Oeuf mystère
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 07/06/2007 à 18h55
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Question d'origine :
Bonjour.
Je vous écris pour que vous leviez le voile sur un mystère qui plane autour de ma famille depuis quelques jours:
En voulant faire du clafoutie, j'ai cassé un oeuf dans lequel j'ai touvé un autre mini oeuf de poule, entièrement formé, avec la coque et tout. Comment cela est ce possible?
Merci bien!
Réponse du Guichet

Le terme médical exact qui désigne ce phénomène est foetus in fetu, littéralement oeuf dans l'oeuf, ou encore jumeau parasite/endoparasite, jumeau hôte, ou monstre double autositaire. Cette "erreur" de la nature existe également chez les mammifères, y compris les humains (très rarement : 1/500 000 naissances). Lors d'une grossesse gémellaire, l'un des jumeaux est absorbé par l'autre, soit totalement soit partiellement. C'est un jumeau monozygote qui se développe dans sa propre cavité amniotique, l'oeuf en l'occurrence pour la poule. Cette anomalie congénitale peut être à l'origine des membres surnuméraires (le veau à deux têtes ou le canard à quatre pattes), et porte le nom de pygomèle :
Pygomèle Pygomelus Pygoamorphus
Tératologie, gynécologie obstétrique, génétique - N. m. * pygo : du grec pugê [pyg(o)-, -pyge, -pygie], fesse ; * mèle : du grec melos [-mèle, -mélie, mélique], relatif au membre. Le terme pygomèle (syn. pygomelus) désigne des jumeaux unis, inégaux, dans lesquels le jumeau parasite est représenté par une masse charnue, ou par un membre plus développé que la normale et attaché à la région sacrée ou coccygienne de l'autosite. Le jumeau hôte, dans lequel se développe l'autre jumeau incomplet et parasite est appelé autosite. Le pygoamorphus est une variante de cette anomalie : les jumeaux sont soudés par les fesses, avec l'un d'eux (le parasite) réduit à une masse informe. (source : Biotop terminologie).
Compte tenu de la rareté de ce phénomène, il existe très peu d'études qui y sont consacrées, à l'exception de celles qui, au XIXème siècle, ont constitué une nouvelle science : la teratologie, l'étude des monstres. L'une d'elles sert encore aujourd'hui pour la classification des monstruosités, le Traité de tératologie, tome 3, 1836 de Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, fondateur de cette science, qui signale que ces anomalies sont bien plus fréquentes chez les espèces aviaires que chez l'Humain :
Caractérisée par l'existence d'un ou de deux membres pelviens accessoires, cette monstruosité, rare chez l'homme et les mammifères, mais commune chez les oiseaux(1), présente, chez ceux-ci surtout, des variétés assez nombreuses dont la série va nous montrer, dans le développement des parties parasitiques, des imperfections toujours de plus en plus marquées.
(1) - Surtout chez la poule, où j'ai observé la pygomélie jusqu'à dix fois. Je l'ai vue aussi trois fois chez l'oie, deux chez le pigeon, une chez le canard. Plusieurs de ces oiseaux étaient adultes.-Les auteurs nous font d'ailleurs connaître beaucoup d'autres exemples.
Autres sources :
Université Médicale Virtuelle Francophone
Epigastric heteropagus : A case report with review of the literature
Grossesse gémellaire et grossesse multiple, Dr Ali Abbara
Naissances prodigieuses d’animaux et animaux auteurs de prodiges dans l’Antiquité romaine, François Beuret, Université de Neuchâtel
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