Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais un historique de la fabrication des bateaux mouches dont les lieux de fabrication se trouvaient au confluent (le quartier de la mouche)
Merci bien
Réponse du Guichet

A propos des bateaux-mouches de Lyon :
Dans : 100 boulevard Yves Farge : La Mouche / Robert Luc, à partir de la page 59 :
(……) l’appellation bateaux-Mouche évoque ce quartier de Gerland : La Mouche. Revenons pour l’instant en 1860 et, plus précisément, chez Michel Félizat, du côté du chemin de la Vitriolerie, pas encore avenue Leclerc, près d’une des berges des nombreuses lônes du secteur.
Michel Félizat est un chef d’entreprise dynamique. Son vaste chantier de construction de bateaux est à la pointe de la modernité technique de l’époque. Les coques sont en tôle, la propulsion du bateau se fait soit par le système de la roue à aubes, soit par celui de l’hélice en métal. De 1860 à 1881, l’entreprise est prospère au point d’utiliser également le travail en sous-traitance de deux chantiers voisins, ceux de MM. Michel et Salomon. Michel Félizat, après avoir vendu terrain, machines, forges et pilons, se retira des affaires en 1881.
Second acteur de la saga des bateaux-Mouche, les établissements Chevalier et Grenier. Eux sont installés en face, sur la chaussée Perrache, même s’ils possèdent également une usine annexe sur la rive gauche du Rhône. Leurs spécialités : la construction de chaudières et le coulage et l’usine d’hélice.
Autres participants à cette aventure, les chantiers de la Buire implantés à la Guillotière, dont le savoir-faire se situe dans le domaine de la construction des éléments mécaniques. Les matériels lourds et de transport sont leur spécialité. Si la société est placée sous la présidence de Jules Frossard de Saugy, un Suisse, le directeur est le fils d’un ingénieur ardéchois génial : Marc Seguin. Le gone de l’inventeur de la chaudière tubulaire pour les locomotives, du constructeur à Tournon su premier pont suspendu par câbles, bénéficie à l’évidence d’une image flatteuse qui lui fait obtenir de nombreuses commandes. Prospère, son usine dispose d’un excellent bureau d’étude, de moyens d’usinage importants et de la collaboration des deux autres industriels précités : Félizat et Chevalier-Grenier.
Voilà trois acteurs sur la scène, reste encore à connaître celui qui va permettre de créer les bateaux-Mouche. Car si la technique, l’invention, les relations et les projets sont dans toute entreprise essentiels, reste un élément incontournable : l’argent ou, pour rester lyonnais, les pécuniaux ! C’est là qu’entre en jeu la Compagnie des bateaux à vapeur omnibus. Cette SARL, au capital confortable de 500 000 francs-germinal, dont le siège était au 5 rue de la rue Jarente, est issue d’une association entre la Compagnie des Grappins (son activité était le remorquage à vapeur d’Arles et de Beaucaire à Lyon) et le financier Plasson. Son directeur est Monsieur Bonne. Or, ce monsieur a en tête de permettre aux Lyonnais de se déplacer sur la Saône. Pour cela, tout le monde l’aura compris, il lui faut des bateaux. Un appel d’offre est lancé et Augustin Seguin emporte le marché avec, à la clé, dix bateaux à construire.
(…) La ligne reliait Oullins à Vaise et vice versa, avec une douzaine d’arrêts, La Mulatière, Les Etroits, Perrache, Ainay, quai Tilsitt, quai de l’Archevêché, quai Saint-Antoine, La Feuillée, Saint-Vincent, Port Neuville, Serin, Vaise. Ce fut un succès immédiat. Le tarif était uniforme : 15 centimes, alors que sur terre la Compagnie Lyonnaise des Omnibus (l’ancêtre de nos TCL) en demandait 25 ! Notons également que simultanément la compagnie l’Abeille ouvrait une ligne fluviale reliant le quai Saint-Antoine à Vaise.
Nous vous conseillons de venir lire la suite (passionnante) de l’ouvrage à la bibliothèque, les chapitres : A quoi ressemblait le bateau-Mouche ? et : La disparition.
Vous pourriez également consulter la notice »Bateaux-mouches » du Dictionnaire historique de Lyon, on peut lire à la fin de la notice :
(…) En 1871, quatre millions de voyageurs sont ainsi véhiculés sur la Saône. En 1882, est créée une ligne directe Perrache-l’Ile-Barbe, avec passage chaque demi-heure. Bientôt des jetons de fidélité viennent récompenser les passagers les plus assidus, abaissant le prix du voyage à dix centimes. La fin du siècle voit la création de plusieurs entreprises rivales, telles les « Guêpes » et les « Abeilles ».
(…..) En 1913, la création de la ligne de tramways Pont-Mouton-l’Ile-Barbe donne le coup de grâce aux bateaux-mouches (....)
Nous aurions pu vous donner aussi des extraits de C’est à la Mouche, la publication de Jacques Guinet, à consulter à la bibliothèque, ainsi que son article intitulé « les bateaux-mouches » publié dans le n° 156 de mars 2001 de la revue Rive gauche.
Pour obtenir plus de renseignements sur ces entreprises vous pourriez consulter leurs archives et donc prendre contact avec les Archives municipales de Lyon et les Archives départementales du Rhône.
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