Question d'origine :
Bonjour,
j'ai cherché en vain à vérifier une information à propos de certains projecteurs très puissants, utilisés au cinéma dans l'entre-deux-guerres, afin d'obtenir des ombres très nettes. Marcel Carné les aurait souvent utilisés, notamment sur le tournage des Enfants du Paradis, et ceux-ci, usant d'un combustible chimique, auraient été à l'origine des problèmes de vision d'Arletty.
Ma question porte donc sur le nom de ce type d'éclairage, et la nature du combustible utilisé.
Merci beaucoup,
Marc
Réponse du Guichet

Bonjour,
Si dans Les enfants du paradis, Marcel Carné transpose à l’écran le style de certaines œuvres artistiques avec par exemple le décor brumeux, presque amorphe du duel matinal dans la clairière d’une forêt évoque les derniers paysages de Corot et que, de manière plus général ces films d’avant guerre sont marqués par des jeux délicats de lumière et d’ombre, la recherche d’une profondeur de ton et d’une atmosphère naturaliste (voir Marcel Carné et l'âge d'or du cinéma français: 1929-1945, il ne nous a pas été possible de trouver quel projecteur lui permettait de réaliser de tels effets.
Il existe, comme vous pourrez le constater en parcourant le Dictionnaire général du cinéma: Du cinématographe à internet : art ... par André Roy une grande variété de projecteurs : à arc, les floods… et la technique employée diffère selon que l’on se trouve en intérieur ou en extérieur. Par exemple, on utilise en studio un matériel plutôt lourd et encombrant, l’éclairage par décharge électrique (avec des lampes à arc, lampes aux halogénures, lampes à décharge …)
Sur les projecteurs et la lumière, nous vous laissons parcourir les sites suivants :
* la science au service du cinéma aborde le traitement de la lumière dans le cinéma et les principes de l’éclairage en studio
* cine-super8
* Le blog d’un passionné de cinéma et de Projecteurs.
* La lumière: Expériences, pratique et savoir-faire par Daniel Gaudry.
Par ailleurs, vous citez que la cécité d’Arletty serait due a l’usage de ces projecteurs. Or, nous n’avons pas, à ce jour, trouvé de semblable information. D’où la tirez-vous ?
La consultation de la Presse (par l’intermédiaire de la base de données Europresse disponible dans les bibliothèques du réseau BML) ne permet pas de vérifier une telle information, bien au contraire. A titre, d’exemple, l’article « La légendaire Arletty, impératrice des faubourgs, n'est plus », publié dans Le Monde le jeudi 23 juillet 1992 mentionne qu’en 1962, un accident oculaire la conduit à une quasi-cécité et met fin à sa carrière.
Tous les articles consultés mentionnent cet accident sans toutefois apporter plus de précisions.
Néanmoins, pour pouvoir vous apporter une réponse plus précise sur les projecteurs, nous avons posé votre question à :
* La Cinémathèque française qui propose d'ailleurs une une bibliographie sélective et commentée Marcel Carné
* Philippe Morrison, journaliste qui a consacré un site à Marcel Carné.
Si dans Les enfants du paradis, Marcel Carné transpose à l’écran le style de certaines œuvres artistiques avec par exemple le décor brumeux, presque amorphe du duel matinal dans la clairière d’une forêt évoque les derniers paysages de Corot et que, de manière plus général ces films d’avant guerre sont marqués par des jeux délicats de lumière et d’ombre, la recherche d’une profondeur de ton et d’une atmosphère naturaliste (voir Marcel Carné et l'âge d'or du cinéma français: 1929-1945, il ne nous a pas été possible de trouver quel projecteur lui permettait de réaliser de tels effets.
Il existe, comme vous pourrez le constater en parcourant le Dictionnaire général du cinéma: Du cinématographe à internet : art ... par André Roy une grande variété de projecteurs : à arc, les floods… et la technique employée diffère selon que l’on se trouve en intérieur ou en extérieur. Par exemple, on utilise en studio un matériel plutôt lourd et encombrant, l’éclairage par décharge électrique (avec des lampes à arc, lampes aux halogénures, lampes à décharge …)
Sur les projecteurs et la lumière, nous vous laissons parcourir les sites suivants :
* la science au service du cinéma aborde le traitement de la lumière dans le cinéma et les principes de l’éclairage en studio
* cine-super8
* Le blog d’un passionné de cinéma et de Projecteurs.
* La lumière: Expériences, pratique et savoir-faire par Daniel Gaudry.
Par ailleurs, vous citez que la cécité d’Arletty serait due a l’usage de ces projecteurs. Or, nous n’avons pas, à ce jour, trouvé de semblable information. D’où la tirez-vous ?
