Question d'origine :
Je recherche l’histoire du drapeau de la Seine-et-Marne (fleurs de lys et deux fleuves). De quand date-t-il ? Qui est à son origine ?
Merci beaucoup
Réponse du Guichet

Les armoiries de Seine-et-Marne se blasonnent d'azur semé de fleurs de lys d'or aux deux fasces ondées d'argent brochant sur le tout.
Ce sont les armoiries de l'ancienne province d'Île-de-France avec deux fasces ondées symbolisant la Seine et la Marne, qui ont donné leur nom au département.
En effet ces armoiries proposées par l'héraldiste Robert Louis en 1950, sont basées sur les armoiries du royaume de France, rappelant l’appartenance du département à l'Île-de-France et donc à l’ancien domaine des rois de France.
N'hésitez pas à contacter les Archives départementales de Seine-et-Marne, pour plus de renseignements.
Bonjour,
Le site des Archives départementales de Seine-et Marne, date la création du département au 4 mars 1790 :
Le département de la Seine-et-Marne existe depuis décembre 1789 mais n’acquiert sa forme actuelle qu’en 1790 par le rattachement de Brie-Comte-Robert, du sud de Nemours et de la région de Provins. Il est constitué de 5 districts et de 37 cantons.
Le département porte successivement plusieurs noms : département « de la Brie », « de Meaux et de Melun », « de Melun », « de la Brie et du Gâtinais » avant de prendre le 4 mars 1790 celui de « Seine-et-Marne ». Le 28 mai 1790, Melun est choisi comme chef-lieu, en raison de sa position sur la Seine, au détriment de Rozay-en-Brie plus centrale mais moins bien desservie.
Le blason du département est décrit ainsi sur Wikipédia :
D’azur semé de fleurs de lys d’or aux deux fasces ondées d’argent brochant sur le tout.
Armoiries proposées par Robert Louis. Ce sont les armes d'Île-de-France avec des fasces évoquant la Seine et la Marne.
Ce sont donc les armoiries de l'ancienne province d'Île-de-France :
Un drapeau bleu à trois fleurs de lys est donné comme drapeau de la région Île-de-France par des sources vexillologiques. Il est basé sur les armoiries du royaume de France, rappelant l’appartenance de la région à l’ancien domaine des rois de France[11]. En effet au début du Xe siècle, le domaine royal appartenant au Roi de France, n'était constitué que de l'Île-de-France, de l'Orléanais et d'une partie de la Picardie[12].
Source : Drapeau de l'Île-de-France (Wikipédia)
Et les deux fasces ondées symbolisent la Seine et la Marne, qui ont donné lieu à des allégories artistiques.
Les armoiries des départements de France sont en effet souvent basées sur les armoiries des anciennes provinces de France. En 1950, l'héraldiste Robert Louis a notamment édité l'ouvrage Marques symboliques des départements français dans lequel il propose des armoiries pour l'ensemble des départements français de l'époque, à partir d'éléments de l'histoire héraldique des provinces et d'éléments liés à la géographie. C'est le premier travail systématique sur le sujet. Les départements sont une création de la Révolution française, qui ayant supprimé toutes les armoiries assimilées à des symboles du système féodal de l'Ancien Régime, n'en a pas créé pour eux.
Robert Louis né à Douai le 20 février 1902, décéda à Vincennes le 22 septembre 1965. De formation ingénieur textile : c’est à Lyon que sa voie se traça, en étudiant les documents anciens du musée historique des tissus et en s’intéressant aux arts symboliques de la haute époque (tissus coptes, persans et assyriens).
Il conçut 200 maquettes de timbres-poste armoriés pour : la France, le grand-duché de Luxembourg, Monaco, Andorre, Madagascar, l’Algérie française et à partir de 1942, des maquettes de timbres aux armes des 39 provinces françaises. S’ensuivit la série des timbres armoriés des villes préfectures. La maquette du timbre du blason de Paris, émis en 1964, fut son dernier timbre. Robert Louis se consacra principalement à l’héraldique urbaine, en redessinant d’un trait moderne, tout en respectant les règles de base de l’héraldique, les armoiries des provinces, pays, régions, communautés, corporations et grandes villes de France, de l’étranger et de hauts-lieux historiques dont : Arromanches, Oradour-sur Glane, Sainte-Mère-Église, Vassieux-en-Vercors. . .
Source : Louis Mireille. Hommage à Robert Louis, artiste héraldiste. In: Revue Historique des Armées, n°240, 2005. Traditions et symbolique militaires. pp. 110-111.
Le site des Archives nationales conservent le Fonds Robert et Mireille LOUIS (1882-2007) :
Robert Jules Henri Louis, dit Robert Louis, est né à Douai (Nord) le 20 février 1902. Il est le fils d'Ernest Jules Louis et de Anna Georgina Dropy. En avril 1927, à Saint-Mandé (Val-de-Marne), il épouse Marcelle Andrée Dion d'où naît leur fille Mireille en 1930.
