Question d'origine :
Bonjour,
Lyon revendique ses lambrequins ou jalousies lyonnaises (cache stores)comme étant typiquement locaux.
Il en existe aillleurs, notamment à l'Ile de la réunion. J'aimerais savoir depuis quand il y a des lambrequins à la Réunionu et quel est le lien avec ceux de Lyon ?
D'avance merci
Réponse du Guichet

L’île de La Réunion est effectivement riche en lambrequins mais leur fonction diffère de ceux de Lyon. Ces derniers servaient à protéger et cacher les stores à lames repliés des fenêtres lyonnaises. Les lambrequins réunionnais ont d’abord un but utilitaire : posés à l’égout des toitures, ils évitent les ruissellements d’eau. Ils sont une adaptation au climat tropical, qui comporte une saison cyclonique aux pluies parfois abondantes.
Les lambrequins se distinguent des jalousies, comme le précise une réponse, complémentaire, du guichet sur les volets lyonnais.
A La Réunion, ces dentelles de bois ou de tôle sont plutôt appelées « lambroquins » ou « dantel la kaz » en créole, selon Dominique Tournès, professeur qui a étudié la variété de leurs motifs géométriques. Ses travaux et photographies sont en ligne sur le site web d’une enseignante réunionnaise.
Leur apparition suit le développement de l’habitat traditionnel de l’île quand la case créole commence à remplacer la paillotte, au toit de paille. L’évolution architecturale résulte à la fois d’un changement de matériau (bois), de l’influence indienne et de la volonté d’ornementer les belles demeures, comme le présente l’ouvrage abondamment illustré Cases créoles de la Réunion.
A partir de la fin du XVIIIème siècle, les menuisiers et charpentier venus de France utilisent les bardeaux. Ils mettent en œuvre leur savoir-faire dans des constructions plus élaborées et qui correspondent au désir d’embellissement des demeures des colons enrichis par l’industrie de la canne à sucre. L’influence de l’Inde, via les comptoirs commerciaux français, se concrétise par l’importation d’éléments architecturaux. Au nord de Bombay, de nombreuses maisons du Goujerat sont ornées de lambrequins, qui envahissent désormais la case créole au milieu du XIXème siècle. Et quand la France, au 19ème siècle, devient le foyer du néo-classicisme, cela se traduit par le triomphe de l’ornementation dans tous ses éléments en bois ou fer forgé, à Lyon et dans les Iles.
Les lambrequins de La Réunion s’illustrent par la grande diversité de leurs motifs végétaux stylisés (fougères, fleurs d’amaryllis ou de tulipes, branches de bougainvilliers) ou animaux (chèvre, papillon, oiseau, …). Et si la case créole est modeste et se pare de lambrequins plus simples, ils sont alors peints de couleur vive pour restituer l’effet décoratif. Sur ce point, ceux des façades des immeubles bourgeois lyonnais restent davantage dans les tons neutres de gris ou de bleu.
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