Question d'origine :
Bonjour,
J'aurais aimé savoir pourquoi dans la plupart des maisons à deux étages ou plus les chambres sont le plus souvent à l'étage et les pièces communes au rez de chaussée.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/02/2012 à 15h07
Bonjour,
Pour comprendre le pourquoi des chambres à l’étage, il importe de revenir sur l’évolution des mœurs et plus spécifiquement sur l’histoire de la chambre à coucher.
La chambre est une notion relativement nouvelle et au XIXe siècle, les logements, à l’exception des demeures bourgeoises, ne possédaient souvent qu’ une salle commune, une « principale chambre à feu » où tout (et tous) était rassemblé dans 30 à 40 mètres carrés.
Source : Histoire de chambres, p. 55.
Progressivement, l’évolution des notions de famille, de sexualité et de vie privée, poussent les personnes à désirer plus d’intimité et donc à différencier les espaces de vie. Michelle Perrot insiste sur le fait que se met en place une véritable architecture domestique ; la distinction public / privé commande les dispositifs. Les pièces les plus vastes et les plus riches seront pour la vie publique.
Les chambres sont souvent remontées au premier étage ou reléguées à l’arrière…
Source : Histoire de chambres, p. 67-68.
Par ailleurs, Pascal Dibie mentionne que la bourgeoisie transforme ses immeubles, elle abandonne le rez-de-chaussée, exposé aux désagréments de toute sorte et rappelant peut-être trop ses origines terriennes récentes.
Source : Ethnologie de la chambre à coucher, p. 143
De même, l’auteur note qu'au contact de plus en plus fréquent avec la ville, les paysans, lentement, progressivement, vont commencer à « moderniser » leur habitat. En tête de liste vient l’amélioration du couchage, avec la séparation des hommes et des animaux. Une vaste enquête menée entre 1885 et 1914 révèle que les paysans « vivent encore à côté de leurs animaux, séparés d’eux par une simple cloison, dans de misérables masures percées d’une seule fenêtre ». Face à l’image qu’on leur envoyait d’eux-mêmes, les paysans tentèrent d’échapper à cette « promiscuité » en édifiant un étage supplémentaire à leur maison basse, ce qui fait écrire à un des enquêteurs : « le paysan grimpe dans la hiérarchie sociale quand il met vingt ou trente marches d’escalier être son lit ».
Source : Ethnologie de la chambre à coucher, p. 161.
Pour compléter ces premières réflexions, nous vous conseillons de parcourir les livres suivants :
* Urbanité ; sociabilité et intimité ; des logements d’aujourd’hui / Monique Eleb, Anne-Marie Châtelet, 1998.
* Le sommeil : temps d'oubli, heures de vie / Anne-Marie Malabre, 2004.
Pour comprendre le pourquoi des chambres à l’étage, il importe de revenir sur l’évolution des mœurs et plus spécifiquement sur l’histoire de la chambre à coucher.
La chambre est une notion relativement nouvelle et au XIXe siècle, les logements, à l’exception des demeures bourgeoises, ne possédaient souvent qu’ une salle commune, une « principale chambre à feu » où tout (et tous) était rassemblé dans 30 à 40 mètres carrés.
Source : Histoire de chambres, p. 55.
Progressivement, l’évolution des notions de famille, de sexualité et de vie privée, poussent les personnes à désirer plus d’intimité et donc à différencier les espaces de vie. Michelle Perrot insiste sur le fait que se met en place une véritable architecture domestique ; la distinction public / privé commande les dispositifs. Les pièces les plus vastes et les plus riches seront pour la vie publique.
Les chambres sont souvent remontées au premier étage ou reléguées à l’arrière…
Source : Histoire de chambres, p. 67-68.
Par ailleurs, Pascal Dibie mentionne que la bourgeoisie transforme ses immeubles, elle abandonne le rez-de-chaussée, exposé aux désagréments de toute sorte et rappelant peut-être trop ses origines terriennes récentes.
Source : Ethnologie de la chambre à coucher, p. 143
De même, l’auteur note qu'au contact de plus en plus fréquent avec la ville, les paysans, lentement, progressivement, vont commencer à « moderniser » leur habitat. En tête de liste vient l’amélioration du couchage, avec la séparation des hommes et des animaux. Une vaste enquête menée entre 1885 et 1914 révèle que les paysans « vivent encore à côté de leurs animaux, séparés d’eux par une simple cloison, dans de misérables masures percées d’une seule fenêtre ». Face à l’image qu’on leur envoyait d’eux-mêmes, les paysans tentèrent d’échapper à cette « promiscuité » en édifiant un étage supplémentaire à leur maison basse, ce qui fait écrire à un des enquêteurs : « le paysan grimpe dans la hiérarchie sociale quand il met vingt ou trente marches d’escalier être son lit ».
Source : Ethnologie de la chambre à coucher, p. 161.
Pour compléter ces premières réflexions, nous vous conseillons de parcourir les livres suivants :
* Urbanité ; sociabilité et intimité ; des logements d’aujourd’hui / Monique Eleb, Anne-Marie Châtelet, 1998.
* Le sommeil : temps d'oubli, heures de vie / Anne-Marie Malabre, 2004.
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