Question d'origine :
Lors d'une récente visite de la cathédrale de Strasbourg, le guide a dit :
"la cathédrale est structurée comme une basilique, ceci est appelé plan basilical en croix"
Voulant en savoir plus, je consulte des livres, mais ne trouve pas d'explication.
Pouvez-vous m'aider.
Claudinette
Réponse du Guichet


L’encyclopédie « Catholicisme : hier aujourd’hui demain » souligne le fait qu’il y ait, au niveau de
l’architecture des églises, différents usages et traditions, notamment à propos du plan:
« Plan cruciforme des églises. – A partir du IVe s. on peut constater l’abandon progressif du plan basilical (entendons le plan basical initial) et l’adoption de plus en plus générale d’un plan cruciforme dans les églises ; en Occident, on choisit d’ordinaire la croix latine ; en Orient, la croix grecque sur le modèle de Ste-Sophie de Constantinople (…).
C’est à partir du IVe siècle que l’on parle d’architecture cultuelle (édit de Milan en 313), la religion chrétienne devient alors licite dans l'Empire Romain. Constantin voulant rendre visible la nouvelle religion, devenue religion d’état sous Théodose, choisit le plan basilical, « thème » architectural polyvalent, officiel, utilisé comme salle du trône, tribunal au départ avant de devenir exclusivement un lieu cultuel.
Il s’agit à l’origine d’un véritable monument royal (basileus=roi). Ce plan répond parfaitement aux besoins de la communauté chrétienne sur un plan cultuel et en rapport au nombre de fidèles le fréquentant.
Le parti adopté est de reprendre le plan des basiliques civiles romaines (une nef à trois vaisseaux, et une ou deux absides).
« Cet édifice public romain convient bien à l'expression du culte chrétien du fait de sa grandeur car l'église se doit d'accueillir l'ensemble des fidèles. Les chrétiens n'ont pu reprendre le modèle du temple greco-romain trop étroit pour accueillir des fidèles nombreux dans le cadre de la célébration eucharistique. Certains auteurs, cependant ont vu dans la basilique paléochrétienne un retournement typologique du temple antique, les colonnes passant de l'extérieur à l'intérieur et le mur passant de l'intérieur vers l'extérieur. »Les chrétiens construisent donc des ecclesia (d'où découlent, avec et sans majuscule : « Église » qui désigne l'assemblée des fidèles et « église » qui désigne le bâtiment) pour rassembler les fidèles. L’évolution formelle de la basilique voit sont aboutissement avec la cathédrale gothique.
Bien que toutes différentes, les cathédrales gothiques, construites aux XIIe et XIIIe siècles, ont un plan similaire formant une
Le plan basilical est un type de plan d'église qui se développe en longueur. Il s'oppose au plan centré.
Le plan basical est en fait un plan liturgique simple que l’on peut détailler de la manière suivante :
Il est coupé par
portée symbolique).
Sur chacune de ses branches s’ouvrent une ou deux chapelles. Les collatéraux se prolongent au delà du transept, dans l’abside et deviennent le
Sous ce dernier se trouve la
Du déambulatoire, les chapelles des saints rayonnent formant une couronne d’absidioles.

Ce que sont une cathédrale et une basilique
Ce n’est pas la taille qui fait une cathédrale mais bien sa fonction.
« Une cathédrale est, à l'origine, une église chrétienne où se trouve l'évêque chargé de s'occuper du diocèse. Toutefois, il existe des cathédrales sans évêque, car le nom cathédrale est conservé une fois pour toutes ».
Le terme a pour origine le mot français cathèdre, qui vient lui-même du grec kathedra, signifiant siège, d'où trône épiscopal. En ancien français, on retrouve le verbe « cathédrer » et le participe « cathédrant », qui signifient « siéger » et « siégeant » dans les écrits de Montaigne.
Dans les églises primitives, le trône de l'évêque, la cathèdre (cathedra en latin) était placé au fond de l'abside, dans l'axe, comme le siège du juge de la basilique antique, et l'autel s'élevait en avant de la tribune, ordinairement sur le tombeau d'un martyr. L'évêque, entouré de son clergé, se trouvait ainsi derrière l'autel, isolé et dépourvu de retable ; il voyait donc l'officiant en face. Cette disposition primitive explique pourquoi, jusque vers le milieu du dernier siècle du Moyen Âge, dans certaines cathédrales, le maître-autel n'était qu'une simple table sans gradins, tabernacles ni retables. C'était dans les églises cathédrales, dans ce lieu réservé à la cathèdre, que les évêques procédaient aux ordinations. Lorsque ceux-ci étaient invités par l'abbé d'un monastère, on plaçait une cathèdre au fond du sanctuaire. L'église abbatiale devenait alors cathédrale.
Le siège épiscopal était le signe et le symbole de la juridiction des évêques. La juridiction épiscopale était donc le véritable lien qui unissait la basilique antique à l'église chrétienne. La cathédrale n'est pas seulement une église appropriée au service du culte, elle conserve, et possédait bien plus encore durant les premiers siècles du christianisme, le caractère d'un tribunal sacré, et les cathédrales sont restées longtemps, jusqu'au XIVe siècle, des édifices à la fois religieux et civils. On ne s'y réunissait pas seulement pour assister aux offices religieux, on y tenait aussi des assemblées de nature politique ; les considérations religieuses n'étaient cependant pas dépourvues d'influence sur ces réunions civiles ou militaires.
« Le mot « basilique » est formé à partir de deux éléments grecs :
1. basileus qui signifie « roi »
2. le suffixe -ikê, suffixe d’adjectif féminin.
Une basilique est un bâtiment couvert, lieu de réunion civil ouvert au public. Elle est un édifice d’inspiration grecque qui apparait au IIe siècle av. J.-C. D’abord utilisée pour désigner une salle de réunion, elle est surtout connue comme un type particulier d’église, soit du point de vue architectural, soit dans un sens canonique (religieux).
À partir du IVe siècle, les Romains ont construit des basiliques spécialement réservées pour le culte chrétien. C'est cette dernière forme qui a perduré jusqu'à nos jours. Ce type d'édifice pouvait suppléer le forum en cas d'intempéries".
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