Question d'origine :
Bonjour,
je suis en train de lire un livre sur le moyen-âge et l'auteur parle de méthode régressive.
en quoi consiste-t-elle ? sur quel(s) type(s) de source s'appuie l'auteur (modernes ou historiques, documentaires ou trouvailles archéologiques) ? quel est le point de vue adopté lorsqu'on utilise cette méthode ? quelles sont les autres méthodes possibles et en quoi consistent-elles ?
merci d'avance !
Réponse du Guichet

Les différentes méthodes, les types de source, les différents points de vue …en Histoire, ne peuvent être résumés en quelques phrases au détour d’une réponse du Guichet du savoir. Nous tenterons donc simplement de vous donner quelques pistes .
On pourrait grossièrement présenter
Vous pourrez trouver un certain nombre de réponses à vos questionnements dans L’Histoire et ses méthodes :
, volume publié sous la direction de Charles Samaran. . Dans le chapitre intitulé « Comment comprendre le métier d’historien » Henri Irénée Marrou présente les deux orientations du travail historique : Genèse et devenir d’une part, et récupération des valeurs d’autre part.
L’analyse régressive est une méthode utilisée dans la première orientation. Dans ce cas « …L’historien se donne pour tâche la reconstitution d’un devenir : se fondant sur la continuité du temps vécu par l’humanité, il cherche à retrouver les phases successives par lesquelles se trouvent avoir passé l’objet de son étude, qu’il s’agisse d’une destinée personnelle, d’un groupe ou d’un système social, d’un secteur quelconque de l’activité humaine. »
« L’enquête historique est une
« Mais cette vision rétrospective, toute entière tendue vers la reconstitution et l’élucidation d’une genèse, n’est pas la seule orientation que puisse recevoir le travail historique ; il en existe une autre, toute différente et, pourrait-on dire contradictoire. En d’autre cas, l’Histoire cherche à appréhender , puis à comprendre , le passé en lui-même, en dehors de toute relation génétique directe avec la situation présente - ce qui ne veut pas dire , on s’en rendra compte bientôt , qu’elle n’offre aucune relation avec cette forme du présent que représente la pensée de l’historien lui-même. »
« Logiquement distincts, ces deux types d’histoire seront, on le devine, bien souvent associés l’un à l’autre dans l’exercice quotidien du travail de recherche »
Pour approfondir ces méthodes, les outils qu’elles utilisent… nous ne pouvons que vous renvoyer à cet ouvrage très complet, véritable encyclopédie du domaine historique. Vous pouvez aussi vous réferer à un ouvrage plus facile d’accès « L’histoire aujourd’hui. Nouveaux objets de recherche. Courants et débats. Le métier d’historien. »
Sur l’utilisation de cette méthode par de grands historiens vous pouvez consulter quelques sites :
"L'histoire est, avant tout, la science d'un changement. Dans l'examen des divers problèmes, j'ai fait de mon mieux pour ne jamais perdre de vue cette vérité. Cependant il m'est arrivé, notamment à propos des régimes d'exploitation, de devoir éclairer un passé très lointain à la lueur de temps beaucoup plus proches de nous. " Pour connaître le présent ", disait naguère Durkheim en tête d'un cours sur la famille, " il faut d'abord s'en détourner ". D'accord. Mais il est des cas aussi où, pour interpréter le passé, c'est vers le présent, ou, du moins, vers un passé tout voisin du présent qu'il sied, d'abord, de regarder. Telle est en particulier, pour des raisons qu'on va voir, la méthode que l'état de la documentation impose aux études agraires."
Marc Bloch
Le site des éleves de l'ENS propose aussi des éléments de compréhension du rôle de cette méthode en historiographie.
Notons enfin que cette notion d’analyse régressive n’est pas propre à la discipline historique. Vous pourrez trouver un article fort intéressant sur « la méthode d’Henri Lefebvre » dans Multitudes en ligne.
Cet article décrit la
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