assez répandu en Guinée). En revanche, on retrouve deux villages au Burkina-Faso nommés Kouri, l’un au Nord (Kouri, département de Ouahigouya), et le second au Centre-sud (Kouri, département de Saponé). Ainsi qu’un gros bourg au Mali nommé Koury. Les informations ne convergeant pas, nous n’avons pas plus de pistes sur l’origine géographique de ce conte…
Henri Gougaud a publié en 2020 son autobiographie J’ai pas fini mon rêve, dans laquelle il évoque son travail de conteur, en particulier son travail de conteur à la Radio. En effet, il devient en 1973 conteur dans l'émission Marche ou rêve sur France Inter, puis producteur de ses propres émissions sur la même chaîne de radio : Le Grand Parler, Ici l'ombre, Tout finit par être vrai.
Voici ce qu’il écrit page 184 de ce récit : « Je suis de plus en plus captivé par les contes, les mythologies populaires, les histoires venues de loin et qui ne s’arrêtent nulle part. […] Il (ndrl : Claude Villers, animateur sur France Inter) me propose de venir en parler à ses auditeurs. […] Je suis à des années-lumière d’imaginer que ce jour-là commencent dix ans de radio ». Ce qui est étonnant dans le récit, c’est qu’Henri Gougaud mentionne un premier voyage en Afrique…en 1987. Alors comment a-t-il collecté les contes déjà publiés, en particulier celui qui vous intéresse ? Par des témoignages ? Par la lecture d’ouvrages ? Nous sommes désolés mais n’avons pu répondre à cette question.
Pour écouter cette voix chaude qui a gardé une pointe chantante de sa région natale, vous pouvez suivre cette émission sur RFI qui lui a été consacrée, puis rediffusée en 2024, année de son décès : Hommage à Henri Gougaud, le conte comme art de la relation.
Enfin, vous trouverez ci-dessous les coordonnées d’établissements culturels dédiés au conte. Ceux-ci pourront peut-être répondre à votre interrogation :
- Les Arts du récit « centre de ressources et d’expertise des arts de la parole pour les artistes et les publics : les familles, les amateurs, les professionnels de l’enfance, de la lecture, de l’éducation, du tourisme, du médicosocial… Centre de référence pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, il est aussi un acteur majeur du paysage national et international francophone ». Localisé à côté de Grenoble, ce centre est accessible par mail et téléphone.
- La maison du conte située à Aubenas, qui propose notamment un fonds documentaire dédié.
- Koumakan, la maison de l’Oralité et du Patrimoine, située à Conakry en Guinée : Association Artistique et Culturelle, Initiatrice de la Grande Nuit du Conte de Guinée, et dont voici l’adresse mail de contact: kibaro@kouma-kan.fr. Une vidéo disponible sur You tube présente cette association : À la découverte de KOUMAKAN La Maison de l’Oralité et du Patrimoine.
Bonnes recherches !