Chapiteaux portail église de Limas
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 03/02/2011 à 11h07
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Question d'origine :
Bonjour,
j'aimerais connaître la signification des chapiteaux sculptés du portail de l'église de Limas (entre Lyon et Villefranche sur Saône) : il s'agit de têtes de lions crachant des rinceaux.
Je souhaiterais connaître le sens symbolique de ce motif (pourquoi sont-ils représentés à l'entrée de l'église).
Merci beaucoup.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 05/02/2011 à 15h36
Dans les ouvrages que nous avons consultés nous n’avons pas trouvé d’études consacrées à l’église de Limas. On sait qu’en 1086 elle est déjà citée, aujourd’hui, une partie de cette église ancienne subsiste encore. Nous vous communiquons, par contre quelques éléments d’interprétation de cette présence de têtes de lions sculptées et crachant des rinceaux que l’on peut retrouver sur différents chapiteaux.
Quelques extraits issus de :
Images de pierre par Pierre-Yves Le Prisé, éditions La Louve, 2010, sous-titre de couverture : le langage des sculpteurs romans :
Chapitre 2 (….) Le lion comme élément de décor ….A la suite d’Emile Mâle, on peut penser que la plupart de ces figurations animales n’ont d’autres but que celui de plaire et ne sont porteuses d’aucune charge symbolique. Cette opinion peut néanmoins se nuancer en fonction des gestuelles affectées – parfois menaçantes – et de la thématique d’ensemble fournie par les images sculptées à leur proximité. Il reste cependant malaisé de se prononcer sur l’intention de l’imagier dans ces cas. En revanche, bon nombre de représentations de lions s’enrichissent d’éléments additifs, d’attitudes et de signaux qui laissent alors transparaître leur mutation en une allégorie du mal. (…..) Les innombrables masques léonins crachant des bouquets de feuillage recouvrent peut-être, par argument analogique, un sens identique qui ferait alors du motif végétal l’image d’un message maléfique. (…)Dans l’iconographie romane (…) Il peut parfois caractériser le Bien suprême : cependant, en dehors de la représentation emblématique de l’Evangile de saint Marc, et de quelques-uns des lions des porches à fonction apotropaïque, nous n’en avons retrouvé que de rares exemples. En fait, dans l’immense majorité des images sculptées ou des miniatures peintes, il est avant tout un symbole du Mal, un prédateur des âmes. On ne peut comprendre autrement sa gueule grande ouverte, ses crocs saillants, ses grimaces et sa langue tirée, tous attributs dévolus à son maître satanique ; sa propension à cracher les serpents ou les volutes de végétaux imaginaires, expression probable de sa parole maléfique, sa faculté d’hybridation au serpent redouté. (…) Mais à l’inverse d’autres scènes historiées racontent que cette puissance maléfique n’est pas invincible ; l’homme peut puiser à d’autres sources spirituelles les forces nécessaires pour le maîtriser. Le lion participe à une thématique omniprésente dans l’imagerie romane sous des formes sans cesse renouvelées mais qui supportent un même message pédagogique dans une dialectique d’affrontement entre le Bien et le Mal. |
Par ailleurs, sur ce site, consacré à la Saintonge, dans la partie intitulée : Glossaire de symboles dans l'ART ROMAN des siècles XI & XII, on peut lire :
"Tête de léonin crachant des rinceaux avec des oreilles pointues (ce léonin est très représenté en Saintonge): il s'agit du Malin crachant ses mauvais conseils dans lesquels nous nous empêtrons sur le parcours spirituel. C'est un motif commun dans les enluminures (Bible de Moulin_BM_ms 1-f296), (Bible d'Orléans_BM_ms0013p325), (Bible de Clermont FERRAND_BM_ms-0001p123). Ce motif est omniprésent sur nos chapiteaux et frises romanes. Le sculpteur représente là ce que chacun répétait plusieurs fois par jour dans le Pater Noster: " ne nous laisse pas succomber à la tentation mais délivre nous du Malin ... " Comme c'est une épreuve vivifiante la représentation n'est pas négative...au contraire l'on y gagne son salut ( Corme Écluse)
• LION : symbole de la juridiction ecclésiastique, qui s'exerçait à la porte des églises. Lion sculpté en façade (XIIè tardif)."
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