Question d'origine :

Réponse du Guichet

Avatar par défaut bml_reg - Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/03/2011 à 10h40
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Une association « Le Sillon  lyonnais » est déclarée en Préfecture le 6 mars 1908, en tant que « société d’éducation et d’instruction populaire » ayant pour objet « l’instruction et l’éducation démocratique de ses membres et du public », pour siège un appartement loué par CARLHIAN au 21 rue Vieille Monnaie (actuelle rue René Leynaud). Son conseil d’administration se compose ainsi : président Victor CARLHIAN, vice-président Raymond THOMASSET, secrétaire Elie VIGNAL, trésoriers Joseph VITTE et Aimée CARDON. C’est un « Sillon local » circonscrit à la ville de Lyon.

Il pourrait s'agir, de toute évidence, du mouvement auquel vous faite allusion...

Pour revenir à "La Source", l'imprimerie fut, d'après ce qu'en dit le Dictionnaire historique de Lyon, acquise par Carlhian pour la publication de la revue critique Le Van qu'il lance en 1921. Cette revue "publie des recensions d’ouvrages de philosophie, théologie, économie, sociologie, sciences…", d'après une courte biographie de Victor Carlhian ; on lira d'ailleurs à propos de l'imprimerie plus loin dans le même article :
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Il acquiert l’imprimerie La Source, dans le 1er arrondissement de Lyon, dont la gérance est confiée à Eugène PONS. Il peut propager des idées nouvelles en éditant divers auteurs comme P.POUGET (L’Origine naturelle ou divine de l’Eglise catholique, d’après l’histoire, L’Inspiration de la Bible, Le Christ et le monde moral, etc.) ou en diffusant des polycopiés de textes de P. TEILHARD de CHARDIN (Le Milieu Divin, Comment je crois). Il soutient ce dernier lorsque sa hiérarchie l’interdit de publications théologiques ; il fait de même avec H. de LUBAC écarté de l’enseignement, ou J.COLOMB dont les innovations catéchétiques sont critiquées.

Si on s'en tient à cette dernière citation plutôt qu'à l'assertion du Dictionnaire historique de Lyon selon laquelle l'imprimerie n'avait vocation qu'à la diffusion de sa revue critique, peut-être cette imprimerie fut-elle l'instrument actif des idées théologiquo-politique défendu par le personnage, et qu'à ce titre, elle fut étroitement liée aux différents mouvements dont il fut le représentant, au point que le nom de cette imprimerie, La Source, ai pu être abusivement utilisé pour les désigner ?

Toujours est-il, pour en revenir à votre question, que l'extrait de la thèse de Natalie Malabre fait état des recherches sur le Sillon lyonnais, et de la difficulté à établir un recensement de ses membres :
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le Sillon de Lyon allait regrouper « peu à peu, sous l’impulsion de Victor Carlhian, les éléments d’un vaste Sillon régional, sans en porter le titre ». Cette remarque nous indique déjà que, si des groupes sillonnistes existaient bien à Lyon avant 1905, le recrutement allait ensuite s’élargir. Finalement, la liste des souscripteurs publiée dans la plaquette réalisée en hommage à Victor Carlhian pourrait peut-être rendre compte de l’état final de ce réseau. Aucune étude exhaustive ni précise n’a pu être conduite sur les sillonnistes lyonnais, d’abord parce que la structure informelle du groupe, comme l’absence de listes d’adhérents, empêche une approche prosopographique efficace. Gatien Goyard a dressé une liste de militants et sympathisants du Sillon, d’après les relevés des souscripteurs publiés dans L’Eveil démocratique et des informations livrées par les témoignages oraux recueillis. Elle offre l’inconvénient de ne pas pouvoir isoler les militants actifs des simples sympathisants et de laisser une part trop grande à l’arbitraire de la mémoire des témoins interrogés. Elle reste de plus incomplète, puisque d’autres sillonnistes lyonnais ont pu être identifiés alors qu’ils n’étaient pas mentionnés dans cette liste. Ces quelques sillonnistes supplémentaires ne devaient sûrement pas bouleverser l’estimation de Gatien Goyard ne voyant dans ce mouvement aux effectifs limités qu’une « minorité de catholiques lyonnais » 94 . De même, la liste permet de repérer des noms qu’on retrouvera parmi les souscripteurs de la plaquette offerte à Victor Carlhian pour son mariage, et donc de confirmer l’hypothèse de départ d’une écrasante présence sillonniste dans l’entourage des futurs fondateurs de Notre-Dame Saint-Alban.

Nous vous invitons vivement à lire l'intégralité du chapitre ainsi que le reste de sa thèse, Le Religieux dans la ville du premier vingtième siècle. La paroisse Notre-Dame Saint-Alban d'une guerre à l'autre.

Finalement, la thèse à laquelle vous faites référence dans votre question est probablement le mémoire de Gatien GOYARD, cité par Natalie Malabre : Le Sillon dans le Rhône (1904-1910), mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine, université Jean-Moulin-Lyon III, dir. Jean-Dominique Durand, 1995, 212 p. (Une rapide recherche sur internet, nous apprend que monsieur Goyard est aujourd'hui professeur d'histoire à Moulin : peut-être pouvez vous entrer en contact avec lui par le biais de son email sur lequel on tombe assez facilement en googlisant son nom)

Une dernière référence... L'ouvrage suivant semble être le seul publié sur Vicctor Carlhian : Portrait d'un précurseur Victor Carlhian : 1875-1959 de Maurice Villain

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