Question d'origine :
quel est le comportement d'un ado qui fume du cannabis ?
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 28/09/2007 à 10h03
Voici l'article Cannabis de l'encyclopédie en ligne Vulgaris Medical (que vous pouvez consulter en cliquant ici):
Le cannabis est le nom scientifique donné au chanvre indien. Il s'agit d'une plante dont on tire un stupéfiant appelé haschich.Un stupéfiant est une substance médicamenteuse ayant un effet antalgique (qui diminue la douleur) ou anxiolytique (qui réduit l'anxiété).L'usage de stupéfiant, même de façon occasionnelle, entraîne une dépendance et des troubles graves.
Considéré comme une drogue douce, le cannabis possède une action psychotrope (sur le psychisme) due à la présence de tétrahydrocannabinols. Son usage prolongé est susceptible d'entraîner un déséquilibre psychologique pouvant aller jusqu'à une psychose (perturbation profonde de perception de la réalité).
Mise en place depuis fin de 2004 les consultations cannabis sont gratuites et anonymes pour les adolescents. Elles ont permis une prise en charge relativement complète des souffrances des adolescents.
Selon le rapport français des drogues un adolescent sur deux serait concerné par le cannabis entre 15 et 18 ans. Sont essentiellement des 10 garçons qui font usage régulier de la marijuana ce qui entraîne une dépendance chez un individu sur trois. Les filles sont également concernées puisque elles représentent 6 % des individus adolescent consommant du cannabis. La grande nouveauté concernant les facteurs de risque individuels est le déficit en récepteur en dopamine ce qui semble rendre les patients plus vulnérables à l'addiction cannabinoïde (cannabis) entre autres. Les facteurs familiaux et en particulier la consommation de substances toxiques par le père font également partie des facteurs de risque. Le profil anxieux et dépressif de la mère et les événements pénalisants de la vie ainsi que les carences éducatives et les violences au sein de la famille font partie des facteurs de risque. Il existerait un certain profil psycho-affectif de l'adolescent se caractérisant par une anxiété voir une dépression, une schizophrénie ou une hyperactivité, susceptible de favoriser l'absorption de cannabis.
Les conséquences de la consommation de cannabis sont avant tout l'apparition de psychoses cannabiques qui se traduisent par des bouffées de délire aigu. Quant un sujet souffrant de schizophrénie consomme du cannabis, les symptômes sont aggravés essentiellement quand cette consommation a lieu avant 15 ans.
Les symptômes survenant chez l'adolescent consommant du cannabis sont les suivants (liste non exhaustive) :
• Diminution des performances psychomotrices.
• Crampes d'estomac.
• Rougeur des yeux (hyperthymie conjonctivale).
• Troubles du langage.
• Nausées.
• Vomissements
• Diminution du rythme respiratoire.
• Déséquilibre lors de la marche.
• Incoordination des mouvements.
• Secousses musculaires plus ou moins intenses.
• Troubles de l'attention.
• Dysmnésie (perturbation de la mémoire).
• Perturbation cardio-vasculaire et troubles circulatoire en cas d'intoxication chronique (consommation sur une longue période).
• Troubles respiratoires parfois graves.
• Inflammation du larynx.
• Bronchite chronique.
• Cancer du poumon.
• Troubles de la régulation de la chaleur du corps.
• Troubles urinaires à type de rétention des urines.
• Diminution du nombre de spermatozoïdes chez le garçon et perturbation des règles chez la fille.
À long terme, à l'instar de l'alcool, cannabis est susceptible d'engendrer des phénomènes d'accoutumance avec des phénomènes de tolérance et de dépendance évoluant vers la survenue d'un syndrome de sevrage.
Mode d'action : les cannabinoïdes, qui sont les composants essentiels du cannabis à l'origine des effets psychoactifs (sur le cerveau), sont en relation avec la dopamine qui est un neuromédiateur sécrété dans une zone bien précise du cerveau (nucleus acumbens). Il s'agit de l'un des sites de récompense du cerveau. Cette sensation s'accompagne d'une détérioration de la vigilance, de la mémoire, d'altération de l'audition, de la vision et du toucher et d'une dépersonnalisation. Les sensations produites par le cannabis durent entre 2 et 4 heures après inhalation d'une cigarette contenant 10 à 20 mg de delta 9 tétrahydrocannabinol. Ce composé interfère avec d'autres drogues en accroissant les effets psycho-dépresseurs des médicaments sédatifs, des opiacés et des alcools, et en diminuant les effets des médicaments stimulant le cerveau.
