Corrigeable ou corrigible
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/09/2010 à 09h10
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Question d'origine :
Bonjour,
après vérification dans le Robert, je constate que quelque chose susceptible d'être corrigée est corrigeable.
Sauriez-vous me dire pourquoi ce mot finit en able, alors qu'on dit de quelqu'un qu'il est incorrigIBLE? Quelle évolution de français explique cette particularité ?
En vous remerciant par avance
Réponse du Guichet

Réponse du service Guichet du Savoir
La traçabilité des mots de la langue française n'est pas encore assurée dans le détail, hélas...
Aussi nous ne pouvons que vous transmettre la notice du Dictionnaire historique de la langue française (les autres ne pas plus locaces) :
CORRIGER v. tr. est un emprunt ancien (v. 1268-1271) au latin corrigere «redresser» au propre et au figuré, d'où «réformer, améliorer (un défaut, une erreur, un écrit)», composé d'aspect déterminé en cum (-> co-) de regere «diriger en droite ligne» (-» régir).
Comme le verbe latin, corriger reçoit ses différentes valeurs en fonction du complément qu'il introduit et du contexte : en parlant d'un texte, il signifie «relever les fautes, les erreurs» d'où spécialement «lire pour éliminer les fautes typographiques» (1694), «évaluer un devoir en en relevant les fautes» (1680). En parlant plus généralement d'une action, d'une parole, il exprime le fait de ramener à un juste milieu en exerçant une action contraire (1575) et, plus couramment, de rendre plus exact, rectifier (1797).
Avec un complément désignant un être animé (homme, animal), il assume à la fois un sens physique, proche de «battre», et moral (1285) pour «rendre meilleur, atténuer ou éliminer les défauts de (quelqu'un)».
Ces deux valeurs ont divergé au point que la première, physique, n'implique plus aucune visée d'amélioration mais le désir de nuire, de dominer, de «battre». Il en va de même pour correction.
Corriger s'emploie alors aussi à la forme pronominale (1654-1655, se corriger de
quelque vice).
».Le participe passé CORRIGÉ, ÉE est employé comme adjectif (1478) et comme nom masculin par ellipse de devoir corrigé (1834).
De corriger sont dérivés les adjectifs CORRIGIBLE (1444) et CORRIGEABLE (fin XVIe s.), l'un comme l'autre peu employés à la différence de l'antonyme INCORRIGIBLE adj. emprunté antérieurement (1334) au latin incorrigibilis et employé tant à propos d'une chose que d'une personne (v. 1350).
INCORRIGIBILITÉ n. f. (v. 1500), d'usage didactique, est rare.
La traçabilité des mots de la langue française n'est pas encore assurée dans le détail, hélas...
Aussi nous ne pouvons que vous transmettre la notice du Dictionnaire historique de la langue française (les autres ne pas plus locaces) :
CORRIGER v. tr. est un emprunt ancien (v. 1268-1271) au latin corrigere «redresser» au propre et au figuré, d'où «réformer, améliorer (un défaut, une erreur, un écrit)», composé d'aspect déterminé en cum (-> co-) de regere «diriger en droite ligne» (-» régir).
Comme le verbe latin, corriger reçoit ses différentes valeurs en fonction du complément qu'il introduit et du contexte : en parlant d'un texte, il signifie «relever les fautes, les erreurs» d'où spécialement «lire pour éliminer les fautes typographiques» (1694), «évaluer un devoir en en relevant les fautes» (1680). En parlant plus généralement d'une action, d'une parole, il exprime le fait de ramener à un juste milieu en exerçant une action contraire (1575) et, plus couramment, de rendre plus exact, rectifier (1797).
Avec un complément désignant un être animé (homme, animal), il assume à la fois un sens physique, proche de «battre», et moral (1285) pour «rendre meilleur, atténuer ou éliminer les défauts de (quelqu'un)».
Ces deux valeurs ont divergé au point que la première, physique, n'implique plus aucune visée d'amélioration mais le désir de nuire, de dominer, de «battre». Il en va de même pour correction.
Corriger s'emploie alors aussi à la forme pronominale (1654-1655, se corriger de
quelque vice).
».Le participe passé CORRIGÉ, ÉE est employé comme adjectif (1478) et comme nom masculin par ellipse de devoir corrigé (1834).
De corriger sont dérivés les adjectifs CORRIGIBLE (1444) et CORRIGEABLE (fin XVIe s.), l'un comme l'autre peu employés à la différence de l'antonyme INCORRIGIBLE adj. emprunté antérieurement (1334) au latin incorrigibilis et employé tant à propos d'une chose que d'une personne (v. 1350).
INCORRIGIBILITÉ n. f. (v. 1500), d'usage didactique, est rare.
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