Question d'origine :
Bonjour,
En 1848, un groupe de Savoyards de Lyon, encadrés par des membres de la société des Voraces, sont partis de Lyon pour aller proclamer la République à Chambéry.
Ils étaient environ 1500. Ils sont partis le jeudi matin 30 mars à 6 heures du matin de la Place Bellecour et sont arrivés à la mairie de Chambéry le lundi 3 avril vers 9 heures du matin.
Ils ont fait 126 kilomètres à pied.
Pouvez-vous me donner des précisions sur l'organisation matérielle du voyage.
Ils dormaient certainement "à la belle étoile" mais y avait-il une intendance? Comment tout se groupe se nourissait-il? Y avait-il des attelages de chevaux pour transporter des bagages, du pain, des boissons?
Merci par avance de ce que vous pourrez me dire.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/01/2008 à 17h39
Les sources consultées ne mentionnent pratiquement pas les renseignements que vous cherchez.
L’article sur la croisade républicaine des Savoyards de Lyon en 1848, publié dans les Etudes Savoisiennes, donne les détails de la situation précédant la marche, le trajet emprunté par les hommes et la prise de Chambéry mais ne s’intéresse pas aux aspects logistiques de l’expédition.
L’article 1848, quel destin pour la Savoie ?, publié dans la revue L’Histoire en Savoie, permet de glaner quelques informations à travers des dépositions d’ouvriers arrêtés.
L’un d’entre eux, Henri Godet (18 ans), de Faverges, rejoint les Voraces et donne quelques détails concernant l’intendance de l’opération : (…) le samedi 1er avril nous couchâmes à Belley. Nous en partîmes dimanche 2 avril à l’aube du jour. Arrivés au pont de La Balme vers les 9h du matin, quelques-uns pénétrèrent dans le corps de garde des douaniers qu’ils y trouvèrent et nous entrâmes dans Yenne où un repas était préparé dans un château qu’on me dit appartenir à M. Guillerme. Plusieurs ouvriers des nôtres se répandent dans la commune pour y chercher des armes. (...). Nous vînmes coucher au Bourget. (…). La bande était au nombre de 15000 en y comprenant cinq ou six femmes qui faisaient les fonctions de cantinières. On nous y conduisit dans un pré pour y souper. Les chefs déclarèrent qu’on passerait la nuit dans ce pré. J’eus l’occasion de causer (…) avec un paysan qui s’approcha de nous et je lui manifestai le désir d’aller coucher dans un lit. Il m’engagea à le suivre, ce que je fis (…).
L’article d’Histoire en Savoie rapporte également une anecdote sur le bivouac du Bourget, relatée par P. Costa de Beauregard sous le titre "En Savoie pendant l’année 1848". Le 2 avril, la comtesse de La Serraz se trouvait dans sa maison vers Le Bourget, dernière étape avant Chambéry. « Les Voraces s’étaient informés de ce grand château qu’ils voyaient d’en bas. Il ne fallait pas songer à repousser leur visite par la force (…). Elle [Madame de La Serraz] envoya la garnison se coucher (…). Vers 11 heures, on frappait contre la porte, (…) la comtesse ouvre et se présente. (…) « Que voulez-vous ? – Des armes. – Tenez, voila du pain, il vous sera plus utile ». Eux acceptèrent. Elle les fit entrer, s’asseoir, manger ».
Les services d'archives de Chambéry et du Département de la Savoie diposeront peut-être de documents complémentaires.
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