Question d'origine :
Bonjour, je voudrais savoir s'il est vrai que l'origine du pompon des marins vient du fait que dans les bateaux et les sous-marins le plafond est bas et ainsi on se cogne beaucoup la tête... Le pompon est censé amortir le choc.
Et pourquoi les marins portent-ils des tenues à rayures ?
Merci d'avance pour votre réponse bien documentée comme à l'accoutumée.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/07/2013 à 15h13
Bonjour,
En réalité on trouve plusieurs explications quant à l'origine des bonnets marins à pompon.
L’une de ces versions explique en effet que le pompon, ou du moins son ancêtre la houppette, était au départ une façon de protéger la tête des matelots qui devaient se déplacer sur les navires dans des espaces réduits et bas de plafonds.
Une autre, plus technique cette fois, fait du pompon un simple élément de finition qui terminait le fonds du bonnet, car le « bachi » qui désigne en argot le bonnet de laine, était tricoté d’un seul tenant.
Voici ce que nous dit le site de la Marine Nationale et qui semble confirmer ces explications :
Pourquoi un bonnet à pompon ?
Avec le tricot rayé et la vareuse, le « Bachi », ou bonnet à pompon, est l'un des symboles de l'uniforme de matelot de la Marine nationale. Apparu au milieu du XIXème siècle, il est devenu par la suite l'unique couvre-chef du matelot, après la disparition en 1923 du « canotier » de paille porté sous les latitudes chaudes. Avec son ruban légendé qui l'enserre et porte le nom du navire en lettres d'or, ses bouts flottants, et son fameux pompon rouge porte-bonheur, ce bonnet a beaucoup fait parler de lui. Et d'ailleurs, pourquoi ce pompon ?
Initialement, le pompon était l'aboutissement de l'assemblage du bonnet tricoté d'une pièce, sa clef de voûte en quelque sorte. C'était aussi un repère rouge bien visible, pensait-on, si le marin venait à tomber à la mer. Le pompon protège également le haut du crâne, ce qui est bienvenu sur un navire de guerre où les coursives sont souvent étroites et les plafonds parfois bas. L'utile rejoint donc l'esthétique : que demander de plus ?
Il existe enfin une légende concernant la naissance de ce fameux pompon, mais qui se trouve être très certainement rien de plus qu’une invention populaire.
D’après l’émission Karambolage d’Arte :
La légende veut que le 9 août 1858, l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, vient inaugurer le Pont Impérial de Brest. Lors de la visite d’un navire, l’un des marins se met au garde à vous et se blesse à la tête en se cognant au plafond du bateau. Désolée de son infortune, l’impératrice lui offre son mouchoir blanc qui se teinte aussitôt de rouge au contact de la plaie. Le premier pompon rouge est né !
Malheureusement cette belle histoire semble avoir été inventée de toutes pièces. En effet, le pompon de la marine française, "houppette" pour les initiés, ornait déjà le bonnet des marins en 1808, soit 50 ans avant la visite d’Eugénie à Brest.
Autre symbole emblématique du marin, voici ce que nous apprend le catalogue de l’exposition Les marins font la mode (présentée au musée national de la Marine du 24 février au 26 juillet 2009) sur les tricots à rayures.
L’existence d’une chemise tricotée est mentionnée pour la première fois le 3 novembre 1855, un bulletin fixant la composition du sac des marins, mais aucune description de cette nouvelle chemise n’est donnée. Ce n’est que trois ans plus tard qu’une chemise en coton tricoté fait l’objet d’un descriptif qui mentionne, pour le corps de l’effet, 21 raies blanches larges de 20 millimètres et 20 ou 21 raies bleues larges de 10 millimètres ; pour les manches, 15 raies blanches et 14 ou 15 raies bleues.
Quant à l’utilisation de rayures en tant que motif, voici les explications avancées par un article du site http://www.marinieres.com qui s’appuie sur l’ouvrage L'étoffe du diable de Michel Pastoureau.
Pour en revenir au monde de la marine, Michel Pastoureau rappelle que la marinière n'est portée que par les simples matelots, que c'est "une pièce de vêtement qui situe celui qui la porte au bas de la hiérarchie".
L'auteur ajoute : "Aujourd'hui encore, par exemple, les officiers de marine français qualifient de "zèbres" ceux des officiers qui ne sont pas sortis des écoles navales mais du rang, et qui ont donc autrefois porté un tricot rayé bleu et blanc."
Il n'exclut cependant pas que la marinière puisse être aussi un vêtement signalétique, permettant aux matelots d'être bien visibles lors des manœuvres toujours dangereuses, ou mieux repérés s'ils tombent à la mer.
Une troisième explication, ni symbolique ni utilitaire viendrait tout simplement des contraintes du mode de tissage par métier mécanique utilisé pour sa confection : la marinière est un tricot de dessous destiné à tenir chaud, et pendant longtemps, la bonneterie européenne a surtout produit sur des métiers circulaires des pièces de vêtements rayées (bas, chausses, bonnets, gants).
A noter : le tricot rayé descend très bas, jusqu'à mi-cuisses. On dit aussi que la teinture indigo coûtant fort cher, on aurait alterné le blanc et le bleu par souci d'économie.
