Question d'origine :
Bonjour,
J'habite à Sainte-Foy-lès-Lyon, à l'extrémité du plateau du Plan du Loup au bord des balmes qui assurent la transition avec la vallée de l'Yseron et le ravin où coule un petit ruisseau affluant de l'Yseron venant d'une zone proche du chemin des fonts.
Je m'interroge sur la signification du mot "Loup" que l'on retrouve aussi entre Trion et Vaise dans l'expression "Gorge de Loup".
Je précise que sur le plan d'une propriété établi vers 1875, on trouve répertorié un "champ du Loup" dans une zone en forte déclivité, donnant sur le ravin où s'enfonce le ruisseau avant de rejoindre l'Yseron. Ce lieu a aujourd'hui été partiellement remanié et comblé et correspond à peu près à l'emplacement actuel du carrefour entre le chemin des Razes et la nouvelle voie des Hauts des Bois.
Il ne semble pas que ce toponyme fasse référence à la bête sauvage puisque sur des plans cadastraux plus anciens on retrouve le nom proche de "Loz" (à prononcer, je crois, avec un "z" presque muet) pour désigner de manière peu explicite des zones situées entre le plateau du Plan du Loup et le quartier de La Plaine situé sur l'autre versant du ravin.
Quelle pourrait être l'origine et la signification du mot "Loup" ?
S'agit-il bien comme je le pense d'une déformation récente du mot ancien "Loz".
Comment confirmer qu'il puisse désigner les pentes escarpées du profond ravin où circule le ruisseau des Razes (dont le nom pourrait lui même venir des rigoles aménagée autrefois en amont pour renforcer son alimentation en eau et permettre l'exploitation de quelque moulin) ?
Merci de vos lumières.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 05/12/2007 à 14h36
Voilà ce que nous apprend le Dictionnaire des lyonnaiseries de Maynard sur l’origine du nom Gorge de loup : « On a prétendu que ce nom venait de la forme allongée et étroite de la vallée, ou de ce qu’il y faisait très sombre. Je note en tout cas, qu’il y eut, en cette partie du territoire lyonnais, au XVIIe siècle, un domaine de Gorge-de-Loup.
L’origine de ce nom, malheureusement, reste donc très flou, et plus volontiers sujet à une interprétation littérale : il s’agirait sans d’un endroit encaissé où l’on pouvait redouter la présence des loups. »
Voir cette précédente réponse du Guichet du Savoir
Donc, s’il est possible que, parfois, l’assertion du mot « Loup » dans la dénomination d’un lieu ne fasse pas référence à l’animal, dans la plupart des cas c’est bien du canidé dont il s’agirait. « Le folklore trouve aussi à glaner : dans bien des régions, des noms comme la Chèvre-Pendue, Loupendu évoquent des supplices d’animaux qui se rattachent aux pratiques de la sorcellerie. » (Les noms des lieux, Charles Rostaing), ou encore, à propos du loup : « Sa présence dans la toponymie est loin d’être négligeable, mais l’interprétation des toponymes est souvent difficile » (L’origine des noms de lieux en France, Stephane Gendron).
Quand à expliquer la désignation en Loup par une possible déformation du mot « Loz », nous n’avons pas trouvé d’éléments bibliographiques qui permettrait de le suggérer. Le mot « loz » pourrait avoir lui aussi de multiples interprétations ; de la plus commune, du latin laus, louange, réputation ou récompense, à la plus vraisemblable, compte tenu du contexte, loze, forme gascogne de l’ancien provençal « lauzac », ou pierre plate. Dans Noms de lieux de la Loire et du Rhône, Anne-Marie Vurpasse et Claude Michel, p.107 : « tandis que dans Lozanne ou le Lozet, c’est un autre mot gaulois lausa qu’on retrouve avec le sens de calcaire argileux formant des pierres plates ou « lauses ». »
Vous pouvez peut-être vous pencher sur l’origine toponymique d’une ville comme Lausanne pour creuser cette éventuelle dérivation vers le mot Loup. A ce sujet, nous avons trouvé sur un site Web quelques références qui pourront vous être utile, que nous vous fournissons en matière de piste à explorer, dans la mesure où il ne nous a pas été possible de valider le contenu de cette page :
« Les diverses formes de la vieille racine pré-indo-européenne LAP, LEP, LIP, LUP sont restées bien présentes dans le vocabulaire de diverses langues qui formèrent notre civilisation. On lira avec grand intérêt le remarquable ouvrage de Paul-Louis Rousset: "Les Alpes et leurs noms de lieux - 6000 ans d'histoire". Ces mots ont tous un rapport avec la pierre:
lepas, lepaios en grec;
lapis, liparea en latin;
lapa en portugais;
lapider, lapidaire, lapiaz en français...
... de même que libage et libe que le dictionnaire Robert considère comme préceltique;
lapi en franco-provençal;
labier, en Vallée d'Aoste, c'est couvrir un toit de lauses;
en Bourgogne, on extrait les "laves" des "lavières" (carrières).
L'antique racine LAP, LEP, LIP, LUP ou LAV, LEV, LIV, LOUV et leurs dérivés LAUSA ou LOSA ont très souvent subi l'attraction du mot "loup", mais on ne rencontre pas cette déformation en Corse et en Sardaigne, îles qui n'ont jamais eu de loups.
Maintenant cherchons à savoir pourquoi laus/loz a pu devenir lou/louv en passant par lo/lod ... » (malheureusement il n’existe plus qu’une version en cache de la page d’origine.)
Enfin, l’adresse d’un Site qui fourni des liens sur un certain nombre de ressources.
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