Quelle est la fonction donnée au linge blanc accompagnant la crosse épiscopale ?
Question d'origine :
Madame, monsieur,
Faisant actuellement un travail de recherches autours des ornements liturgiques du paramentique catholique, j'ai été amené à travailler sur la crosse épiscopale. Or, dans de nombreuses représentations, toutes plus variées les unes que les autres, j'ai remarqué qu'était joint à la crosse un linge blanc qui semblait faire parti de l'objet. Je joins à cette questions quelques exemples iconographiques, à savoir une miniature du Liber Chronicarum d'Hartmann Schedel et un vitrail représentant St Augustin datant du XIXème siècle. Je m'adresse à vous afin de savoir si une fonction particulière est donnée à ce linge dans le cadre de l'utilisation de la crosse.
En vous remerciant d'avance de la réponse que vous voudrez bien donner à cette question,
Cordialement,
ΚΑΙΡΩΣ 24
Réponse du Guichet

Dans les ornements liturgiques du paramentique catholique, il existe plusieurs linges qui ont des fonctions différentes mais, d'après nos recherches, aucun en rapport avec la crosse épiscopale.
Bonjour,
Vous voudriez savoir quelle fonction peut avoir un linge blanc joint à la crosse épiscopale dans les ornements liturgiques du paramentique catholique.
Malgré l'absence des illustrations que vous nous indiquez, recherchées par nos soins mais non trouvées, nous avons entamé nos investigations.
Le Glossaire conforme aux décrets tridentins de Marie Viallon, 2023 donne une occurrence à crosse sans préciser que celle-ci est accompagnée d'un linge blanc :
*crosse. Insigne de la fonction d’évêque (et de certains abbés mitrés) avec l’anneau, la mitre et la croix pectorale ; c’est un bâton à l’extrémité incurvée qui veut symboliser sa fonction de pasteur. (Lat. : baculus pastoralis ; It. : [bastone] pastorale)
Ce même glossaire propose 11 occurrences au mot linge citant le corporal, le manuterge, la nappe, la pale, le purificatoire mais aucun de ces termes n'est relié à la crosse.
Le Bulletin critique : Trente ans de recherches et de publications sur la paramentique / B Barbiche - Revue d'Histoire de l'Eglise de France, 2014, indique un ouvrage dans lequel une partie présente une étude des textiles et éventuellement d’autres objets du culte. Il s'agit de l'ouvrage File le temps, reste le tissu : ornements liturgiques de la Manche : [expositions, Saint-Lô, Archives départementales, 26 avril-1er août 2008, Saint-Hilaire-du-Harcouët, Centre d´art sacré, 26 avril-12 octobre 2008, Saint-André-de-Bohon, dépôt de la Conservation des antiquités et objets d'art de la Manche, 2008] / [organisées par la Conservation des antiquités et objets d'art de la Manche] ; [catalogue par] Josiane Pagnon :
Une typologie précise énumère et décrit les diverses sortes de linges et d’ornements : les nappes et tapis de dessus d’autel, les textiles liés à l’eucharistie (corporal, purificatoire, pale, pavillon de ciboire, bourse du viatique ), les tentures déployées lors des sépultures, aux processions (bannières, dais), les tissus utilisés (damas, satin, taffetas, moire, velours). (Barbiche)
Ce même bulletin cite deux autres livres dont Vestiaire sacré d'Eure-et-Loir : textiles brodés, textiles brochés / Vincent Cochet, Anne-Marie Joly, 2008 pourrait vous intéresser. Nous avons pu parcourir le second, Le vestiaire liturgique de la cathédrale de Bourges : textiles religieux des XIXe et XXe siècles / Philippe Bardelot, Irène Jourd'heuil, Jean-Baptiste Lebigue ; Service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel, 2012, (voir aussi un extrait en ligne) sans mention ni de crosse épiscopale ni de linge blanc.
Par ailleurs nous avons consulté en vain ces documents :
- Dictionnaire des arts liturgiques, XIXe-XXe siècle / Bernard Berthod, Élisabeth Hardouin-Fugier ; dessins de Camille Déprez, 1996. A l'occurrence linge sacré celui-ci indique :
Linge sacré. n. m. (Heiliges Leinen, biancheria sacra). Sont appelés ainsi les linges servant directement au prêtre lors de l'Eucharistie et touchant les saintes espèces. Ce sont la nappe d'autel, la pale, le corporal et le purificatoire. Ils sont toujours confectionnés en lin ou en chanvre ; en 1898, la S.C.R. a permis l'usage du hia-pou, étoffe tissée avec de l'ortie. La ramie, étoffe orientale, est également admise pour la nappe d'autel mais pas pour le corporal ni le purificatoire (décret de la S.C.R. du 5 juillet 1942). Après usage, ces linges doivent être lavés par un clerc ; c'est une des charges du sous-diacre. Une seule lotion est obligatoire. L'Institutio generalis du Missel romain de 1969 les cite toujours.
(Doren R. van, Catholicisme, T. 7, col. 813. -Lesage, 1952, col. 584-585. - Noirot M., D.D.C., T. 6, col. 530-534).
N'étant pas spécialistes du paramentique, nous vous conseillons de contacter une institution plus à même de vous répondre, le musée de Fourvière, par l'intermédiaire de ce formulaire en ligne.
Bonne journée
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