traduction et origine
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 02/07/2006 à 19h28
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Question d'origine :
salut à toi vénéré Guichet.
j'étais tranquilos en train de lire un bon roman quand soudain, horreur et damnation voilà ti pas que je tombe sur une citation en italien (l'italien : ma bête noire au collège). J'aurais bien aimé faire l'impasse (vieille habitude d'étudiant), seulement je pressens que ces citations sont décisives quant à l'intellection de certains passages. aurais-tu, cher Guichet l'obligeance de traduire tout ça et surtout de me donner qqs infos sur la provenance de ces quelques strophes (j'ai cru comprendre qu'il pourait s'agir de Dante, mais je n'en mettrai pas ma main à couper):
1) Ma dimmi: al tempo de' dolci sospiri,
A che e come concedette Amore
Che conosceste i dubbiosi disiri?
2) La bocca mi bacio tutto tremante...
Quel giorno piu non vi leggemmo avante.
3) Laudato sie Missignore cum tucte le tue creature
Spetialmente messor lo frate sole
Lo quale iorno et allumini noi per loi...
Alors docteur? c'est grave?
MERCI D'AVANCE
CARPE DIEM
Réponse du Guichet

Le site personnel litali.7ici donne la traduction de vos deux premiers extraits et leur contexte :
Histoire de Francesca et Paolo
Giovanni Malatesta, dit Gianciotto, fils aîné de Sigismondo I et seigneur de Gradara épousa en 1275 Francesca da Polenta, fille du seigneur guelfe Guido de Ravenne. Les Malatesta furent seigneurs de Rimini de 1295 à 1528.
Gianciotto était un homme intelligent doté de grandes vertus politiques mais défavorisé physiquement. Il était boiteux de naissance ainsi que pourrait l'indiquer son surnom : Gianciotto, forme altérée de Giovanni ou formée à partir de Johannes Zoctus, Giovanni Zoppo (Jean le Boiteux). Appelé à Pesaro pour y exercer les fonctions de podestat, il s'y rendit seul (le podestat, étranger à la ville, devait y résider sans sa famille). Son épouse Francesca et sa fille Concordia restèrent donc au château de Gradara, à une demi-heure à cheval de Pesaro, et où se rendait régulièrement Paolo, frère de Gianciotto. Peut-être informé par son autre frère, Malatestino, de la liaison qui s'était créée entre Francesca et Paolo, Gianciotto surprit les deux amants après avoir annoncé un faux départ. La tradition veut que Francesca fût victime la première de la vengeance de Gianciotto en se jetant devant son épée. Le drame eut sans doute lieu en 1289. Paolo était marié depuis 1269 avec Orabile Beatrice di Ghiaggiolo, qui lui avait donné deux enfants : Uberto et Margherita.
Eleonora Duse a interprété le rôle de Francesca dans un drame en cinq actes écrit par D'Annunzio et joué pour la première fois au théâtre Costanzi de Rome, le 9 décembre 1901. L'année suivante c'est au tour de Sarah Bernhardt dans une oeuvre de F.M. Crawford représentée à Paris.
1/ Ma dimmi: al tempo de' dolci sospiri,
a che e come concedette amore
che conosceste i dubbiosi disiri ? »
Mais dis-moi donc : au temps de vos doux soupirs
à quoi et comment Amour vous permit-il
de connaître vos désirs incertains ? »
2/ la bocca mi baciò tutto tremante.
Galeotto fu il libro e chi lo scrisse :
quel giorno più non vi leggemmo avante. »
posa sur ma bouche ses lèvres toutes tremblantes.
Ce livre et son auteur furent notre Galehaut :
ce jour-là nous ne lûmes pas plus avant.
Quant à votre 3e strophe, elle est extraite de Cantico Creaturarum ou Cantico di frate Sole
3/ Laudato sie, mi’ Signore, cum tucte le tue creature,
spetialmente messor lo frate sole,
lo qual’è iorno, et allumini noi per lui...
Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement messire frère soleil,
lequel est jour, et par lui tu nous illumines;
Le Cantique de saint François d’Assise met le traducteur en difficulté à cause de l’incertitude sur le sens à donner à la préposition per à l’intérieur de l’expression Laudato si’, mi’ Signore per.
Des philologues disent qu’il faut la comprendre en fonction des sources bibliques : le Psaume 148 et le Cantique des trois jeunes gens dans la fournaise (Louez-le, soleil et lune/O vous, soleil et lune, bénissez le Seigneur). La structure externe manifeste une sorte d’imitation volontaire de ces textes, et si on choisit le «par» du complément d’agent, le verset final :
Louez et bénissez mon Seigneur
et remerciez-le et servez-le en grande humilité
devient un appel à toutes les créatures, ce qui donne une grande unité à l’ensemble. Cependant, il ne faut pas nécessairement imposer une cohérence de poème moderne à un poème-prière du treizième siècle; la fin ne s’adresserait-elle pas tout simplement à l’assemblée des fidèles ? Et surtout, on ne peut en bonne méthode identifier un texte avec sa source. Chez François il y a, d’ailleurs, un sentiment de la nature différent et un emploi, très poétique pour les choses, de frate et de sora qui met l’accent sur le lien entre tous les enfants de Dieu, animés ou inanimés.
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