Etymologie de période

Réponse du service Guichet du Savoir

Dictionnaire historique de la langue française :

1/ Période n. f. et m. est un emprunt (XIVe siècle, peryode), peut-être par l'intermédiaire du latin periodus, au grec périodos. Ce dernier est formé de péri «autour» et de hodos «voie, chemin», lequel appartient à une racine indoeuropéenne °sed- «aller» représentée dans le sanskrit a-sad- et dans le vieux slave chodû, choditî «aller» (-> exode, méthode, synode; -ode dans électrode). Periodos désigne proprement un chemin autour (circuit, enceinte) et, activement, l'action d'aller autour, avec de nombreuses extensions comme «manœuvre stratégique», «tournée d'un médecin», «tournée d'un service à table», «conversation à la ronde», et «révolution des astres». À partir de ce dernier sens, il y a eu transposition sur le plan temporel et le mot a pris, comme revolutio (et révolution en moyen français), le sens de «retour régulier (des saisons)» et, absolument, «laps de temps, moment de la vie, âge», en particulier «période menstruelle» (cf. l'anglais period). En outre, il se dit d'un tour complet, d'un itinéraire, voyage autour du monde, dans un pays et, en rhétorique, d'une phrase oratoire cadencée.
• II a été introduit en français avec le seul sens temporel d'«espace de temps plus ou moins long», qui est resté usuel. Le mot, de genre indéterminé, a longtemps hésité entre le masculin et le féminin avant que le féminin ne s'impose dans tous les emplois vers la fin du XVIIIe s. (époque où se généralise le é de pé-, 1740). Toutefois, le masculin s'est maintenu, dans un style archaïsant, pour désigner le degré d'une évolution (1478, d'une maladie) et, spécialement, le degré maximum (1690, au plus haut période).
o Selon le contexte dans lequel il est employé, le mot se charge d'exprimer l'époque historique ou l'âge de la vie d'un individu, et il a développé quelques sens spéciaux d'usage didactique, d'abord en astronomie (1671, période julienne). Au cours du siècle suivant, il est devenu un terme de médecine et de pathologie (1797; 1764, au masculin), puis aussi un terme de chimie (1838), de physique (1851) et d'électricité (1890), de géologie (1842), d'arithmétique (1872) et de droit (1871, période électorale). oAu XXe s., il a développé une spécialisation en chimie, servant à exprimer la durée nécessaire pour que la masse d'une quantité donnée d'un radio-élément se réduise de moitié (attesté en 1938).
Au XXe s., il a produit ses deux dérivés didactiques : Périodisation n. f. «division significative et explicative en périodes (de l'histoire)» et Périodemètre n. m. (1973).

2/ Période n.f., terme de rhétorique, est emprunté (1596) au latin impérial periodus, lui-même repris du grec périodos, spécialisé au sens de «phrase complexe d'une certaine ampleur formant une unité rythmique» (Aristote, Rhétorique).
• Période a été repris en rhétorique avec le sens du grec et du latin. Par analogie il est passé dans le langage musical (1787) en parlant de l'ensemble des éléments concourant à la construction d'une mélodie.


Théodolite n.m. d'abord nom d'un instrument d'arpentage (1704) est emprunté au latin scientifique theodolitus, nom donné en 1571 par son inventeur, Digges à cet instrument ; l'anglais theodolite est attesté en 1607. L'étymologie en est obscure ; on a proposé divers radicaux grecs - le moins gratuit étant dêlos, "visible" - et aussi une déformation de alhidada. Pour une raison inconnue, l'initiale est devenue theo-, et l'on ne voit pas d'explication autre que formelle à un rapport avec le grec theos "dieu".
Le mot désigne un instrument de visée muni d'une lunette, servant à mesurer les angles horizontaux et verticaux, à lever des plans géodésiques et, en astronomie, à déterminer la hauteur apparente et l'azimut d'un corps céleste.