Avez-vous des informations sur la destruction de la tour belle allemande à la Croix-Rousse ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je recherche des éléments sur la destruction de la tour belle allemande à la croix rousse. Certains parlent d'une démolition en 1973 et d'autres en 1952. Sur quelle base puis je m'y retrouver ? il y avait une maison aussi avec la tour.
Merci pour votre aide !
Réponse du Guichet

La Tour de la Belle Allemande située 1 impasse d'Ypres a été détruite en 1973.
Toutes les sources que nous avons consultées s’accordent sur l’année de la destruction de la tour de la Belle-Allemande: 1973.
Le Guichet du Savoir avait répondu il y a une dizaine d’années à une question proche de la vôtre, que nous vous invitons à consulter: La Belle Allemande
Cette réponse s’appuyait largement sur un article d’Henri Hoquine dans le numéro 147 de 1998 de la revue Rive Gauche disponible en ligne.
Henri Hoquine raconte la triste fin de cette tour: «Ainsi, en 1973, la haute tour de la Belle Allemande disparut, rasée par un promoteur impitoyable, avec l'approbation d'un prince du béton : Louis Pradel, maire de Lyon..."
Deux articles du Progrès ont paru depuis sur le sujet en 2024 et 2025.
L’un évoque les souvenirs d’un croix-roussien octogénaire qui a vécu enfant tout près de cette tour et des bâtiments qui y étaient accolés :
«C’était une belle propriété »
L’homme a donné rendez-vous mardi dernier au Progrès, au 1 impasse d’Ypres (4e), pour exposer ce qu’est devenu « l’immense domaine » verdoyant de son enfance : une résidence privée, composée de plusieurs barres d’immeubles et de parkings goudronnés. Cerné par le bitume, un petit terrain cabossé, mais arboré, a tout de même survécu à la bétonisation du site. « Voilà, c’est ici que se dressait la tour, et notre maison. C’est là que j’habitais étant petit », s’émeut l’octogénaire devant un sol pourtant vierge de tout vestige. Il s’avance de quelques pas au milieu des feuilles mortes, et rembobine : « À cet endroit, vous aviez l’entrée de la maison, je me souviens d’une porte cloutée. Il faut s’imaginer ce que c’était ! » Les souvenirs refont surface. « C’était une belle propriété, tient à rappeler Michel Simon. Elle était sur deux étages. Le voisin du dessous, c’était Monsieur Brunetti. Au rez-de-chaussée, logeait le couple Prost. Ma mère a habité cette demeure jusqu’au bout, avant d’être expulsée en 1972, puis relogée à Tassin. Si je suis monté dans la tour ? Ce n’était pas autorisé, mais bon… Les jeunes avaient des combines. On passait sur les toits pour y accéder. À 15 ou 16 ans, on n’a pas peur de tomber. Depuis là-haut, on avait une vue imprenable sur les Monts d’Or et la Saône.
Source: Qui se souvient de la “Belle Allemande” une tour démolie il y a 50 ans ? Rémi Liogier. Le Progrès, 22 février 2025
L’article en ligne donne accès à une gravure de la tour et à des photos dont une porte sur la destruction de la tour en 1973.
Un autre article, évoque plus en détail l’histoire de la tour qui demeure assez mystérieuse.
Plusieurs versions coexistent :
La plus connue est celle liée à Jean Cleberger évoquée par Henri Hoquine (voir plus haut).
Dans une autre version, on apprend que Brunold, le neveu de Pelonne de Bouzin, veuve de Jean Cleberger serait parti en Allemagne pour en revenir marié à une paysanne allemande qui se serait montrée infidèle et qu’il aurait enfermée dans la tour pour la tenir éloignée de son amant.
Une autre histoire raconte que la tour aurait été construite au XIVe siècle par les moines de l’île Barbe pour surveiller les bateaux et que la tour aurait pris le nom de l’héritière de l’un des prieurs, Isabelle Alleman.
Enfin une dernière version basée sur l’étymologie, indique que «Belle allemande» pourrait venir du mot «mandement» qui évoque un territoire, ou du vieux français «mande» qui veut dire manoir.
Source: La Belle-Allemande, la plus ancienne tour de la ville. Julie Bordet. Le Progrès, 3 mars 2024
Enfin, vous trouverez sur le site Photographes en Rhône-Alpes, une photo de cette tour prise par le photographe Jules Sylvestre aux alentours de 1900.
Pour aller plus loin :
- Lettres à ma fille sur mes promenades à Lyon. Tome premier. [- Tome quatrieme]. Mazade, Étienne-Laurent-Jean, 1810
- Dictionnaire historique de Lyon. Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup, Bruno Thévenon. Édition Stéphane Bachès, 2009
- Tour de la Belle Allemande. Dessin attribuée à Fleury Epinat, Archives municipales de Lyon
- Vue de la Tour de la belle Allemande, prise de l'intérieur du parc. Lithographie de Villain à Paris d'après un dessin de Pierre-Nicolas Wery, 1822. Archives municipales de Lyon
- Tour de la Belle Allemande.11Fi904. Carte postale. Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon
Nous vous souhaitons une excellente journée