La consultation de la Presse (par l’intermédiaire de la base de données Europresse disponible dans les bibliothèques du réseau BML) ne permet pas de vérifier une telle information, bien au contraire. A titre, d’exemple, l’article « La légendaire Arletty, impératrice des faubourgs, n'est plus », publié dans Le Monde le jeudi 23 juillet 1992 mentionne qu’en 1962, un accident oculaire la conduit à une quasi-cécité et met fin à sa carrière.
Tous les articles consultés mentionnent cet accident sans toutefois apporter plus de précisions.
Néanmoins, pour pouvoir vous apporter une réponse plus précise sur les projecteurs, nous avons posé votre question à :
* La Cinémathèque française qui propose d'ailleurs une une bibliographie sélective et commentée Marcel Carné
* Philippe Morrison, journaliste qui a consacré un site à Marcel Carné.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Pour compléter notre premier message, l’ouvrage La lumière au cinéma abordant les différentes techniques relatives à la lumière devrait apporter d’autres éléments de réponse. Ainsi, Fabrice Revault d’Allonnes analyse la période classique (des années trente aux années cinquante) et rappelle que l’arrivée de la pellicule panchro autorise des usages différents et notamment l’introduction des lampes incandescentes. Se développe donc une gamme de lampes à incandescence au tungstène, de puissances diverses, qui fournissent un éclairage soit ambiant, placées devant un réflecteur ou installées dans un « plat à barbe » (grand réflecteur polyédrique), soit directionnel et même ponctuel, équipée de lentilles de Fresnel à convergence variable
( ce qui est souvent le cas : on les appelle couramment des Fresnel ou, du nom du fabricant, de Cremer). Elles deviennent l’équipement de base du studio traditionnel, avec les arcs, eux aussi désormais équipables en lentilles de Fresnel : on dispose dès lors d’arcs à faisceau variable équipés d’une lentille, et d’arcs installés dans un grand diffuseur ou réflecteurs (tels les sunlights). … arcs et tungstènes, lentilles permettant de concevoir un éclairage parfaitement sélectif, électif : un outillage adéquat pour la lumière très construite du cinéma classique (toujours grand amateur de Fresnel). Mais ces matériels sont lourds à manipuler, encombrants, chauffent notamment, et consomment énormément d’électricité (aux rendements lumineux très moyens, donc). De plus, les lampes à incandescence règnent maintenant (avec les arcs), or nous savons qu’elles émettent une lumière colorimétriquement chaude, à la différence de celle du jour …
Pourrait-il s’agir de la lampe à incandescence au tungstène (voir les effets sur le sante) ?
En outre, Philippe Morrison, que nous remercions, nous a conseillé de contacter un spécialiste des techniques, Laurent Mannoni. Nous vous tiendrons au courant de l’avancée de nos recherches.
Pour compléter notre premier message, l’ouvrage La lumière au cinéma abordant les différentes techniques relatives à la lumière devrait apporter d’autres éléments de réponse. Ainsi, Fabrice Revault d’Allonnes analyse la période classique (des années trente aux années cinquante) et rappelle que l’arrivée de la pellicule panchro autorise des usages différents et notamment l’introduction des lampes incandescentes. Se développe donc une gamme de lampes à incandescence au tungstène, de puissances diverses, qui fournissent un éclairage soit ambiant, placées devant un réflecteur ou installées dans un « plat à barbe » (grand réflecteur polyédrique), soit directionnel et même ponctuel, équipée de lentilles de Fresnel à convergence variable
( ce qui est souvent le cas : on les appelle couramment des Fresnel ou, du nom du fabricant, de Cremer). Elles deviennent l’équipement de base du studio traditionnel, avec les arcs, eux aussi désormais équipables en lentilles de Fresnel : on dispose dès lors d’arcs à faisceau variable équipés d’une lentille, et d’arcs installés dans un grand diffuseur ou réflecteurs (tels les sunlights). … arcs et tungstènes, lentilles permettant de concevoir un éclairage parfaitement sélectif, électif : un outillage adéquat pour la lumière très construite du cinéma classique (toujours grand amateur de Fresnel). Mais ces matériels sont lourds à manipuler, encombrants, chauffent notamment, et consomment énormément d’électricité (aux rendements lumineux très moyens, donc). De plus, les lampes à incandescence règnent maintenant (avec les arcs), or nous savons qu’elles émettent une lumière colorimétriquement chaude, à la différence de celle du jour …
Pourrait-il s’agir de la lampe à incandescence au tungstène (voir les effets sur le sante) ?
En outre, Philippe Morrison, que nous remercions, nous a conseillé de contacter un spécialiste des techniques, Laurent Mannoni. Nous vous tiendrons au courant de l’avancée de nos recherches.
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