Spinoza ou la citation perdue

Bonjour,

A ce jour nous n’avons pu retrouver la citation « Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui d'abord votre bonne humeur» dans l’œuvre de Spinoza. Nous avons effectué des recherches dans l’Ethique de Spinoza (ouvrage reproduit sur wikisource) … sans succès.

Cette phrase est pourtant reprise un très grand nombre de fois notamment dans des ouvrages portant sur de la relaxation, le bien-être ou sur des sites de citations. Dans sa version anglaise “If you want your life to smile at you, give your good mood first”, elle est attribuée non pas à Spinoza mais à Aristote… et en poussant les recherches vous trouverez parfois une attribution à Sénèque. Après tout, ces trois auteurs écrivaient en latin ou en grec …

Aussi, est-il probable que la pensée de Spinoza ait été réinterprétée puis galvaudée. Les théories de spinoza seraient réduites à leurs plus simples expressions, celles du bonheur et de la connaissance de soi ? Ces thèmes ont en tout cas retenu l'attention de nombreux chercheurs. Julie Henry (voir Spinoza. Le maître de la liberté) rapporte ainsi que le corps participe pleinement au développement de soir ; le négliger porte atteinte à la personne que je suis, tout autant qu’ignorer l’esprit. (..) Spinoza peut ainsi affirmer que c’est dans un même effort que nous devons nous attacher à accroître la puissance d’être et d’agir de notre corps et celle de notre esprit (..) Etre réceptif aux choses et aux être qui m’entourent me permet bien plus de comprendre la réalité, de connaître mon caractère singulier et d’évoluer au fil de mon expérience …

D’où peut être l’attribution de cette citation à Spinoza !!

Si vous souhaitez approfondir ces différentes notions, nous vous conseillons de consulter les études Le bonheur avec Spinoza : "l'Ethique" reformulée pour notre temps par Bruno Giuliani et Etre heureux avec Spinoza par Balthasar Thomass, de naviguer sur les sites spinozaetnous.org, hyperspinoza et de parcourir notre dossier sur Les vrais-faux sur internet.

Pour clôre ces considérations, nous ne pouvons que finir sur un passage du Livre IV de l’Ethique :
La gaieté est une joie qui consiste, en tant qu’elle se rapporte au corps, en ce que toutes les parties du corps sont affectées d’une manière égale, c’est-à-dire en ce que toutes les parties du corps ont entre elles les mêmes rapports de mouvement et de repos ; et en conséquence, la gaieté est toujours bonne et ne peut avoir d’excès.