Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir en quoi consistait le mètier de "plieuse" (quartier de la Croix Rousse à Lyon, vers 1900). Egalement, vers la mème époque, celui d' "enjoliveuse".
Merci d' avance. Cordialement.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 27/08/2013 à 10h25
Bonjour,
Dans le Dictionnaire des métiers oubliés des villes et de la campagne Albine Novarino indique qu’un plieur ou une plieuse est un ouvrier chargé de plier des vêtements, des étoffes, du papier, etc.
Dans le cadre de l’imprimerie, une plieuse est une ouvrière qui effectue la pliure des feuilles imprimées pour les transformer en cahiers destinés à la brochure ou à la reliure.
Source : Dictionnaire encyclopédique du livre : N-Z
Ce même article souligne que la forme masculine plieur n’est pas attestée dans notre documentation et la littérature technique des XVIIIe et XIXe siècles ne fait pas mention de personnel masculin affecté à cette tâche.
Dans le Nouveau manuel complet du relieur (1840) Sebastien Lenormand note que « la brocheuse est ordinairement chargée de plier les feuilles, cependant il n’est pas rare, dans les grandes villes de fabrique, de voir des brocheuses qui font plier les feuilles par des ouvrières particulières. Ce travail se fait régulièrement et plus promptement par des plieuses qui ne sont occupées que de ce genre d’opération ». En 1890, Emile Bosquet, dans l’Art du relieur, signale que la coupe du papier, lorsque plusieurs cahiers ont été imprimés sur une même feuille, est exécutée « au moyen de la machine à rogner » dans les grands ateliers. Dans ceux « qui n’ont pas de semblable moyen d’action », la tâche revient à la plieuse qui effectue l’opération à l’aide d’un grand plioir.
A Lyon, vous trouverez tout autant des plieuses dans le domaine de l’imprimerie que dans celui de la soie.
Ainsi, dans les actes du colloque international de Lyon, Les trois révolutions du livre, il est mentionné que la législation française a toujours exclu les femmes de l’apprentissage, bien que certaines aient pu être utilisées à des tâches masculines dans certains ateliers de la renaissance. Au XVIIIE siècle, pourtant, on rencontre des femmes dans les ateliers d’imprimerie : plieuses et brocheuses …
Le nouveau manuel complet du relieur en tous genres consultable en ligne sur le site de gallica décrit parfaitement en quoi consistait la tâche de la plieuse.
En outre, comme nous l’indiquions ultérieurement, les plieuses sont aussi présentes dans les métiers des tissus. Michelle Perrot dans Mélancolie ouvrière: "Je suis entrée comme apprentie, j'avais alors douze ... rapporte que la main d’œuvre féminine constituait depuis fort longtemps le vivier de la soierie, à domicile d’abord puis de plus en plus en usine. La crise des années 1880, génératrice de mécanisation, de rationalisation, de décomposition des tâches, avait accéléré la féminisation dans tout le lyonnais. A Lyon, cité des canuts, vers 1900, il n’y a plus que des canutes ; en 1913, les femmes représentent 63 % des effectifs de l’industrie textile et 87 % de celle du vêtement (…) Les opérations, très morcelées, s’apprennent vite (…) on distingue préparation et fabrication (tissage). Les gestes sont simples et monotones, surtout dans la préparation, très fragmentée. Dévideuses, bobineuses, ourdisseuses, plieuses, rentreuses préparent la chaîne….
Dans le Dictionnaire des métiers oubliés des villes et de la campagne Albine Novarino indique qu’un plieur ou une plieuse est un ouvrier chargé de plier des vêtements, des étoffes, du papier, etc.
Dans le cadre de l’imprimerie, une plieuse est une ouvrière qui effectue la pliure des feuilles imprimées pour les transformer en cahiers destinés à la brochure ou à la reliure.
Source : Dictionnaire encyclopédique du livre : N-Z
Ce même article souligne que la forme masculine plieur n’est pas attestée dans notre documentation et la littérature technique des XVIIIe et XIXe siècles ne fait pas mention de personnel masculin affecté à cette tâche.
Dans le Nouveau manuel complet du relieur (1840) Sebastien Lenormand note que « la brocheuse est ordinairement chargée de plier les feuilles, cependant il n’est pas rare, dans les grandes villes de fabrique, de voir des brocheuses qui font plier les feuilles par des ouvrières particulières. Ce travail se fait régulièrement et plus promptement par des plieuses qui ne sont occupées que de ce genre d’opération ». En 1890, Emile Bosquet, dans l’Art du relieur, signale que la coupe du papier, lorsque plusieurs cahiers ont été imprimés sur une même feuille, est exécutée « au moyen de la machine à rogner » dans les grands ateliers. Dans ceux « qui n’ont pas de semblable moyen d’action », la tâche revient à la plieuse qui effectue l’opération à l’aide d’un grand plioir.
A Lyon, vous trouverez tout autant des plieuses dans le domaine de l’imprimerie que dans celui de la soie.
Ainsi, dans les actes du colloque international de Lyon, Les trois révolutions du livre, il est mentionné que la législation française a toujours exclu les femmes de l’apprentissage, bien que certaines aient pu être utilisées à des tâches masculines dans certains ateliers de la renaissance. Au XVIIIE siècle, pourtant, on rencontre des femmes dans les ateliers d’imprimerie : plieuses et brocheuses …
Le nouveau manuel complet du relieur en tous genres consultable en ligne sur le site de gallica décrit parfaitement en quoi consistait la tâche de la plieuse.
En outre, comme nous l’indiquions ultérieurement, les plieuses sont aussi présentes dans les métiers des tissus. Michelle Perrot dans Mélancolie ouvrière: "Je suis entrée comme apprentie, j'avais alors douze ... rapporte que la main d’œuvre féminine constituait depuis fort longtemps le vivier de la soierie, à domicile d’abord puis de plus en plus en usine. La crise des années 1880, génératrice de mécanisation, de rationalisation, de décomposition des tâches, avait accéléré la féminisation dans tout le lyonnais. A Lyon, cité des canuts, vers 1900, il n’y a plus que des canutes ; en 1913, les femmes représentent 63 % des effectifs de l’industrie textile et 87 % de celle du vêtement (…) Les opérations, très morcelées, s’apprennent vite (…) on distingue préparation et fabrication (tissage). Les gestes sont simples et monotones, surtout dans la préparation, très fragmentée. Dévideuses, bobineuses, ourdisseuses, plieuses, rentreuses préparent la chaîne….
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