Question d'origine :
Bonjour
Un arbre peut il attrapé un cancer?
Merci
Anna


Réponse du Guichet

Effectivement, les végétaux peuvent développer des tumeurs cancéreuses :
Comme les animaux, les végétaux présentent des cancers d'origines diverses.
Certains sont liés à un virus : c'est le cas de la « tumeur des blessures » qui se développe à la suite d'un traumatisme, favorisée par une hormone de croissance sécrétée en quantité accrue au moment de la blessure.
D'autres sont provoqués par les radiations ionisantes. D'autres encore apparaissent spontanément sur des plantes hybrides qui y semblent prédisposées.
Une des tumeurs les plus connues est le crown gall (gale du collet), découvert en 1916 par Erwin F. Smith, qui se développe sur les arbres fruitiers, les ceps de vigne, les betteraves ou différentes herbes : elle est provoquée par une bactérie, Agrobacterium tumefaciens.
Ces cancers sont étudiés pour eux-mêmes, à cause de leurs conséquences en agriculture, et comparés avec les cancers animaux. Comme chez l'animal, les tumeurs végétales dépendent de multiples facteurs - génétiques, infectieux ou d'environnement - sur lesquels influent des interventions artificielles (contamination, blessure, radiations, changements de température). De même la cancérisation se fait en plusieurs étapes. [...]
source : Article intitulé "Végétaux" dans le Dictionnaire des cancers de A à Z
ouvrage disponible à la BML
Nous vous invitons pour en savoir plus à consulter l'article de l'encyclopaedia universalis dont voici l'introduction :
Parmi les atteintes pathogènes affectant les végétaux, certaines touchent plus particulièrement la croissance et la morphogenèse : ce sont les galles - encore appelées cécidies - et les tumeurs. Il s'agit soit de nodules ou de proliférations tissulaires anarchiques provoquées par des champignons, des bactéries, des virus ou des facteurs génétiques, soit de formations hautement organisées dans le cas des galles dues à des arthropodes. Bien que certaines galles présentent une expression phénotypique très semblable à celle de véritables tumeurs, ces phénomènes n'en recouvrent pas moins deux types de déterminisme différents : le développement et la survie des galles sont liés à la présence permanente de l'agent causal (insecte, champignon, bactérie...), alors que les tissus tumoraux (crown-gall, tumeurs de blessure, tumeurs d'hybrides) acquièrent une capacité de prolifération autonome, ce qui en fait de véritables cancers des végétaux. Les tissus des tumeurs vraies prolifèrent lorsqu'ils sont greffés sur un hôte sain et peuvent croître en culture in vitro, en absence de facteurs de croissance indispensables aux tissus cécidiens ou aux tissus normaux, et cela même lorsque l'agent causal a disparu. Ils présentent des transformations génétiques acquises, contrairement aux tissus des galles dont le génome n'est pas modifié. Néanmoins, de nombreuses observations indiquent que, dans les tumeurs comme dans les galles, le phénotype pathologique résulte de l'interaction permanente entre le génome végétal - modifié ou non - et les influences parasitaires, hormonales et trophiques dans la plante. Si les galles restent du seul domaine du naturaliste, les travaux développés depuis les années 1970 sur les mécanismes de la tumorisation chez les plantes ont conduit à la mise au point de vecteurs de transfert de gènes très utilisés en biotechnologie végétale.
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Les tumeurs des végétaux
Les tumeurs vraies des végétaux sont de véritables cancers qui, comme ceux des animaux, ont une étiologie extrêmement variée : origine virale, génétique (tumeurs d'hybrides), hormonale (tissus anergiés) ou bactérienne (crown-gall). Dans cet ensemble, le crown-gall est le mieux connu et l'un des deux seuls exemples de cancers provoqués par l'inoculation d'une bactérie. Le second exemple correspond à une prolifération anormale de racines due à Agrobacterium rhizogenes dont le déterminisme est très analogue à celui du crown-gall. L'ensemble des travaux auxquels ce dernier a donné lieu depuis les années 1940 constitue une excellente illustration de l'analyse d'une pathologie complexe, tributaire dans sa progression de l'apport de technologies nouvelles. Le crown-gall constitue, en outre, un modèle relativement simple de tumorisation qui a permis la mise au point de vecteurs de transfert de gènes et l'obtention de plantes génétiquement modifiées.
Le crown-gall [...]
Les étapes de la tumorisation [...]
Tumeurs à virus [...]
Tumeurs génétiques [...]
Tissus anergiés [...]
Plasticité de l'état tumoral [...]
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