Question d'origine :
Qu'est-ce que la querelle du iota ?
Réponse du Guichet

Bonjour,
Le Robert dictionnaire historique de la langue française , sous la direction d’Alain Rey, donne cette définition du terme iota :
Iota n. m. est un emprunt (v. 1240), occasionnel au milieu du XIIIe s., repris vers 1300, au greciôta , par l’intermédiaire du latin. C’est le nom de la neuvième lettre de l’alphabet grec, la plus petite de toutes, correspondant dans l’alphabet français à la lettre i.
Introduit en français dans cette acception, le mot s’emploie ensuite figurément avec le sens (1544) de la » plus petite chose, le plus petit détail (de ce qui est ou peut être écrit) », surtout dans la locution sans changer un iota (cf. sans changer une virgule) ; de là vient la locution ne pas bouger, modifier, etc. d’un iota « si peu que ce soit » (1669)
Le site pierre.campion2.free.fr indique que la querelle au sujet du iota est une querelle d’interprétation religieuse sur la nature de Jésus Christ et de Dieu, dont de la Trinité. Voici ce qu’il est dit :
Seule la langue grecque permet des querelles sérieuses et graves à propos d'un simple iota. Ainsi le problème de la nature du Christ par rapport à celle du Père est une querelle aristotélicienne typique. La personne du Christ en effet est-elle identiquehomo , ou semblable, homoï , à celle du Père ? Le Fils est-il homoousios ou homoïousios au Père ? Vous enlevez un iota et vous modifiez totalement la nature théologique et philosophique des rapports du Père et du Fils.
Un autre site explique l’expression varier d’un iota de la même façon :
Pourquoi cette expression "Varier d'un iota"? Savez vous en quelle circonstance cette expression et elle devenue célèbre?
Entre 318 et 325, une polémique locale entre le pape Alexandre d'Alexandrie et le prêtre Arius s'envenime au point que l'empereur Constantin Ier, après avoir constaté l'impuissance des conciles locaux, prend le parti de réunir un concile œcuménique à Nicée, qui établira la première version d'une confession de foi. L'hérésie arienne se décline en deux camps.
D'un côté, les homéens, arianistes au sens strict, pensent que le Père est Dieu, le Fils, homme, et qu'il est subordonné au Père. Certains vont plus loin, avançant que le Père et le Fils n'ont absolument rien à voir : ils se disent anoméens. Face à eux, la tendance orthodoxe est elle-même divisée, entre les Nicéens stricts, dits homoousiens ( d'un terme grec qui signifie « substance » avec le préfixe homo- « même ») pour qui Père et Fils sont consubstanciels, et Nicéens modérés, dits homoïousiens, ( le préfixe homoios signifiant « ressemblant ») selon qui Père et Fils sont semblables mais non consubstantiels.
L'expression « ne pas varier d'un iota », pour signifier « refuser tout changement, même minime », est probablement une allusion à cette controverse, les termes utilisés par les deux camps orthodoxes ne différant donc que d'un i ( un iota, la plus petite lettre de l'alphabet grec ). Quand aux arianistes, ils furent finalement excommuniés.
Le Dictionnaire de théologie de l’Abbé Bergier (1840) explique également la distinction des termes homoousios et homoïousios par un iota qui change le mystère de la Trinité.
Le Robert dictionnaire historique de la langue française , sous la direction d’Alain Rey, donne cette définition du terme iota :
Iota n. m. est un emprunt (v. 1240), occasionnel au milieu du XIIIe s., repris vers 1300, au grec
Introduit en français dans cette acception, le mot s’emploie ensuite figurément avec le sens (1544) de la » plus petite chose, le plus petit détail (de ce qui est ou peut être écrit) », surtout dans la locution sans changer un iota (cf. sans changer une virgule) ; de là vient la locution ne pas bouger, modifier, etc. d’un iota « si peu que ce soit » (1669)
Le site pierre.campion2.free.fr indique que la querelle au sujet du iota est une querelle d’interprétation religieuse sur la nature de Jésus Christ et de Dieu, dont de la Trinité. Voici ce qu’il est dit :
Seule la langue grecque permet des querelles sérieuses et graves à propos d'un simple iota. Ainsi le problème de la nature du Christ par rapport à celle du Père est une querelle aristotélicienne typique. La personne du Christ en effet est-elle identique
Un autre site explique l’expression varier d’un iota de la même façon :
Pourquoi cette expression "Varier d'un iota"? Savez vous en quelle circonstance cette expression et elle devenue célèbre?
