Evaluation du fonds documentaire

Réponse du service Guichet du Savoir

Si vous étudiez la bibliothéconomie, et particulièrement l'évaluation des fonds, vous devez certainement avoir lu Désherber en bibliothèque : manuel pratique de révision des collections de Françoise Gaudet et Claudine Lieber. Si ce n'est pas le cas, nous vous en recommandons chaudement la lecture. Elle vous permettra de mieux connaître les multiples approches de la question.

Extrait :

Une définition de l'obsolescence :

Faisons d'abord un sort à l'obsolescence, concept ambigu. La définition du dictionnaire, qui superpose obsolescent et périmé, ne fournit pas de lumière sur la cause de cette désuétude. Est-ce l'âge ou l'absence d'usage qui condamne ainsi le document ? Dans la littérature professionnelle, la confusion entre l'obsolescence de l'information fournie par le document et l'obsolescence du document lui-même est fréquente. Elle s'explique aisément, puisque l'usage décline bien souvent avec l'âge.
M. B. Line et A. Sandison tentent une clarification de la notion : « Si quelque chose est de moins en moins utilisé, on dit qu'il devient obsolescent, et quand son usage cesse, qu'il est obsolète. Cependant, lorsqu'on parle de l'obsolescence de l'information, il importe d'être clair, et de savoir si cela concerne les documents en tant que tels, ou l'information qu'ils contiennent, représentant un savoir. S'il s'agit des documents, l'intérêt, en général d'ordre pratique, est de connaître la probabilité de la demande future, afin de donner des indications pour répondre à des questions telles que : quand faut-il éliminer de vieux volumes ? Combien de temps conserver les nouveaux ? Quel stockage rétrospectif, quels accès un système d'information doit-il fournir ? S'il s'agit de l'information, l'obsolescence peut être définie comme le déclin, avec le temps, de la validité ou de l'utilité de l'information ».
D'autres chercheurs, comme Ford, critiquent ce concept mal défini, en fait « une facilité permettant d'amalgamer diverses catégories de documents comme les éditions périmées de manuels, ou les documents n'ayant plus aucun rapport avec l'enseignement traditionnel ni avec les programmes de recherche. Signalons que les documents obsolètes peuvent être très utilisés, certains étudiants lisent en effet tout ce qui leur tombe sous la main. L'obsolescence n'a rien à voir avec l'âge ».
Bref, l'obsolescence est peut-être une qualification, mais pas un critère.

Vous faites allusion à une manière de calculer le taux d'obsolescence.
S'agit-il de IOUPI ? qualifié par B. Calenge d'analyse non formalisée qui laisse la part belle à l'interprétation subjective et qui, dans les faits, réduit l'ampleur du désherbage si l'agent qui le réalise l'aborde avec réticence : désigner un ouvrage de façon négative n'est pas si facile !