Question d'origine :
Madame, Monsieur,
J'ai créé dans le SUDOC la notice autorité d'un éditeur lyonnais du XVIIe siècle (La Roche, Claude de) que l'on trouve aussi dans le thésaurus du CERL.
Sur mon livre de 1692, il semble qu'il y est sa marque sur la page de titre avec une devise qui semble être la sienne : "inimicos virtute superabis" portée par une femme dont les vêtements sont ventés avec deux navires au loin.
Me confirmez-vous l'information ?
Merci d'avance car nous n'avons pas de répertoire d'éditeurs lyonnais ici à Limoges.
Hélène Layotte
Pôle Patrimoine
SCD - LImoges
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 13/04/2012 à 13h41
Bonjour,
Claude Delaroche (ou de La Roche), fils de chandelier, fut le premier d’une longue lignée de libraire : s’il ne fut pas lui-même un libraire important sur la place de Lyon, son petit fils, Aimé, occupa à la fin du XVIIIe siècle l’un des tous premiers rangs de cette congrégation : il possédait à lui seul 12 des 30 presses que se partageaient alors les imprimeurs lyonnais :
Tout de même, l'imprimerie, qui avait été l'une des branches les plus florissantes de l'industrie lyonnaise, qui comptait encore à certaine époque récente « vingt-quatre [ateliers] à la tête desquels étaient des hommes éclairés et intelligents », se trouve, en 1763, dans un marasme total. Les imprimeurs lyonnais, dont le nombre est tombé à douze, de par la volonté d'un arrêt du Conseil d'Etat du roi (31 mars 1739), ne possèdent plus que cinquante et une presses, et trente à peine sont en oeuvre : Aimé de La Roche, à lui seul, en occupe douze.
Source : L'Imprimerie à Lyon de M. Audin in Revue du Lyonnais » série 6 - n°9 ( 1923 ) » pp.098
Les ouvrages consultés ne nous apprennent pas grand-chose à son sujet :
Histoire de l'imprimerie à Lyon : de l'origine jusqu'à nos jours de Aimé Vingtrinier
Somme typographique. vol.6,. L'imprimerie à Lyon aux XVIIIe et XIXe siècles de Marius Audin
Un milieu socio-professionnel : les libraires lyonnais au XVIIème siècle de Simone Legay
Ce dernier ouvrage nous apporte quelques éclaircissements sur les marques de libraires : usage remontant à la fin du XIVe siècle, ces marques deviennent une obligation en 1541 par une ordonnance de François 1er. Les libraires peuvent posséder plusieurs marques « de circonstances » selon les formats, l’ornementation de la page, etc. Une marque n’est pas inamovible, et il arrive que des libraires s’inspirent, voire copie, la marque d’un autre libraire s’il n’y a pas de risque de confusion.
Dans le Catalogue du fonds ancien : Imprimeurs et libraires lyonnais, XVe-XVIIIe siècles, on trouve quelques livres attribués à l’imprimeur Delaroche :
Discours Moraux et Instructifs sur le Paralelle de l'heresie, & du libertinage par Revol de La Barnetière (1688)
Dom Carlos Nouvelle historique de Saint-Réal (1675)
L'histoire du vieux et du nouveau Testament de Lemaistre de Sacy (1700)
Sur la page de titre de ces trois ouvrages la marque de l’imprimeur représente un panier de fleurs (de deux variétés semblent-il), bien que la gravure soit différente à chaque fois, plutôt stylisée dans les deux premiers cas, et foisonnante et réaliste pour le troisième ouvrage.
