Question d'origine :
Bonjour, depuis que j'ai eu MSN Messenger (un logiciel qui permet de dialoguer avec ces amis), je vois beaucoup de gens qui m'ecrivent avec des "fôtes d'ortografe" ! Par exemple( les + connus) :
c (c'est) tinkiet(t' inquiète) roz (rose) ! Sa devient inquietant ! Hier soir, j'ai vu au infos que 80% des 15-18 ans "fezai" des "fote d'ortograffe"
LA QUESTION :
POURQUOI LES JEUNES FONT AUTANT DE FAUTES D'ORTHOGRAPHES ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/11/2007 à 15h24
L'article écrit par Laurence Debril et Claire Pham intitulé "Le "nivau besse"" paru dans L'Express le 15 février 2007 avance quelques hypothèses :
En vingt ans, le nombre de fautes commises par de jeunes élèves a fortement augmenté. Nouveaux médias, nouveau langage: cette tendance lourde se repère aujourd'hui dans le monde du travail, où elle pose des problèmes
L'idée était admise a priori, mais n'avait jamais été prouvée scientifiquement. C'est chose faite: le niveau en orthographe des jeunes baisse, et l'enquête menée par deux universitaires, Danièle Manesse, professeur en sciences du langage à la Sorbonne, et Danièle Cogis, maître de conférences à l'IUFM de Paris (1), le prouve. Elles ont reproduit une expérience menée en 1986-1987 afin d'évaluer le niveau d'élèves de 10 à 16 ans. En 2005, en suivant un protocole identique, la même dictée (un passage d'un texte de Fénelon de 83 mots) a été proposée à 2 767 enfants de 123 classes du CM 2 à la troisième. Résultat: là où, voilà vingt ans, les collégiens commettaient 8 fautes, ils en font désormais 13. En 1987, 50% du panel écrivait le texte avec moins de six erreurs, contre 22% en 2005. Pis, un élève de cinquième, en 2005, a les connaissances en orthographe d'un petit de CM 2 en 1987!
Voilà une nouvelle qui va donner du grain à moudre aux adeptes du "tout fout le camp". Les profs, eux, reçoivent l'information avec une lassitude mêlée de gêne: évidemment, de plus en plus de fautes sont à déplorer. Tomber sur une "copie impeccable" relève du miracle. Et l'orthographe n'est pas le seul point faible. La ponctuation, la syntaxe, la calligraphie même suivent des règles aléatoires. Les plus prestigieux lycées parisiens ne sont pas épargnés: les profs y notent l'apparition d'ovni (objets verbaux non identifiés), comme le "pluriel renforcé", du genre "ils pensents". Idem en classe prépa, où certains enseignants (soucieux d'anonymat, pour ne pas stigmatiser leur établissement) proposent en hypokhâgne des cours spécifiques de remise à niveau. L'université est touchée, elle aussi: à l'IUT 2 de Grenoble, les maîtres de conférences accueillent leurs nouveaux arrivants avec... une dictée, exercice pourtant censé avoir disparu du cursus depuis le collège. Citons enfin les instituts de formation des maîtres: les profs de demain ne possèdent pas tous, et de loin, une orthographe et une grammaire irréprochables.
[...]
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