Question d'origine :
Madame,
Y a t-il eu des reliques de Sainte Blandine a Lyon et où la tradition les place t-elle dans ce cas?
Merci.
Réponse du Guichet
Le 11/06/2010 à 11h04
Bonjour,
L'essentiel de ce qu'on connait des martyrs exécutés à Lyon en 177 nous a été transmis par une lettre attribuée à Irénée et reprise par Eusèbe de Césarée, historien du 3ème siècle, dans son Histoire Ecclésiastique, et par les écrits de Grégoire de Tours, petit neveux de l'évêque Nizier. Celui-ci est le seul à citer les noms des 48 martyrs dans son De gloria martyrum, livre premier des Sept livres des miracles. On sait d'après la liste qu'il dresse le sort de chacun des martyrs, car tous ne sont pas mort en représentation dans l'amphithéâtre. Ses écrits sur le sujet sèment malgré tout la confusion, car il est dit que les martyrs ont souffert leur Passion au lieu dit Athanacum, c'est-à-dire Ainay (d'où le nom de martyrs d'Ainay dont ils héritèrent). Or d'après la lettre d'Eusèbe, ils furent suppliciés dans l'amphithéâtre dont on sait aujourd'hui qu'il se situe à la Croix-Rousse. Cette précision n'est pas dénuée d'importance pour l'identification de la basilique des quarante-huit martyrs que Grégoire nous dit avoir été édifiée par des fidèles pour abriter les restes, sur un lieu probablement très proche de leur supplice - c'est aussi Grégoire qui mentionne l'"invention des reliques" à propos des martyrs de 177 ; on sait d'autre part qu'il fallait toujours des reliques pour fonder une église.
Or voilà ce que la lettre d'Iréné nous révèle de ce qu'il advint des corps suppliciés :
L'essentiel de ce qu'on connait des martyrs exécutés à Lyon en 177 nous a été transmis par une lettre attribuée à Irénée et reprise par Eusèbe de Césarée, historien du 3ème siècle, dans son Histoire Ecclésiastique, et par les écrits de Grégoire de Tours, petit neveux de l'évêque Nizier. Celui-ci est le seul à citer les noms des 48 martyrs dans son De gloria martyrum, livre premier des Sept livres des miracles. On sait d'après la liste qu'il dresse le sort de chacun des martyrs, car tous ne sont pas mort en représentation dans l'amphithéâtre. Ses écrits sur le sujet sèment malgré tout la confusion, car il est dit que les martyrs ont souffert leur Passion au lieu dit Athanacum, c'est-à-dire Ainay (d'où le nom de martyrs d'Ainay dont ils héritèrent). Or d'après la lettre d'Eusèbe, ils furent suppliciés dans l'amphithéâtre dont on sait aujourd'hui qu'il se situe à la Croix-Rousse. Cette précision n'est pas dénuée d'importance pour l'identification de la basilique des quarante-huit martyrs que Grégoire nous dit avoir été édifiée par des fidèles pour abriter les restes, sur un lieu probablement très proche de leur supplice - c'est aussi Grégoire qui mentionne l'"invention des reliques" à propos des martyrs de 177 ; on sait d'autre part qu'il fallait toujours des reliques pour fonder une église.
Or voilà ce que la lettre d'Iréné nous révèle de ce qu'il advint des corps suppliciés :
| Les corps des martyrs furent donc de toutes sortes de manière exposés pour servir d'exemple et laissés en plein air pendant six jours puis on les brûla et on les réduisit en cendres ; les impies balayèrent ces cendres pour les jeter au Rhône, fleuve tout proche de sorte qu'on ne puisse plus voir d'eux aucun reste sur cette terre. |
D'après Grégoire, les cendres auraient été recueillies sur les berges, et une basilique construite pour les abriter.
Pourtant, un sermon sur sainte Blandine attribué à Eucher, et probablement très antérieurs aux écrits de Grégoire, se lamente de la disparition des cendres dans les flots impétueux du Rhône; il n'est alors pas question de leur récupération sur les berges du fleuve, ni d'une basilique dévolue aux martyrs.
Hormis donc la foi qu'on peut refuser d'accorder à l'existence de ces reliques, reste le problème de savoir de quelle église il est question lorsque Grégoire évoque la basilique des quarante-huit martyrs ; dans un procès verbal de 1308, il est dit que les évêques Sacerdos et Nizier sont enterrés dans l'église des Apôtres, aussi mentionnée ailleurs comme l'église des Apôtre et des quarante-huit martyrs. L'église où est enterré l'évêque Nizier est généralement reconnue comme étant celle dédiée aujourd'hui à ce saint.
Traditionnellement, on considère que ces reliques furent donc recueillie entre les murs de Saint-Nizier, mais à cause de l'Athacum de Grégoire, Ainay reste encore aujourd'hui un candidat favorable pour répondre à la question de savoir où furent déposées ces reliques.
Source : actes du colloque organisé par les Amis de Saint-Martin d'Ainay, paru sous le titre L'abbaye d'Ainay des origines au XIIe siècle (voir pp. 57 et 91). Nous vous invitons vivement à consulter cet ouvrage si vous souhaitez approfondir la réponse.
Un autre ouvrage confime ces éléments de réponses : Les martyrs lyonnais entre l'histoire et la légende
D'autre part, si le sujet vous intéresse, on trouvera dans La montagne sainte de Meynis, un chapitre intitulé "Reliques des saints martyrs de Lyon qui existent encore aujourd'hui" - l'aujourd'hui en question ayant maintenant plus d'un siècle - qui précisément comme son nom l'indique recense les reliques de martyrs qu'on pouvait voir à Lyon en 1880.
Pourtant, un sermon sur sainte Blandine attribué à Eucher, et probablement très antérieurs aux écrits de Grégoire, se lamente de la disparition des cendres dans les flots impétueux du Rhône; il n'est alors pas question de leur récupération sur les berges du fleuve, ni d'une basilique dévolue aux martyrs.
Hormis donc la foi qu'on peut refuser d'accorder à l'existence de ces reliques, reste le problème de savoir de quelle église il est question lorsque Grégoire évoque la basilique des quarante-huit martyrs ; dans un procès verbal de 1308, il est dit que les évêques Sacerdos et Nizier sont enterrés dans l'église des Apôtres, aussi mentionnée ailleurs comme l'église des Apôtre et des quarante-huit martyrs. L'église où est enterré l'évêque Nizier est généralement reconnue comme étant celle dédiée aujourd'hui à ce saint.
Traditionnellement, on considère que ces reliques furent donc recueillie entre les murs de Saint-Nizier, mais à cause de l'Athacum de Grégoire, Ainay reste encore aujourd'hui un candidat favorable pour répondre à la question de savoir où furent déposées ces reliques.
Source : actes du colloque organisé par les Amis de Saint-Martin d'Ainay, paru sous le titre L'abbaye d'Ainay des origines au XIIe siècle (voir pp. 57 et 91). Nous vous invitons vivement à consulter cet ouvrage si vous souhaitez approfondir la réponse.
Un autre ouvrage confime ces éléments de réponses : Les martyrs lyonnais entre l'histoire et la légende
D'autre part, si le sujet vous intéresse, on trouvera dans La montagne sainte de Meynis, un chapitre intitulé "Reliques des saints martyrs de Lyon qui existent encore aujourd'hui" - l'aujourd'hui en question ayant maintenant plus d'un siècle - qui précisément comme son nom l'indique recense les reliques de martyrs qu'on pouvait voir à Lyon en 1880.
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