Question d'origine :
Bonjour
J'aimerais savoir quelles sont les differences et les ressemblances qui exitent entre ces 3 écritures : les hieroglyphes, le démotique et l'hiératique.
Est ce que les peuples parlent encore le demotique ou hieratique dans sa forme originelle ou dans la forme de dialecte
De plus pouvez vous m'expliquez leurs histroires propres ainsi que les differentes tentatives de traduction dont elles ont fait l'objet.
Egalement, j'aimerais savoir à partir de quelle ecriture figurant sur la pierre de Rosette s'est appuyé Champollion pour traduire les hieroglyphes.
J'ai lu quelque part que le sumerien est une ecriture cueiforme j'aimerais savoir quelles sont les modes de transcription de cette ecriture.
Et egalement si cette écriture est une langue "morte" je veux dire par là qu'on ne la parle pas comme les hieroglyphes ou est ce que c'est une langue vivante qu'on a pu parléou qu'on parle encore aujourd'hui
Egalement exite il des ressemblances entre l'ecriture cuneiforme et les hieroglyphes.
Merci d'avance pour aide si préciseuse
Cordialement
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/05/2006 à 14h00
Voici quelques extraits qui pourront répondre de manière globale à l'ensemble de vos questions. Nous vous invitons, pour en savoir plus, à consulter les ouvrages cités.
Pour l'usage courant, les hiéroglyphes se révélaient fort incommodes à manier. Aussi furent créées des cursives ou "tachygraphies" (écriture rapide) fondées sur des tracés simplifiés des hiéroglyphes, et sur des ligatures, réunissant plusieurs signes en un seul tracé. Elles permettaient d'écrire de longs textes plus rapidement. Ces tachygraphies sont regroupées en deux types.
- Le hiératique : cette tachygraphie apparaît dès l'Ancien Empire et se maintient jusqu'à l'époque romaine. Elle est utilisée aussi vient pour les documents profanes, littéraires et scientifiques, que pour l'archivage des textes religieux, et, parfois, comme écriture sacralisante substitut de l'écriture hiéroglyphique. Son nom est trompeur, puisque "hiératique" signifie "sacré" ; il lui fut donné par les Grecs à une époque où elle avait été chassée de l'usage profane par le démotique.
- Le démotique est tout à la fois le nom d'un état de la langue égyptienne, et celui de la tachygraphie qui sert à l'écrire. Elle apparaît à la fin du VIIe siècle avant J.C. et survivra jusqu'au début du Ve siècle de notre ère. D'usage purement profane à l'origine, elle en vient progressivement à être utilisée dans l'archivage des textes religieux, voire même dans des inscriptions sacralisées, quelques formules, ou quelques signes hiéroglyphiques suffisant à en promouvoir le statut.
Ces deux tachygraphies ne s'écrivent que de droite à gauche. Si les images que sont originellement les signes y perdent très souvent leur figurativité, c'est le prix à payer pour une plus grande commodité d'usage.
source : Histoire de l'écriture : de l'idéogramme au multimédia sous la direction d'Anne-Marie Christin
De la mort d'Alexandre le Grand jusqu'à la conquête romaine, en 30 avant notre ère, l'Egypte fut gouvernée par une famille gréco-macédonienne, les Ptolémées. Durant cette période le grec devint le langage officiel de la cour. D'importants décrets furent promulgués en bilingue (grec et hiéroglyphes, comme la pierre de Rosette), et l'écriture égyptienne démotique, appelée par les scribe « écriture des documents », remplaça la plus ancienne écriture hiératique ; elle fut même utilisée pour les inscriptions gravées dans la pierre. Les hiéroglyphes, dits « paroles divines », étaient encore utilisés pour les inscriptions monumentales, en particulier dans les magnifiques temples construits par les Ptolémées, dans l'espoir d'obtenir une légitimation des Égyptiens et de leurs dieux. Nombre de signes furent souvent choisis plus pour leur effet décoratif qu'en accord avec la tradition scripturaire égyptienne. Quelques signes ont ainsi été modifiés dans leur signification ou leur apparence, de sorte que des erreurs furent souvent commises dans la copie du texte original des scribes, sur la surface peinte ou gravée.
Comme le latin devint la langue diplomatique du monde occidental et que l'Egypte fut finalement annexée à l'Empire romain, d'importantes communautés d'immigrants grecs et romains furent installées dans le pays, plus particulièrement dans le Delta, les terres agricoles du Nord. Naturellement, la langue indigène était encore parlée par le peuple égyptien qui devint ceux que nous connaissons sous le nom de Coptes, nom dont la racine se trouve dans le terme grec désignant l'Egypte, Aigouptos. Mais comme ils étaient pour la plupart illettrés, la langue écrite déclina rapidement. Les immigrants, incapables de surmonter les difficultés de lecture des diverses écritures égyptiennes, adoptèrent une version écrite de la langue maintenant appelée copte. C'est l'ancienne langue égyptienne dans ses formes ultimes et les plus décadentes, transcrite avec l'alphabet grec, auquel ont été ajoutées sept lettres supplémentaires, dérivées en fin de compte des hiéroglyphes, indispensables pour exprimer des sons étrangers au grec.
