Plongée sous marine
DIVERS
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Le 16/09/2007 à 11h57
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Question d'origine :
Bonjour,
il y a quelques années, j'avais lu un article sur une nouvelle technique de plongée, consistant à remplacer le gaz dans des bouteilles par un liquide oxygénant, s'infiltrant dans les poumons et permettant au plongeur de respirer. Cette technique permettrait théoriquement de plonger à n'importe quelle profondeur, la pression interne et externe du corps s'équilibrant avec le liquide emplissant toutes les cavités du corps du plongeur.
Je crois me souvenir que les chercheurs en étaient à l'expérimentation animal, mais depuis, plus aucune nouvelle à propos de cette solution, ce qui me laisse supposer qu'elle a été abandonnée. Où pourrais-je trouver de l'information sur cette technique, et pour quelle raison a-t-elle été abandonnée ?
Merci.
Réponse du Guichet

Le film culte Abyss, réalisé en 1989 par James Cameron relatait l'histoire d'une station sous-marine en perdition à très grande profondeur. L'une des scènes les plus célèbres montre Bug Brigman, responsable de la station, effectuer une sortie en scaphandre à 5000 mètres en respirant du liquide. Le principe est simple : un liquide chargé en oxygène dissous remplit les poumons et assure l'échange gazeux.
Ce fluide respiratoire existe réellement, et son expérimentation a commencé dans les années 60. Le Commandant Cousteau en était l'un des promoteurs :
(...) nous sommes aujourd'hui très avancés et en même temps bien loin des perspectives des années 1960 . A cette époque, à partir de certaines expériences sur des souris dont les poumons étaient artificiellement emplis d'un liquide bon conducteur des gaz, le fluorocarbone, le Commandant COUSTEAU n'hésitait pas à déclarer :"Nous irons plus profond. Une étape suivra qui sera celle de la chirurgie humaine. Pour vaincre l'obstacle à sa pénétration de l'espace et à celle des masses marines, l'homme sera modifié . On remplira les poumons d'un liquide neutre, incompressible, on inhibera les centres nerveux commandant les mouvements respiratoires ; une dérivation sanguine, passant à travers une cartouche chimique, assurera directement l'oxygénation du sang et l'élimination du gaz carbonique" . (source : Pénétrer et agir dans le le milieu marin profond, Lucien Laubier, Haut-conseiller scientifique à l'Ifremer et professeur à l'Institut océanographique - Cahiers du Mouvement universel de la responsabilité scientifique n°9, 1987).
Par la suite, ces recherches ont permis d'établir le Perfluorocarbone (PFC) comme étant le produit le plus apte à dissoudre des quantités importantes de gaz et donc à être respiré. Cependant, l'usage en plongée implique une ventilation totale au PCS, or, si ce dernier véhicule bien l'oxygène, le problème de l'évacuation du CO2 subsiste (notamment à cause de la pression)... ce qui a conduit à ne pas poursuivre les recherches.
Cette technique fait en revanche l'objet de recherches depuis les années 90 en médecine. En effet, le perfluorocarbone (ou plus exactement l'un de ses dérivés, le perfluorooctyl bromide) peut être utilisé pour les personnes qui présentent des affections respiratoires, par exemple les grands prématurés. C'est un liquide incolore, de la même texture que l'eau, il est commercialisé par Alliance Pharmaceutical Corp. sous le nom de perflubron ou Liquivent.
Il est encore en phase d'expérimentation clinique (humaine) en Europe et Amérique du Nord.
Sources et pour en savoir plus :
- Agence Science Presse Québec
- Liquivent sur le site de l'Alliance Pharmaceutical Corp.
- Liquid breathing sur Wikipedia
Sur l'aspect médical, nous vous engageons à consulter cet article (en ligne dans l'EMC à la Bm de Lyon) : Quelle est la place des thérapeutiques adjuvantes au cours du syndrome de détresse respiratoire aiguë ?, J.-D. Chiche, C. Guérin, M. Gainnier, Réanimation n°14 2005, qui consacre un chapitre à la ventilation liquide.
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