Débuts du cinéma

Réponse du Département Arts et Loisirs


Les opérateurs Lumière appelés également « cinématographistes » furent simultanément techniciens, réalisateurs, opérateurs, reporters, producteurs, exploitants, projectionnistes, commentateurs... menant une vie erratique et nomade de« batteur d’estrade ». Les frères Lumière apparentaient d’ailleurs ce métier à celui de forain.
Souvent jeunes, il s’agissait pour la plupart de leur premier emploi. On retrouve malgré tout, parmi eux, un ancien vétéran du music hall : Trewey, un ancien pharmacien à Bordeaux : Billard, un diplômé de la faculté de médecine et pharmacie de Lyon : Veyre et de nombreux photographes…ce qui est, somme toute, moins surprenant!

Il apparait cependant difficile de retrouver tous les noms et de reconstituer les carrières de chacun (entre 1896 et 1900).
En effet, les archives des usines Lumière ont été détruites (livres de compte, registres…toute l’administration technique et financière des établissements Lumière a ainsi disparu) rendant impossible le dénombrement et l’identification systématique de l’intégralité des opérateurs. Les sources proviennent donc uniquement d’archives privées, lettres, carnets, articles de journaux, collections…

Vous trouverez dans l’ouvrage de Jacques Rittaud-Hutinet Le cinéma des origines : les frères Lumière et leurs opérateurs (rare document sur la question) de nombreuses informations ainsi qu’un lexique des opérateurs ayant pu être identifiés à partir de différentes sources privées, étudiées par Georges Sadoul.
Concernant leurs origines, il apparaît que beaucoup d’entre eux étaient originaires de Lyon mais pas uniquement : Félicien Trewey venait d’Angoulème ; Matt Raymond d’Angleterre…par exemple.

Les plus connus (comprendre ceux pour lesquels furent retrouvées quelques informations) furent les frères Chapuis : Marius et Pierre, Gabriel Veyre, Félicien Trewey, André Carré et Matt Raymond.
Ils font d’ailleurs chacun, l’objet d’un chapitre dans l’ouvrage cité.

Quant aux plus illustres il s'agit probablement d'Eugène Promio, de Francis Doublier et de Félix Mesguich dont les personnalités et les carrières furent singulières.

Eugène Promio était sur tous les fronts : réalisation de ses propres tournages, développeur de ses films, formateur, bonimenteur avéré…

Francis Doublier qui ne considérait pas exercer un métier dira à Louis Lumière « Grâce à vous j’ai vu des pays et même les plus beaux. Mais je vous rapporte votre matériel. Car il est temps que je songe à mon avenir, que j’apprenne un métier et que je trouve enfin une situation ! »
Le concernant, les Lumière parvinrent à le convaincre d’aller créer une fabrique de matériel photographique aux Etats-Unis.

Enfin, Félix Mesguich , auteur de Tours de manivelle, souvenirs d'un chasseur d'images publié en 1933 chez Grasset, fut reconnu pour ses expérimentations qui révélèrent de nouvelles possibilités de prises de vue grâce aux mouvements de la caméra.
Il participera (à l’occasion de l’exposition universelle de 1900) à la réalisation d’une première tentative de film parlant : avec Auguste Baron.

Pour conclure, nous vous invitons à affiner votre recherche en contactant la BIFI et l'Institut Lumière…