Prisonniers de guerre 1940

Réponse du Département Civilisation

Il y a de nombreuses ramifications dans votre question et nous ne pourrons vous répondre qu’en vous orientant vers quelques ressources historiques et généalogiques. Il va vous falloir faire des « aller-retour » entre le récit personnel de votre père et les éléments historiques plus généraux.

Pour comprendre le contexte général vous pouvez vous référer à un atlas historique:
La France pendant la seconde guerre mondiale.
Vous y trouverez nombre de renseignements sur la Campagne de France, la défaite, la situation des prisonniers de guerre en France et en Allemagne, celle de la « main d’œuvre encadrée » , la main d’œuvre étrangère, la Résistance…

Quelques éléments sur la situation du Territoire de Belfort en juin 1940 .

Plus généralement, quelle est la situation des prisonniers français ?
« En fait, bon nombre de soldats furent capturés sur les lieux mêmes de leur cantonnement qui se transformeront ainsi en camps provisoires de prisonniers connus sous l'appellation officielle allemande de :
Kriegsgefangenen-Auffanglager (camps de récupération de prisonniers de guerre).
Armee-Kriegsgefangenensammelstellen (AGSST) (centres de rassemblement de prisonniers de guerre).
Durchgangslager (DULAG) (camps de passage).
Frontstammlager (FRONTSTALAG) (camps de rassemblement de prisonniers de guerre de tous grades)
Les FRONTSTALAG constituaient, en quelque sorte, de véritables camps de transit pour les prisonniers avant leur acheminement vers les camps définitifs situés en Allemagne (STALAG, OFLAG).
Ils étaient dotés d'une organisation très structurée et rassemblaient un personnel important. Ils dépendaient, comme les AGSST, de commandants régionaux. (Fig. 4)
Les FRONTSTALAG reprirent très souvent les camps provisoires établis par les troupes de combat et leur activité fut, dans la plupart des cas, très limitée dans le temps »
L'Association Philatélique de Rouen et Agglomération

On retrouve sur ce site la liste des frontstalag existant entre 1940 et 1944 et Belfort y est indiqué (septembre 1940 à mars 1941).

La lecture du livre d’Yves Durand , La captivité : histoire des prisonniers de guerre français 1939-1945, vous permettra de répondre à toutes vos questions . Une partie intitulée « les P.G. de 40 au cœur de l’effondrement de la France » fait le point sur les circonstances de la capture, les marches interminables et les bivouacs improvisés, les cantonnements en France, dans des casernes (sans doute Maud’Huy ou la caserne Bechant pour Belfort…) Là encore Belfort est cité.
On y retrouve aussi des rapports très précis sur la vie dans ces Frontstalag :

« A partir du 15 juillet tous ont été astreints- à l’exception des sous officiers chefs de groupe- à des travaux dans le camp, dans Châteaubriand (services allemands) et dans les localités avoisinantes comme Rénazé…
A partir du 1° août, la Kommandantur a institué le régime des contrats de travail ce qui a permis à un grand nombre de prisonniers d’être embauchés sans considération de leurs aptitudes- chez des cultivateurs, entrepreneurs ou commerçants de la ville et de la région. L’employeur était tenu de verser à la Kommandantur la somme de 12 Fr par jour et par homme. »

La description de la vie des prisonniers se poursuit tout au long du livre, avec le départ de la plupart pour l’Allemagne, l’organisation de la vie dans les camps, l’apparition des hommes de confiance, les types de travail…

Vous pouvez aussi consulter en ligne :
Mémoire et Avenir
Ou
le dossier de presse proposé par le
Centre d’Histoire de la Résistance et de la déportation de Lyon

Peut-être seriez-vous intéressé par la lecture d’un ouvrage très documenté sur cette question , les camps de prisonniers de guerre en Moselle, et qui concerne une région limitrophe ?

Vous évoquez la présence de prisonniers espagnols.
Pour connaître le périple des républicains espagnols, on peut se reporter à
L’Odyssée pour la liberté : les camps de prisonniers espagnols 1939-1945.
Environ 40 000 étrangers, dont de nombreux réfugiés espagnols, sont soumis, à partir de septembre 1940 au travail obligatoire dans ce qu'on appelle les « groupes de travailleurs étrangers » ». En métropole, il peut s'agir en Zone libre de travaux agricoles dans des fermes pour remplacer les prisonniers de guerre, en zone occupée de travaux de fortification du Mur de l’Atlantique dans le cadre de l'’organisation Todt…
En ligne, on peut consulter par exemple, la partie traitant des espagnols rouges de l’OT, du livre « Travailler dans les entreprises sous l’Occupation».

Un site fort utile pour celles et ceux qui veulent faire des recherches sur les prisonniers de guerre français sous le troisième Reich :
Archives nationales

La liste officielle des prisonniers français numérisée dans Gallica

Le fichier matriculaire des prisonniers de guerre en FRONTSTALAG, 1940-1945
619 MI 1 à 95
Répertoire numérique est consultable sur les site des Archives nationales

Enfin, vous pouvez aussi travailler sur un site de généalogie pour retrouver des ancêtres prisonniers de guerre .

Enfin, sur la Résistance, la plupart des documents que vous pourrez consulter comme par exemple
L’histoire de la Résistance, de François-Georges Dreyfus, font démarrer les premiers actes de résistances dès juillet 1940, tout particulièrement en zone nord. Il faudrait vous retourner vers des ressources d’histoire locale pour connaître la situation précise dans le territoire de Belfort.