Mythologie

Réponse du service Guichet du Savoir

Le Nouveau Petit Robert de 2003 définit ainsi cette locution adverbiale :

Tomber de Charybde en Scylla : échapper à un inconvénient, à un danger, pour tomber dans un autre plus grave.

Charybde désigne en fait le monstre mythologique gardien d'un détroit, personnifiant le dangereux tourbillon se produisant à cet endroit, et Scylla le nom d'une nymphe changée en monstre marin, personnifiant un écueil proche sur lequel venaient se briser les navires qui tentaient d'éviter le tourbillon.
La légende, exprimée à l'origine dans l'Odyssée d'Homère, ne permet pas de définir avec précision de quel détroit il s'agit. Dans l'Odyssée, Ulysse est appelé à franchir un détroit que certains ont identifié aujourd'hui comme celui de Messine, d'autres comme étant le Bosphore au moment de sa formation, il y a douze mille ans, telle que relaté dans les récits de "Jason et les Argonautes", "L'épopée de Gilgamesh" ainsi que dans le Mahabharata. Une des dernières théories liée au Mythe de l'Atlantide, dite pont-euxine, place les deux créatures dans le détroit du Bosphore, portant alors les noms Sanskrits de Kâlî et Shiva sur les tablettes cimmérienes retrouvées en 1972 à Ploestli, en Roumanie.
Source: Wikipedia - Charybde et Scylla.

Le Trésor de la Langue Française informatisé signale une occurence de ces deux termes associés dans le Quart livre de François Rabelais (1552) empr. au lat. Charybdis et Scylla, noms d'un gouffre et d'un rocher des côtes de Sicile et du Sud de l'Italie, dans le détroit de Messine (TLL. s.v.), empr. aux noms gr. et , associés dans les récits dès l'Odyssée (XII, 244 sqq.). Bbg. ROG. 1965, p. 114.
Le Trésor précise que la documentation fournit une seule attestation de cette locution pourtant connue sous la forme être jeté de Charybde en Scylla (cf. PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 321). Il est probable que les auteurs la fuient dans le souci d'éviter un cliché.