Salut entre conducteurs
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 08/10/2013 à 22h59
2887 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Il n'est pas rare de voir sur la route deux conducteurs (particulièrement de bus ou de poids lourds) se saluer en levant l'index, au moment de se croiser.
D'où ce geste tire-t-il son origine? Est-ce un geste universel? Existe-t-il des articles mentionnant ce sujet?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/10/2013 à 13h19
Bonjour,
Il est en effet courant de voir des chauffeurs routiers ou des conducteurs de transports en commun s’adresser un signe de reconnaissance en se rencontrant sur la route. Nous n’avons retrouvé aucune étude portant sur le sujet, et il est difficile d’attribuer une origine particulière à ce geste de civilité entre collègues.
Vous pouvez cependant consulter ces sujets de forums qui abordent la question des signes et codes des routiers :
Divers codes des chauffeurs routiers ?
Signes des automobilistes et routiers
Ou bien vous pouvez vous inscrire sur le site fier d’être routier, ou vous rendre sur le site des TCL et leur poser directement la question !
Pour aller plus loin :
Bus de légende : Iran, le messager de Gorgan, réal. de Hervé Rébillon
La ligne 5 : à bord du métro parisien à la place du conducteur, un film de Nello Giambi et Jean Tricoire
Un camion dans la tête, Carole Pither
L'Aventure des routiers, Ecomusée Nord-Dauphiné
Les routiers : des hommes sans importance ? Jean-Bernard Pouy, Patrick Hamelin, Bruno Lefèbvre
Nuit et jour, les routiers, Bernard Gérard, Max Meynier
Bonne journée.
Il est en effet courant de voir des chauffeurs routiers ou des conducteurs de transports en commun s’adresser un signe de reconnaissance en se rencontrant sur la route. Nous n’avons retrouvé aucune étude portant sur le sujet, et il est difficile d’attribuer une origine particulière à ce geste de civilité entre collègues.
Vous pouvez cependant consulter ces sujets de forums qui abordent la question des signes et codes des routiers :
Divers codes des chauffeurs routiers ?
Signes des automobilistes et routiers
Ou bien vous pouvez vous inscrire sur le site fier d’être routier, ou vous rendre sur le site des TCL et leur poser directement la question !
Bus de légende : Iran, le messager de Gorgan, réal. de Hervé Rébillon
La ligne 5 : à bord du métro parisien à la place du conducteur, un film de Nello Giambi et Jean Tricoire
Un camion dans la tête, Carole Pither
L'Aventure des routiers, Ecomusée Nord-Dauphiné
Les routiers : des hommes sans importance ? Jean-Bernard Pouy, Patrick Hamelin, Bruno Lefèbvre
Nuit et jour, les routiers, Bernard Gérard, Max Meynier
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/10/2013 à 08h41
Pour compléter notre réponse, voici ce que l’encyclopedia universalis (article consultable dans son intégralité à la BmL) nous dit sur les gestes de salutation (poignée de main et soulèvement du chapeau) :
Soit le geste d'introduction qui, dans notre culture, consiste à serrer la main droite. À l'origine, ce geste avait une fonction « utilitaire » précise : celle d'une vérification réciproque de l'absence d'une arme qui aurait pu être tenue dans cette main. Il s'est trouvé peu à peu « désémantisé » ; il a perdu une fonction pour en acquérir une autre, celle d'établir le contact par lequel la communication s'établira. On pourrait faire des remarques semblables à propos du geste de salutation qui consiste, pour un homme, à soulever son chapeau à distance, en présence d'une personne connue de lui. Ce geste, qui présuppose le port d'un couvre-chef, était initialement un geste de reconnaissance par lequel le chevalier, en soulevant la visière du heaume qui lui cachait entièrement la tête, donnait à voir son visage à son vis-à-vis, se faisait ainsi reconnaître, voire nommer en montrant la partie la plus individualisée de son corps, tout en rendant plus fragile sa protection personnelle. Dans le geste de salutation d'aujourd'hui subsiste la fonction de reconnaissance, mais le caractère de motivation du signe du chevalier médiéval a cédé la place à l'arbitraire quasi total de la relation entre le signans (soulever de quelques centimètres son chapeau au-dessus de la tête) et le signatum (marquer civilité et déférence en guise d'introduction). Dans les deux cas, le fait de serrer la main et celui de saluer en soulevant son chapeau, en vertu du processus de désémantisation du geste ancien, apparaissent bien comme des signes dont la signifiance est marquée, dans une culture, par leur valeur oppositionnelle et le codage par ces signes de sentiments sociaux souvent très affaiblis jusqu'au point où ils constitueraient « une pure sémiotique sans sémantique ». Non sans quelque arbitraire, on pourrait aussi ranger dans le champ d'application de la fonction phatique à une sémiotique du corps toutes les manifestations corporelles et gestuelles étudiées par la proxémique, branche particulière de la sémiotique dont le champ est la structuration signifiante de l'espace humain.
