Question d'origine :
Bonjour,
je suis actuellement en train de travailler sur mon tfe, j'ai décider de travailler sur les écarts entre l'ifsi et le terrain et j'ai aboutit aux questions suivantes:qu’est ce qui explique que certains professionnels conservent les habitudes acquise à l’IFSI tandis que d’autres les abondonnent ? Est-ce que le (manque)temps est un facteur de déperdition des habitudes ??Est-ce qu’une fois le diplôme obtenue, je risque d’abondonner ce que j’ai appris à l’école ?
Mais je n'arrive pas trop à avancer dans le cadre conceptuel , pourriez vous m'aider??MERCI
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 09/03/2010 à 15h20
Les deux analyses suivantes peuvent recouper votre question :
• « Le soin infirmier reste formalisé à l’hôpital en relation avec le soin médical centré sur les pathologies. En témoigne l’analyse des dossiers de soin – quand ils existent. Ces derniers dévoilent la difficulté rencontrée par les infirmiers à formaliser leur activité en dehors de leur rôle sur prescription. Les dossiers étudiés comportent des catégories systématiquement non remplies par les infirmières ; elles concernent leur « rôle propre», les relations au patient et à sa famille. Les infirmiers établissent un « recueil » de données lorsqu’un patient arrive dans le service, mais aucune trace de l’utilisation qu’ils en font n’est décelable dans l’analyse de leurs écrits qui restent liés à leur rôle « délégué » par le médecin. Notre hypothèse est que cette difficulté vécue par nombre d’infirmières hospitalières à accomplir la mission de « centration sur le patient » est également et peut-être plus fondamentalement liée à une difficulté considérable ressentie tout autant par le corps médical à changer de rôle auprès de ces patients. »
Rothier-Bautzer Eliane. Pratiques soignantes en mutation: de la lutte contre la maladie à la collaboration avec le patient. In: Revue française de pédagogie. Volume 138 N°1, 2002. pp. 39-50.
« L’« écart entre l’idéal éthique des soins infirmiers et la possibilité de mettre en pratique » est important et peut mettre en danger l’identité infirmière par un sentiment fort d’insatisfaction. Certes, les conditions de travail sont telles que malgré ce que souhaiteraient les infirmiers, près de 80% de leur temps d’exercice est consacré aux actes relevant du diagnostic médical et des traitements. Mais au lieu d’habiter sa zone d’autonomie par de l’analyse, de la réflexion, de la prise de décision, de l’évaluation, de la recherche, l’infirmier se contente le plus souvent de la combler par des actes : encore une fois, l’exercice professionnel se situe dans le « faire ». Entre l’imaginaire et la réalité, l’écart est franc ... plus de vingt ans plus tard, des études montrent même la méconnaissance par les professionnels de ce qu’est le rôle propre (malgré ce que disent les professionnels lors de notre courte enquête). »
« Une autonomisation difficile :
Au cours de la professionnalisation, nous pensions voir une nette évolution vers l’autonomie mais nous avons été surpris des résultats. Même si la posture d’auteur autonome n’est selon nous qu’un leurre pour l’infirmier qui se devra le plus souvent d’être co-auteur, l’étudiant semble assez peu conscient de cette logique. En effet, les expressions relevant de cette posture sont rares, alors que celle d’agent exécutant sont très fréquentes. La notion même d’adaptabilité évolue de façon surprenante avec les années d’études : de 18% en préformation, elle passe à seulement 7% en troisième année. C’est en évidente contradiction avec ce qui est manifestement attendu sur le terrain. Cela ne signifie pas pour autant que les étudiants n’y soient pas formés mais ça n’est pas un élément qui leur semble primordial dans l’identité infirmière. De même, la créativité n’est jamais énoncée en ces termes mais sous la forme de capacité d’initiative qui n’est mentionnée plus que dans 1% des cas en troisième année ! »
Identité infirmière multiple ou multipolaire : quelle conception par l’étudiant en soins infirmiers ?, 2007, par Corinne Moal Zouggar.
Il pourra aussi être intéressant d'interroger à ce sujet des infirmiers déjà en fonction...
Bon courage pour votre TFE!
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