La toxicité de ce produit porte sur la mémoire, entraînant des altérations prolongées et graves sur l'appréciation du temps, la communication orale, la vigilance : 24 heures après avoir fumé une cigarette de cannabis, des chauffeurs de train ont été à l'origine de collision. Il a également été décrit des accidents de la route provoqués par des individus chez qui le dosage de cannabinoïdes a été effectué (voir labo). On a décrit des pertes de conscience graves et des comas chez les enfants de 1 à 4 ans ayant absorbé du cannabis.
• Altération des perceptions visuelles.
• Troubles de l'équilibre.
• Ataxie (troubles de la coordination des mouvements).
• Hyperesthésie (sensation percevoir les choses " en excès").
• Tachycardie (accélération du rythme cardiaque).
• Hypotension (chute de la tension artérielle) ou hypertension (élévation de la tension artérielle)
• Hyperémie (afflux de sang) des conjonctives.
Le sevrage se traduit par les signes suivants :
• Agitation.
• Troubles du sommeil.
• Nausées.
Il est possible d'effectuer un dépistage urinaire des cannabinoïdes : il se fait par le test EMIT, d'une sensibilité de 20 à 50 nanogrammes par ml.
Une réponse supérieure à 50 nanogrammes est considérée comme positive.
Tout résultat positif doit être confirmé. Les cannabinoïdes peuvent être décelés dans l'urine jusqu'à 7 jours après avoir fumé une seule cigarette, et jusqu'à plusieurs semaines après une consommation chronique.
Médicaments contenant du diazépam (dérivés du Valium) en cas d'agitation ou en présence de convulsions.
• Pour les épisodes psychotiques persistants, l'halopéridol (neuroleptique) est une drogue intéressante.La physostigmine (ésérine) est contre-indiquée.
• Il n'y a pas de traitement pharmacologique de la dépendance au cannabis. Il est nécessaire d'employer des méthodes dont le but est l'abstinence, permettant ainsi de se libérer de la drogue.
Bibliographie.
Nahas Gabriel "La drogue - Bilan scientifique et médical in écologie humaine" pg 27 - 1994
Quotidien du médecin du 15 décembre 2006.
Le livre Se droguer, c'est risqué, dans la collection Hydrogène, donne cette autre descritpion des effets du cannabis :
Habituellement, le cannabis ne produit pas d'effets immédiats désagréables. Mais si en général l'expérience se passe bien, il arrive aussi que l'agitation et l'anxiété prennent le dessus. Le fumeur peut alors ressentir un malaise, un sentiment de "mal-vivre". [...] Par ailleurs certains supportent mal la sensation de perdre la maîtrise de soi. Ils réagissent mal aux distorsions ressenties du temps et de l'espace. Ils n'apprécient pas la sensation d'avoir des réflexes ralentis. Il arrive aussi que la fumette provoque des maux physiques : vertiges, vomissements, tremblements, maux de tête, tachycardie, sensation de froid intense, impression de paralysie. Cela peut arriver notamment lorsque le consommateur ne se sent pas très bien avant de fumer, lorsqu'il est fatigué, stressé ou légèrement déprimé.
Ce genre de désagrément est bien sûr ennuyeux, mais ce sont plutôt les effets à long terme qui peuvent devenir gênants. On ne parle pas ici des effets du cannabis sur la santé, car des enquêtes prouvent qu'un
Physiquement également, on constate parfois quelques troubles : perturbations cardiaques, difficultés respiratoires, problèmes de digestion, troubles de la fonction sexuelle.
Comme on peut le lire dans ces articles, ce sont essentiellement les troubles du comportements qui sont révélateurs de la consommation de cannabis par une personne, et cela est parfois difficilement perceptible à l'adolescence où le caractère et le comportement quotidien de la personne ont déjà tendance à varier.
Voici quelques livres utiles à consulter :
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