L’article de Wikipedia sur le salut militaire reprend cette idée :
Le salut militaire fut d’abord le signe de paix et de fraternité échangé, de loin, par deux voyageurs qui se rencontraient. En élevant leur main droite largement ouverte, ils montraient l’un à l’autre l’absence d’armes dans leur main.
La chevalerie du Moyen Âge fit évoluer la signification du geste en le transformant en geste de courtoisie. Au moment d’un combat singulier, les deux adversaires portaient la main droite à la hauteur du heaume pour en soulever la visière et montrer leur visage. Le regard « yeux dans les yeux » a toujours eu son importance, ceux qui pratiquent un sport de combat le vivent intensément lors des rencontres sportives.
Le salut militaire conserve ce caractère de fraternité et de courtoisie jusqu’au XVIIe siècle quand il devient un signe de fidélité, celle de deux défenseurs d’un même drapeau, d’une même seigneurie.
Enfin, pour creuser la question, vous pouvez consulter ces précédents sujets du Guichet du Savoir :
Bonjour… avec une poignée de main
Salut ça va ?
Soit le geste d'introduction qui, dans notre culture, consiste à serrer la main droite. À l'origine, ce geste avait une fonction « utilitaire » précise : celle d'une vérification réciproque de l'absence d'une arme qui aurait pu être tenue dans cette main. Il s'est trouvé peu à peu « désémantisé » ; il a perdu une fonction pour en acquérir une autre, celle d'établir le contact par lequel la communication s'établira. On pourrait faire des remarques semblables à propos du geste de salutation qui consiste, pour un homme, à soulever son chapeau à distance, en présence d'une personne connue de lui. Ce geste, qui présuppose le port d'un couvre-chef, était initialement un geste de reconnaissance par lequel le chevalier, en soulevant la visière du heaume qui lui cachait entièrement la tête, donnait à voir son visage à son vis-à-vis, se faisait ainsi reconnaître, voire nommer en montrant la partie la plus individualisée de son corps, tout en rendant plus fragile sa protection personnelle. Dans le geste de salutation d'aujourd'hui subsiste la fonction de reconnaissance, mais le caractère de motivation du signe du chevalier médiéval a cédé la place à l'arbitraire quasi total de la relation entre le signans (soulever de quelques centimètres son chapeau au-dessus de la tête) et le signatum (marquer civilité et déférence en guise d'introduction). Dans les deux cas, le fait de serrer la main et celui de saluer en soulevant son chapeau, en vertu du processus de désémantisation du geste ancien, apparaissent bien comme des signes dont la signifiance est marquée, dans une culture, par leur valeur oppositionnelle et le codage par ces signes de sentiments sociaux souvent très affaiblis jusqu'au point où ils constitueraient « une pure sémiotique sans sémantique ». Non sans quelque arbitraire, on pourrait aussi ranger dans le champ d'application de la fonction phatique à une sémiotique du corps toutes les manifestations corporelles et gestuelles étudiées par la proxémique, branche particulière de la sémiotique dont le champ est la structuration signifiante de l'espace humain.
L’article de Wikipedia sur le salut militaire reprend cette idée :
Le salut militaire fut d’abord le signe de paix et de fraternité échangé, de loin, par deux voyageurs qui se rencontraient. En élevant leur main droite largement ouverte, ils montraient l’un à l’autre l’absence d’armes dans leur main.
La chevalerie du Moyen Âge fit évoluer la signification du geste en le transformant en geste de courtoisie. Au moment d’un combat singulier, les deux adversaires portaient la main droite à la hauteur du heaume pour en soulever la visière et montrer leur visage. Le regard « yeux dans les yeux » a toujours eu son importance, ceux qui pratiquent un sport de combat le vivent intensément lors des rencontres sportives.
Le salut militaire conserve ce caractère de fraternité et de courtoisie jusqu’au XVIIe siècle quand il devient un signe de fidélité, celle de deux défenseurs d’un même drapeau, d’une même seigneurie.
Enfin, pour creuser la question, vous pouvez consulter ces précédents sujets du Guichet du Savoir :
Bonjour… avec une poignée de main
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