Frontière entre Lyon et Etat de Savoie

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

Merci de nous avoir posé trois questions au lieu d’une.

1/Le traité de Lyon du 17 janvier 1601 entre la France et la Savoie consiste en un échange de territoires et des indemnités de guerre versées par la Savoie à la France. La Savoie conserve Saluces, mais cède à la France la Bresse, le Bugey et le pays de Gex, ainsi que l’est de la Dombes. Vous trouverez ci-dessous un lien vers une carte extraite de l’ouvrage collectif Quand les Pays de l'Ain deviennent province française.

En comparant cette carte avec celle-ci , par exemple, vous verrez qu’à l’ouest c’est la Saône qui constitue la frontière entre les départements actuels de l’Ain et du Rhône, qu’elle longe une partie de la Dombes – Trévoux - qui était déjà française. On peut donc répondre non à votre première question : la limite actuelle entre le département du Rhône et de l’Ain ne correspond pas exactement à celle du traité de Lyon, qui concède la « Dombes savoyarde » - Montluel – à la France, mais n’a aucun effet sur l’ouest de la Dombes – Trévoux - déjà française.

2/ Concernant la seigneurerie de Villars, l’histoire en est très complexe. Vous pouvez utilement lire l’article consacré à la Dombes dans Wikipédia .

Par ailleurs, voici ce qu’il est dit dans le chapître consacré à Villars-les-Dombes dans l’Histoire des communes de l’Ain :

La seigneurerie : vers 1030, apparaît dans les documents « la puissante » famille chevaleresque, presque souveraine, des sires de Villars. Dans les années 1186-87, cette famille s’éteignit en la personne d’Etienne II dont la fille Agnès porta la seigneurerie à Etienne 1er de Thoire, qui prit le nom de Thoire-et-Villars. La nouvelle dynastie cherchant à s’étendre en Dombes en direction de la Saône, Villars perdit sa fonction de capitale au bénéfice de Poncin, puis de Trévoux... Le dernier sire de Thoire-et-Villars aliéna Villars au comte Amédée de Savoie par son testament de 1402. Les Lévis de Lautrec en furent barons puis comtes de 1432 à 1469. René, batard de Savoie, en fut titulaire à partir de 1497, puis après 1520. Villars fut érigé en marquisat en 1565 au bénéfice d’Honorat de Savoie. Sa fille Henriette fit un moment de son second mari le fameux duc de Mayence un marquis de Villars.

Vous pouvez également vous plonger dans l’ouvrage de Samuel Guichenon, Histoire de la souveraineté des Dombes (reprint).

3/ Humbert II, dernier souverain du Dauphiné, cède en 1343 ses états au roi de France Philippe, sous condition que le Faucigny ne pourrait jamais être démembré. Mais cette province est entourée de toutes parts par les Etats de Savoie et donc l’objet de guerres incessantes. Il fut donc convenu par les traités du 5 janvier 1354 et du 5 mai 1355, dit Traité de Paris, que les comtes de Savoie deviendraient possesseurs du Faucigny et du Pays de Gex, tandis que la France obtiendrait toutes les terres que la Maison de Savoie possède en Dauphiné.

Le site Sabaudia consacré à l’histoire des pays de Savoie vous propose deux cartes l’une avant cet accord, Le comté de Savoie au XII et XIIIe siècle, l’autre après, Les états de Savoie au XVe siècle : le Rhône ne constitue pas la limite entre la Savoie et le Lyonnais.