Ingénieur textile de formation, Robert Louis entre d'abord dans la carrière militaire, puis il devient officier de réserve et est détaché au Service historique de l'armée entre 1939 et 1944.
Très tôt, il s'intéresse aux arts symboliques ; dès 1945 il est chargé de mission par le général de Lattre de Tassigny afin de réaliser les maquettes des 13 timbres-postes de la zone d'occupation française en Allemagne, ensuite il est chargé de la symbolique militaire au sein du ministère de la Défense nationale de 1946 à 1951, pour lequel il réalise de nombreux insignes militaires dont certains toujours utilisés.
Membre de la Commission des Sceaux de l'État, il participe à de nombreuses commissions départementales d'héraldique urbaine, pour lesquelles il conçoit les armoires de plusieurs départements ou de diverses communes françaises.
Par ailleurs, plusieurs publications, notamment des armoriaux, sont illustrés par Robert Louis dans les années 1940 à 1960. Des cartes postales ou papiers officiels sont également de sa main, ainsi que des créations d'armoiries de villes ou capitales de pays étrangers ( généralement d'anciennes colonies françaises), ainsi que d'autres armoiries et ex-libris pour des particuliers, et d'emblèmes (marques symboliques ou logo) pour des industries et commerces de luxe.
Ses créations originales d'héraldique sont également enregistrées à la SPADEM (Société de la propriété artistique des dessins et modèles) pour la gestion de ses droits d'auteur (voir litige avec la ville de Royan, 748AP/26).
Avec la collaboration de l'archiviste paléographe et ancien conservateur en chef aux Archives nationales Jacques Meurgey de Tupigny (1891-1973), il contribue par son style graphique au renouveau de l'art héraldique en France dans la seconde moitié du XXe siècle.
En juillet 1937, il est nommé officier d'académie par arrêté du Ministre de l'Éducation nationale, puis chevalier de la Légion d'honneur par décret en décembre 1952, et il est également officier de l'Ordre national du Mérite. De son vivant il transmet à sa fille, Mireille (1930-2012), son œuvre et l'enseignement de son talent artistique. Robert Louis décède à Vincennes (Val-de-Marne) en septembre 1965.
Source : Portail national des Archives
Afin d'en savoir plus, nous vous invitons à écouter en ligne la conférence suivante, disponible sur le site des Archives départementales de la Seine-et-Marne :
Armorial historique des villes et communes de Seine-et-Marne
Conférence donnée par Jérôme Arnauld des Lions le 25 novembre 2014 à l'auditorium des Archives départementales de Seine-et-Marne.Le conférencier
Jérôme Arnauld des Lions est colonel de l'Armée de Terre. Il est notamment l'auteur des ouvrages Armorial historique des villes et communes de Seine-et-Marne (Mémoire et documents, 2014) et Les écuries du Carrousel à Fontainebleau, cinq siècles d'histoire équestre au service de la France (M. de Seguins, 2012).
La conférenceLe département de la Seine et Marne a été composé historiquement par l’assemblage d’une partie des provinces d’Ile de France et de Champagne. Intégrant l’essentiel de la Brie, il comprend plus de 500 communes. L’association de ces paramètres s’est traduite, dans le temps, par une grande variété dans la symbolique héraldique utilisée par les communes pour créer leur blason. Et cela n’a pas été l’apanage des villes au riche passé historique : d’une vingtaine de communes dotées d’un blason sous l’Ancien Régime, nous sommes parvenus aujourd’hui à la moitié, c'est-à-dire environ 250. Ce véritable engouement, qui a connu son apogée dans la deuxième moitié du XXe siècle, montre tout l’intérêt porté à ces symboles. Hérité des emblèmes chevaleresques, le blason utilise des figures et des couleurs qui montrent des éléments forts de reconnaissance pour un individu, une famille ou une communauté de personnes comme une commune. Quelques objets ou « meubles » peuvent résumer les points clés de l’histoire, du territoire et de l’activité d’une commune.
Le blason représente ainsi un signe de ralliement, véritable étendard et explique que, malgré les modes et le développement des technologies modernes de communication, il conserve toute son importance. Ce sont ces symboles forts que nous vous proposons de découvrir dans leur variété, leur signification mais aussi dans leur histoire spécifique pour laquelle la Seine et Marne nous offre de nombreuses surprises…
Autres pistes bibliographiques :
Armorial historique des villes et communes de Seine-et-Marne (Mémoire et documents, 2014).
Des livres sur les blasons de France, issus de nos collections.
Armorial historique des villes et communes de Seine-et-Marne : sélection bibliographique
N'hésitez pas à contacter les Archives départementales de Seine-et-Marne, pour plus de renseignements.
Bien à vous