Entre 318 et 325, une polémique locale entre le pape Alexandre d'Alexandrie et le prêtre Arius s'envenime au point que l'empereur Constantin Ier, après avoir constaté l'impuissance des conciles locaux, prend le parti de réunir un concile œcuménique à Nicée, qui établira la première version d'une confession de foi. L'hérésie arienne se décline en deux camps.
D'un côté, les homéens, arianistes au sens strict, pensent que le Père est Dieu, le Fils, homme, et qu'il est subordonné au Père. Certains vont plus loin, avançant que le Père et le Fils n'ont absolument rien à voir : ils se disent anoméens. Face à eux, la tendance orthodoxe est elle-même divisée, entre les Nicéens stricts, dits homoousiens ( d'un terme grec qui signifie « substance » avec le préfixe homo- « même ») pour qui Père et Fils sont consubstanciels, et Nicéens modérés, dits homoïousiens, ( le préfixe homoios signifiant « ressemblant ») selon qui Père et Fils sont semblables mais non consubstantiels.
L'expression « ne pas varier d'un iota », pour signifier « refuser tout changement, même minime », est probablement une allusion à cette controverse, les termes utilisés par les deux camps orthodoxes ne différant donc que d'un i ( un iota, la plus petite lettre de l'alphabet grec ). Quand aux arianistes, ils furent finalement excommuniés.
Le Dictionnaire de théologie de l’Abbé Bergier (1840) explique également la distinction des termes homoousios et homoïousios par un iota qui change le mystère de la Trinité.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Nous souhaitons apporter un complément de réponse à votre question.
Les mots du Christianisme de Dominique Le Tourneau ( Fayard, 2005) donne les définitions des mots suivants :
Homoousien : n. m. du grec homoousios, « de la même substance ». Chrétien affirmant que le Christ est de la même nature que le Père. Le concile de Nicée de 325 a défini cette vérité, qu’il a ajouté au symbole de la foi, le « Je crois en Dieu ». (page 312)
Homoousios : grec, « de la même substance ». Formule par laquelle le concile de Nicée, en 325, enseigne que le Fils de Dieu est de la même substance que son Père, c’est-à-dire qu’il est consubstantiel. Il s’oppose aux théories hérétiques d’Arius, pour qui le Christ n’est pas de même nature que son Père, donc n’est pas Dieu, et des homéousiens, opposés à la fois au concile de Nicée et à l’arianisme. Cette consubstantialité a été étendue ensuite à la Personne du Saint-Esprit. (page 312)
Homéousien : n. m. du grec homoousios, « de la même substance ». Partisan de la théorie selon laquelle Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est d’une « substance semblable » à celle de Dieu le Père. Il s’opposait à la fois à la définition du concile de Nicée, de 325, qui professe que Dieu le Fils est consubstantiel à Dieu le Père, et à l’arianisme, pour qui, puisque sa substance est distincte de celle du Père, le Fils n’est pas Dieu. Cette théorie voulait éviter de verser dans le sabellianisme, qui réduisait la distinction des Personnes du Fils et du Saint-Esprit à des « modes » du Père. (pages 311-312)
Théo, l’encyclopédie catholique pour tous , (Droguet-Ardant / Fayard, Paris, 1992) expose les étapes de la formulation de la pensée sur la Trinité.
Pour arriver à ces formulations, il a fallu quatre siècles ! Le concile de Nicée, en 325, avait affirmé que le Fils était de même nature (consubstantiel) que le Père, et donc qu’il était Dieu. Cinquante ans plus tard, le concile de Constantinople (381) affirma, lui, que le Saint-Esprit était de même nature (consubstantiel) que le Père (page 670).
Nous souhaitons apporter un complément de réponse à votre question.
Les mots du Christianisme de Dominique Le Tourneau ( Fayard, 2005) donne les définitions des mots suivants :
Théo, l’encyclopédie catholique pour tous , (Droguet-Ardant / Fayard, Paris, 1992) expose les étapes de la formulation de la pensée sur la Trinité.
Pour arriver à ces formulations, il a fallu quatre siècles ! Le concile de Nicée, en 325, avait affirmé que le Fils était de même nature (consubstantiel) que le Père, et donc qu’il était Dieu. Cinquante ans plus tard, le concile de Constantinople (381) affirma, lui, que le Saint-Esprit était de même nature (consubstantiel) que le Père (page 670).
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