Question d'origine :
Bonjour,
Il semble qu'il y ait eut des Cours des Miracles dans toutes les grandes villes de France. Si Paris est abondamment renseignée sur le sujet, je ne trouve rien sur l'emplacement de ces cours des miracles à Lyon ?
Merci !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 07/09/2013 à 12h22
Bonjour,
Contrairement à Paris, il ne semble pas qu’il y ait eu de cours des miracles à Lyon ou du moins des lieux pouvant être dénommés ainsi.
Nous avons trouvé dans le livre Lyon et ses pauvres au Moyen Age : 1350-1500 de Nicole Gonthier cette indication : A l’intérieur de la ville, les mendiants ne formaient pourtant pas une société à part, une « cour des miracles » dont on aurait craint les exactions permanentes. Dans les quartiers les plus pauvres, comme le Bourg Saint Vincent, les artisans modestes voisinaient avec des gens réduits à la mendicité….Malgré la misère quotidienne, le ton était souvent celui de la plaisanterie, de la moquerie, des farces plus ou moins grivoises. Des surnoms comiques désignaient les habitants du quartier, traduisant la bonne humeur des propos, la vivacité du langage….Des fêtes réunissaient riches et pauvres, mendiants et citoyens « actifs ».
Dominique Bertin dans Lyon, de la Guillotière à Gerland : le 7e arrondissement 1912-2012 nous précise que La Guillotière, principal faubourg de Lyon est l’une des entrées principales.
Ce rôle de point d’entrée assigna très vite au faubourg un véritable rôle de glacis sanitaire et social. A partir de 1653, la municipalité lyonnaise loua une maison du faubourg pour retenir les marchandises et les suspects venant de régions frappées par une épidémie. Plus tard, fut créé l’hôpital des passants qui permettait d’accueillir très temporairement une vingtaine de personnes. (41 grande rue de la Guillotière). Il s’agissait avant tout d’éviter l’immigration clandestine de pauvres dans la ville voisine. Après avoir reçu un secours alimentaire, les « passants » étaient astreints à une rapide traversée de Lyon…Comme bien des faubourgs, la Guillotière était réputée comme lieu de transgression…..il est vrai que le contrôle policier était nettement moins pressant qu’il pouvait l’être en ville.
Il n’est cependant pas mentionné l’existence de « cours des miracles ».
Il est vrai que, très tôt à Lyon, des bureaux ou œuvres de charité, institutions privées ont existé dans des paroisses. Elles sont administrées par des curés et des marguilliers aidés par des dames ou demoiselles des pauvres et par des sœurs de charité. Le document Lyon et la région lyonnaise en 1906 consacre un sous-chapitre entier aux secours portés aux indigents.
Autres sources consultées :
- La pauvreté est-elle héréditaire à Lyon sous l'Ancien Régime ? article paru dans le n° XXXIII du Bulletin de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon (2003),
- Lyon et ses pauvres : des oeuvres de charité aux assurances sociales, 1800-1939 de Bernadette Angleraud,
- Les recensements lyonnais de 1597 et 1636 : démographie historique et géographie sociale d’Olivier Zeller.
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