Au cours des derniers siècles de son existence, l'écriture hiéroglyphique était de moins en moins utilisée, et par un nombre toujours décroissant de scribes dont l'habileté ne cessait de diminuer. D'importants ouvrages savants, notamment l'histoire de l'Egypte (Egyptiaca) rédigée par le prêtre égyptien de Sebennytos, Manéthon, vers le IIIe siècle avant notre ère, furent composés en grec. Au IIIe siècle de notre ère, un autre prêtre égyptien, qui portait le nom gréco-égyptien d'Horapollon, écrivit en copte un livre qui eut les effets les plus pernicieux sur les recherches sur les hiéroglyphes égyptiens, de nombreux siècles plus tard. Le travail d'Horapollon consistait en une liste d'hiéroglyphes accompagnés de leur interprétation. Mais il ressort, de son affirmation que chaque signe possède une seule signification symbolique ou ornementale, qu'il ne comprenait plus rien au système d'écriture utilisé par ses ancêtres. Malheureusement, comme on pensait qu'il avait été écrit par quelqu'un de bien informé, l'ouvrage d'Horapollon fut utilisé aux époques ultérieures comme un guide par tous les savants qui entreprirent des recherches sur les hiéroglyphes.
La langue copte survécut à la conquête de l'Egypte par les Arabes entre 639 et 642 de notre ère, en particulier parce qu'elle avait été adoptée comme langue liturgique par l'Eglise copte. En 1643, le père Athanase Kircher fut le premier savant européen à identifier le copte comme l'ultime aboutissement de la langue populaire des anciens Egyptiens. Ses hypothèses ne rencontrèrent pas une approbation universelle et ses tentatives pour transcrire les inscriptions hiéroglyphiques sont restées largement conjecturales, pour ne pas dire absurdes. Cependant, la reconnaissance par Kircher de l'importance du copte pour le déchiffrement des hiéroglyphes l'amena à publier un dictionnaire et une grammaire coptes, qui devinrent les outils essentiels pour tous ceux qui étaient désireux d'étudier l'égyptologie. L'un de ces chercheurs fut Jean-François Champollion qui a été, finalement, le déchiffreur de l'écriture hiéroglyphique et a publié son Précis du système hiéroglyphique en 1823.
Ainsi, pendant plus de mille cinq cents ans, l'écriture hiéroglyphique est demeurée illisible. Considérant sa beauté et son utilisation sur des monuments à l'évidence religieux, tels les grands temples qui attiraient les touristes européens de nombreux pays, il n'est pas surprenant que les gens du peuple aient pensé que nombre de secrets ésotériques étaient dissimulés dans cette merveilleuse imagerie.
source : Lire et comprendre les hiéroglyphes : la méthode par Hilary Wilson
[...] D'autant plus géniale apparaît, moins d'un siècle plus tard, l'intuition de Champollion. Ce travailleur acharné, pour lequel la plupart des langues anciennes n'ont aucun secret, a alors à sa disposition le fabuleux matériel épigraphique mis au jour par les archéologues de l'expédition d'Egypte. Parmi leurs découvertes, figure la fameuse « pierre de Rosette » saisie par les Anglais dès 1801. Avec une rigueur toute mathématique, Champollion étudie sans relâche ce bloc de basalte dont il possède une copie et en confronte les trois formes d'écriture : le grec, le démotique, le système hiéroglyphique. Plus rapide que ses rivaux (l'Anglais Young, Akerblad le Suédois et son compatriote Silvestre de Sacy), le jeune égyptologue arrive le 14 septembre 1822 à cette brillante conclusion : l'égyptien est à la fois idéographique et phonétique.
Sumérien :
Il est probable que la première écriture identifiée en Mésopotamie ait noté des mots sumériens, bien que l'on ne puisse identifier la langue transcrite par les pictogrammes sur argile avant 3100 avant J.-C. environ. Le sumérien cessa d'être parlé au début du IIe millénaire avant J.-C., mais resta écrit jusqu'à notre ère en tant que langue religieuse et savante de la culture mésopotamienne.
Le nom même de sumérien vient d'une dénomination akkadienne. Les Sumériens appelaient leur pays ki-en-gir et leur langue eme-gir ; une variante, l'eme-sal, était réservée au langage des femmes. Isolée et de caractère agglutinant, elle fonctionne par l'ajout d'affixes, à fonction grammaticale et lexicale, collés à une base verbale ou nominale. L'écriture cunéiforme sumérienne est fondamentalement idéographique. On para aux limitations de ce système par la création de signes composés (bouche +pain = manger ; + eau = boire ; cadenassée = secret, etc.) et on adopta le même signe pour exprimer des mots ou verbes de sens voisins (le signe ka = bouche notait le nez, la parole, parler, crier) ; le lecteur choisissait entre ces sens grâce à des déterminatifs de catégories (dieu, homme, pays...).
L'abondance de mots monosyllabiques et donc d'homophones (distingués dans le sumérien parlé par différentes longueurs de voyelles ou de tons et actuellement par des indices numériques) facilita le passage au phonétisme syllabique, réalisé en vidant les idéogrammes de leur sens pour n'en conserver que le son, ce qui diminua le nombre de signes utilisés (voir Rébus). Cette évolution se développa au contact de l'akkadien.
source : L'ABCdaire des Ecritures
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