Quel est le sens de cette citation de René Char ?

Bonjour,

Cette citation en forme d’aphorisme est extraite du poème de René Char «Les compagnons dans le jardin», paru dans le recueil «La bibliothèque est en feu» en 1956, puis dans le recueil La parole en archipel.

Il était à l’origine dédicacé à André du Bouchet et Jacques Dupin, figures de ces "compagnons". Cette dédicace sera supprimée dans l’édition de la Pléiade.

Dans la préface de René Char l’éblouissement et la fureur de Serge Velay on trouve le rappel de l’écueil que dresse René Char lui-même face à toute lecture interprétative de son œuvre :

L’observation et les commentaires d’un poème peuvent être profonds, singuliers, brillants ou vraisemblables, ils ne peuvent éviter de réduire à une signification et à un projet un phénomène qui n’a d’autre raison que d’être.

Osons braver l’avertissement du poète et proposons un commentaire, ni profond, ni singulier et encore moins brillant, mais peut-être vraisemblable :

Appuyons nous sur les premières phrases du poème :

L’homme n’est qu’une fleur de l’air tenue par la terre, maudite par les astres, respirée par la mort ; le souffle et l’ombre de cette coalition, certaines fois, le surélèvent.

Ce que René Char suggère, peut-être, c’est que parfois la réalité apporte de l’eau à notre soif d’espérance : nos attentes sont satisfaites. C’est pourquoi, en dépit de la dureté du monde (rappelons que Char s’engagea dans la Résistance durant la 2ème guerre mondiale, période durant laquelle il cessa d’écrire) l’homme demeure un être «espérant».

Autour de l’œuvre de René Char vous pouvez consultez à la BmL ces documents.

Bonne lecture !