Pour finir, nous ne pouvons évoquer le pompon des marins sans mentionner les superstitions qui s'y rapportent. Voici la réponse que nous y avons consacrée.
Cordialement
En réalité on trouve plusieurs explications quant à l'origine des bonnets marins à pompon.
L’une de ces versions explique en effet que le pompon, ou du moins son ancêtre la houppette, était au départ une façon de protéger la tête des matelots qui devaient se déplacer sur les navires dans des espaces réduits et bas de plafonds.
Une autre, plus technique cette fois, fait du pompon un simple élément de finition qui terminait le fonds du bonnet, car le « bachi » qui désigne en argot le bonnet de laine, était tricoté d’un seul tenant.
Voici ce que nous dit le site de la Marine Nationale et qui semble confirmer ces explications :
Pourquoi un bonnet à pompon ?
Avec le tricot rayé et la vareuse, le « Bachi », ou bonnet à pompon, est l'un des symboles de l'uniforme de matelot de la Marine nationale. Apparu au milieu du XIXème siècle, il est devenu par la suite l'unique couvre-chef du matelot, après la disparition en 1923 du « canotier » de paille porté sous les latitudes chaudes. Avec son ruban légendé qui l'enserre et porte le nom du navire en lettres d'or, ses bouts flottants, et son fameux pompon rouge porte-bonheur, ce bonnet a beaucoup fait parler de lui. Et d'ailleurs, pourquoi ce pompon ?
Initialement, le pompon était l'aboutissement de l'assemblage du bonnet tricoté d'une pièce, sa clef de voûte en quelque sorte. C'était aussi un repère rouge bien visible, pensait-on, si le marin venait à tomber à la mer. Le pompon protège également le haut du crâne, ce qui est bienvenu sur un navire de guerre où les coursives sont souvent étroites et les plafonds parfois bas. L'utile rejoint donc l'esthétique : que demander de plus ?
Il existe enfin une légende concernant la naissance de ce fameux pompon, mais qui se trouve être très certainement rien de plus qu’une invention populaire.
D’après l’émission Karambolage d’Arte :
La légende veut que le 9 août 1858, l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, vient inaugurer le Pont Impérial de Brest. Lors de la visite d’un navire, l’un des marins se met au garde à vous et se blesse à la tête en se cognant au plafond du bateau. Désolée de son infortune, l’impératrice lui offre son mouchoir blanc qui se teinte aussitôt de rouge au contact de la plaie. Le premier pompon rouge est né !
Malheureusement cette belle histoire semble avoir été inventée de toutes pièces. En effet, le pompon de la marine française, "houppette" pour les initiés, ornait déjà le bonnet des marins en 1808, soit 50 ans avant la visite d’Eugénie à Brest.
Autre symbole emblématique du marin, voici ce que nous apprend le catalogue de l’exposition Les marins font la mode (présentée au musée national de la Marine du 24 février au 26 juillet 2009) sur les tricots à rayures.
L’existence d’une chemise tricotée est mentionnée pour la première fois le 3 novembre 1855, un bulletin fixant la composition du sac des marins, mais aucune description de cette nouvelle chemise n’est donnée. Ce n’est que trois ans plus tard qu’une chemise en coton tricoté fait l’objet d’un descriptif qui mentionne, pour le corps de l’effet, 21 raies blanches larges de 20 millimètres et 20 ou 21 raies bleues larges de 10 millimètres ; pour les manches, 15 raies blanches et 14 ou 15 raies bleues.
Quant à l’utilisation de rayures en tant que motif, voici les explications avancées par un article du site http://www.marinieres.com qui s’appuie sur l’ouvrage L'étoffe du diable de Michel Pastoureau.
Pour en revenir au monde de la marine, Michel Pastoureau rappelle que la marinière n'est portée que par les simples matelots, que c'est "une pièce de vêtement qui situe celui qui la porte au bas de la hiérarchie".
L'auteur ajoute : "Aujourd'hui encore, par exemple, les officiers de marine français qualifient de "zèbres" ceux des officiers qui ne sont pas sortis des écoles navales mais du rang, et qui ont donc autrefois porté un tricot rayé bleu et blanc."
Il n'exclut cependant pas que la marinière puisse être aussi un vêtement signalétique, permettant aux matelots d'être bien visibles lors des manœuvres toujours dangereuses, ou mieux repérés s'ils tombent à la mer.
Une troisième explication, ni symbolique ni utilitaire viendrait tout simplement des contraintes du mode de tissage par métier mécanique utilisé pour sa confection : la marinière est un tricot de dessous destiné à tenir chaud, et pendant longtemps, la bonneterie européenne a surtout produit sur des métiers circulaires des pièces de vêtements rayées (bas, chausses, bonnets, gants).
A noter : le tricot rayé descend très bas, jusqu'à mi-cuisses. On dit aussi que la teinture indigo coûtant fort cher, on aurait alterné le blanc et le bleu par souci d'économie.
Pour finir, nous ne pouvons évoquer le pompon des marins sans mentionner les superstitions qui s'y rapportent. Voici la réponse que nous y avons consacrée.
Cordialement
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter