Question d'origine :
Pouvez-vous m'en dire plus sur les banquiers Lombards dans les rois maudits?
Réponse du Guichet

Le livre Les rois maudits : l’enquête historique d’Eric Le Nabour, comporte tout un chapitre sur les banquiers Lombards. (Chapitre X, p. 201 : Honni qui en Lombard se fie !).
On y apprend que "Spinello Tolomei, le banquier Lombard, n’a jamais existé : il est une figure symbolique du marchand médiéval italien, inspiré de plusieurs personnages ayant vécu à cette époque.
Historiquement, le mot Lombard ne fait que très partiellement référence à l’origine géographique de ces marchands. Il s’agit plutôt d’un nom générique désignant l’ensemble des négociants italiens, les premiers prêteurs venus pour s’établir en France étant originaires d’Asti. (…)
C’est du début du XIIIe siècle que date l’apparition des Italiens dans le commerce de l’argent. (…)
L’essor des villes, le déclin de la société féodale, l’accroissement de la circulation monétaire, les besoins d’argent, la multiplication des transferts de fonds, l’impérieuse nécessité de recourir au crédit, rendent les Lombards indispensables au fonctionnement de la société nouvelle qui se met alors en place. (…) Le phénomène capital est sans doute qu’on a découvert la nécessité du recours au crédit. Nul, dans la société laïque et ecclésiastique, des plus grands seigneurs et des évêques jusqu’aux paysans, n’hésite à emprunter, à acheter à découvert, à vivre au dessus de ses moyens.
Les Lombards sont partout. On les trouve en Orient où ils fournissent bateaux, ravitaillement et argent aux croisés quand ils n’administrent pas certaines colonies en Syrie ou en Palestine. (…) On les retrouve finançant la conquête du royaume de Naples (…), on les rencontre dans l’entourage des rois – Biche et Mouche auprès de Philippe le Bel- et des papes d’Avignon dont ils sont les banquiers et les conseillers. On les débusquera plus tard aux cotés des souverains anglais, finançant les débuts de la guerre de Cent Ans.
Les Lombards sont présents à tous les échelons de la société. Ce sont eux qui actionnent désormais les leviers de commande d’une partie de l’économie nationale et internationale. L’étendue et la diversité de leurs opérations témoignent de l’importance de leur rôle, du simple prêt à la vente à crédit de marchandises. (...)
Bien des villes en France ont ainsi leur rue des Lombards où se regroupent les usuriers.
Ces Lombards ne vont pourtant pas tarder à être victimes de leur succès. Partout où ils ont rendu tant de précieux services à des princes en mal d’argent, ils ont obtenu en retour un certain nombre de privilèges, dont celui déjà d’exercer leur activité en toute liberté. Mais, on le sait, l’Eglise au Moyen Age interdit l’usure. Et déjà plusieurs de ces princes pris à la gorge et incapables de rembourser leurs emprunts regardent ces usuriers d’un autre œil, leurs débiteurs grondent, et le roi de France lui-même veut mettre un frein à leur ascension. (…)
Au fil du temps, ils sont devenus bien gênants, ces Lombards. Ils n’ont jamais eu bonne réputation, il est vrai. S’ils ne sont pas aussi détestés que les Juifs, on s’en méfie tout autant. Leur réputation de gourmandise – les Lombards sont gras, comme Spinello Tolomei ! – et de couardise est depuis longtemps établie. (…)
On les dit cupides, avares, aimant l’argent jusqu’à la folie.
Quand les anglais parlent de paresse, ils évoquent la « fièvre Lombarde ». (…)
Pour le petit peuple, le Lombard est d’abord un étranger et un usurier supposé s’enrichir par la malhonnêteté".
On y apprend que "Spinello Tolomei, le banquier Lombard, n’a jamais existé : il est une figure symbolique du marchand médiéval italien, inspiré de plusieurs personnages ayant vécu à cette époque.
Historiquement, le mot Lombard ne fait que très partiellement référence à l’origine géographique de ces marchands. Il s’agit plutôt d’un nom générique désignant l’ensemble des négociants italiens, les premiers prêteurs venus pour s’établir en France étant originaires d’Asti. (…)
C’est du début du XIIIe siècle que date l’apparition des Italiens dans le commerce de l’argent. (…)
L’essor des villes, le déclin de la société féodale, l’accroissement de la circulation monétaire, les besoins d’argent, la multiplication des transferts de fonds, l’impérieuse nécessité de recourir au crédit, rendent les Lombards indispensables au fonctionnement de la société nouvelle qui se met alors en place. (…) Le phénomène capital est sans doute qu’on a découvert la nécessité du recours au crédit. Nul, dans la société laïque et ecclésiastique, des plus grands seigneurs et des évêques jusqu’aux paysans, n’hésite à emprunter, à acheter à découvert, à vivre au dessus de ses moyens.
Les Lombards sont partout. On les trouve en Orient où ils fournissent bateaux, ravitaillement et argent aux croisés quand ils n’administrent pas certaines colonies en Syrie ou en Palestine. (…) On les retrouve finançant la conquête du royaume de Naples (…), on les rencontre dans l’entourage des rois – Biche et Mouche auprès de Philippe le Bel- et des papes d’Avignon dont ils sont les banquiers et les conseillers. On les débusquera plus tard aux cotés des souverains anglais, finançant les débuts de la guerre de Cent Ans.
Les Lombards sont présents à tous les échelons de la société. Ce sont eux qui actionnent désormais les leviers de commande d’une partie de l’économie nationale et internationale. L’étendue et la diversité de leurs opérations témoignent de l’importance de leur rôle, du simple prêt à la vente à crédit de marchandises. (...)
Bien des villes en France ont ainsi leur rue des Lombards où se regroupent les usuriers.
Ces Lombards ne vont pourtant pas tarder à être victimes de leur succès. Partout où ils ont rendu tant de précieux services à des princes en mal d’argent, ils ont obtenu en retour un certain nombre de privilèges, dont celui déjà d’exercer leur activité en toute liberté. Mais, on le sait, l’Eglise au Moyen Age interdit l’usure. Et déjà plusieurs de ces princes pris à la gorge et incapables de rembourser leurs emprunts regardent ces usuriers d’un autre œil, leurs débiteurs grondent, et le roi de France lui-même veut mettre un frein à leur ascension. (…)
Au fil du temps, ils sont devenus bien gênants, ces Lombards. Ils n’ont jamais eu bonne réputation, il est vrai. S’ils ne sont pas aussi détestés que les Juifs, on s’en méfie tout autant. Leur réputation de gourmandise – les Lombards sont gras, comme Spinello Tolomei ! – et de couardise est depuis longtemps établie. (…)
On les dit cupides, avares, aimant l’argent jusqu’à la folie.
Quand les anglais parlent de paresse, ils évoquent la « fièvre Lombarde ». (…)
Pour le petit peuple, le Lombard est d’abord un étranger et un usurier supposé s’enrichir par la malhonnêteté".
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