Nous avons finalement consulté l’ouvrage de Laurent-Vibert et Audin, Les marques de libraires et d'imprimeurs en France : aux XVIIe et XVIIIe siècles : on y trouve la marque que vous décrivez, assorti de la devise « inimicos virtute superabis » mais elle est attribuée au libraire André Palard, librairie A l’Occasion, rue Saint-Jacques à Paris. Dans le même ouvrage, la marque associée à Claude de la Roche et Claude Rey n’est pas loin de lui ressembler : on y retrouve une femme de trois quart dos devant une étendue maritime où se distingue quelques voiles ; ce tableau est encadré par deux angelots et la devise qui la surplombe est la suivante : « non revolat senel elapsa». La librairie indiquée porte le même nom que celle de Palard (cette coïncidence est-elle à l'origine de la confusion ?), mais elle est située rue Mercière à Lyon. Un ouvrage est cité comme référence de cette marque : Cornelii Jansenii… Commentariorum in suam (1684)
PS. : Je ne disposais pas d'appareil photo numérique au moment de ces recherches, mais à votre demande je peux retourner photographier les pages concernées, si vous souhaitez une reproduction de ces deux marques
Claude Delaroche (ou de La Roche), fils de chandelier, fut le premier d’une longue lignée de libraire : s’il ne fut pas lui-même un libraire important sur la place de Lyon, son petit fils, Aimé, occupa à la fin du XVIIIe siècle l’un des tous premiers rangs de cette congrégation : il possédait à lui seul 12 des 30 presses que se partageaient alors les imprimeurs lyonnais :
Tout de même, l'imprimerie, qui avait été l'une des branches les plus florissantes de l'industrie lyonnaise, qui comptait encore à certaine époque récente « vingt-quatre [ateliers] à la tête desquels étaient des hommes éclairés et intelligents », se trouve, en 1763, dans un marasme total. Les imprimeurs lyonnais, dont le nombre est tombé à douze, de par la volonté d'un arrêt du Conseil d'Etat du roi (31 mars 1739), ne possèdent plus que cinquante et une presses, et trente à peine sont en oeuvre : Aimé de La Roche, à lui seul, en occupe douze.
Source : L'Imprimerie à Lyon de M. Audin in Revue du Lyonnais » série 6 - n°9 ( 1923 ) » pp.098
Les ouvrages consultés ne nous apprennent pas grand-chose à son sujet :
Histoire de l'imprimerie à Lyon : de l'origine jusqu'à nos jours de Aimé Vingtrinier
Somme typographique. vol.6,. L'imprimerie à Lyon aux XVIIIe et XIXe siècles de Marius Audin
Un milieu socio-professionnel : les libraires lyonnais au XVIIème siècle de Simone Legay
Ce dernier ouvrage nous apporte quelques éclaircissements sur les marques de libraires : usage remontant à la fin du XIVe siècle, ces marques deviennent une obligation en 1541 par une ordonnance de François 1er. Les libraires peuvent posséder plusieurs marques « de circonstances » selon les formats, l’ornementation de la page, etc. Une marque n’est pas inamovible, et il arrive que des libraires s’inspirent, voire copie, la marque d’un autre libraire s’il n’y a pas de risque de confusion.
Dans le Catalogue du fonds ancien : Imprimeurs et libraires lyonnais, XVe-XVIIIe siècles, on trouve quelques livres attribués à l’imprimeur Delaroche :
Discours Moraux et Instructifs sur le Paralelle de l'heresie, & du libertinage par Revol de La Barnetière (1688)
Dom Carlos Nouvelle historique de Saint-Réal (1675)
L'histoire du vieux et du nouveau Testament de Lemaistre de Sacy (1700)
Sur la page de titre de ces trois ouvrages la marque de l’imprimeur représente un panier de fleurs (de deux variétés semblent-il), bien que la gravure soit différente à chaque fois, plutôt stylisée dans les deux premiers cas, et foisonnante et réaliste pour le troisième ouvrage.
Nous avons finalement consulté l’ouvrage de Laurent-Vibert et Audin, Les marques de libraires et d'imprimeurs en France : aux XVIIe et XVIIIe siècles : on y trouve la marque que vous décrivez, assorti de la devise « inimicos virtute superabis » mais elle est attribuée au libraire André Palard, librairie A l’Occasion, rue Saint-Jacques à Paris. Dans le même ouvrage, la marque associée à Claude de la Roche et Claude Rey n’est pas loin de lui ressembler : on y retrouve une femme de trois quart dos devant une étendue maritime où se distingue quelques voiles ; ce tableau est encadré par deux angelots et la devise qui la surplombe est la suivante : « non revolat senel elapsa». La librairie indiquée porte le même nom que celle de Palard (cette coïncidence est-elle à l'origine de la confusion ?), mais elle est située rue Mercière à Lyon. Un ouvrage est cité comme référence de cette marque : Cornelii Jansenii… Commentariorum in suam (1684)
PS. : Je ne disposais pas d'appareil photo numérique au moment de ces recherches, mais à votre demande je peux retourner photographier les pages concernées, si vous souhaitez une reproduction de ces deux marques
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