Estampille meuble XVIIIème époque Directoire
ARTS ET LOISIRS
+ DE 2 ANS
Le 15/12/2012 à 09h52
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Question d'origine :
Bonjour,
J'ai fait l'acquisition d'un secrétaire droit à abattant en noyer d'époque Directoire.
Sur ce meuble se trouve la marque de la jurande "JME" "Jurés des Maîtres Ebenistes" et l'inscription par marquage à froid "N.MAUR".
Après recherches sur les Maîtres Ebénistes du XVIIIème je trouve une trace d'un ébéniste Jean-Georges MAUR reçu Maître en 1781.
Je n'ai pas trouvé "copie" dans les divers documents de son estampille pour effectuer une comparaison à moins que cette estampille appartienne à un autre ébéniste (fils ou autre) mais mes recherches en ce sens sont demeurées vaines.
Si vous pouviez me renseigner et me donner votre avis sur cette estampille.
Cordialement
Réponse du Guichet

Votre question nous projette dans une situation d’experts que nous ne sommes pas…Quant à notre avis, il se tait sagement et laisse place à nos sources…
Aussi, notre réponse ne peut se soustraire à une analyse visuelle réalisée par un artisan ébéniste, un antiquaire, un commissaire priseur...ou autres spécialistes ainsi qu’à des lieux « ressources » que nous vous conseillons vivement de contacter.
Le Musée des Arts décoratifs (ouvrages et registres spéciaux)
L’Ecole Boulle
Les Archives nationales
Le Mobilier National
Ce dernier s’interroge aussi sur
Par ailleurs, pouvez-vous être formel sur l’appartenance de votre meuble au
En effet, il apparait que le style directoire ne connait plus la marque de
Le mobilier du XVIIIe en France et en Europe
« Les estampilles sont les marques faites avec une matrice en fer, et non pas au feu, par les fabricants de meubles, qu’ils soient ébénistes ou menuisiers. Leur usage est rendu obligatoire en 1751 en même temps que la révision des statuts des guildes ou corporations et abrogé en 1791 quand les corporations furent supprimées. Seuls étaient exempts de cette obligation ceux qui travaillaient pour le roi. Sur les meubles les plus fragiles, la marque ne pouvant pas être gravée était écrite à la plume et à l’encre. D’habitude il s’agissait du nom du fabricant de meuble écrit en entier ou simplement de ses initiales, ou d’un monogramme. »
Pierre Kjellberg poursuit dans le meuble français et européen
« Les anciennes corporations, avec leur discipline et leurs règlements, ont été supprimées. Désormais chaque citoyen peut s’établir et fabriquer ce qu’il désire.
(-) Bien qu’elle ait été abolie en 1791 comme toutes les autres prescriptions corporatives, l’estampille n’en a pas pour autant été abandonnée.
Nos découvertes restent donc faméliques et répétitives... Au fil des différents ouvrages consultés nous avons souvent les mêmes redites sur cet ébéniste, en revanche aucune trace de son estampille:
Jean Georges Maur originaire de Coblence devient Maître en 1781.
Nous retrouvons des traces de son installation Faubourg Saint Antoine puis rue du Cherche-Midi, enfin rue du Sépulcre (rue du dragon) ainsi que des annonces dans
Paul Davidson souligne dans Reconnaître les styles du mobilier et des objets anciens « Les trois facteurs importants à prendre en compte pour dater un meuble sont le style, les matériaux et la construction. Sachant que la plupart des meubles fabriqués à partir du XIXe siècle sont inspirés des styles précédents, il est particulièrement important de prêter attention aux matériaux et à la construction pour la datation d’une pièce. »
Cette datation d’après les matériaux (essence de bois...), les indices de fabrication (méthodes d’assemblage...), ou certains détails (la serrure par exemple…) seraient, semble t-il, des outils d'évaluation implacables et moins discutables que l'estampille.
Si dans l’ouvrage Meubles et sièges du XVIIIe siècle de André Theunissen, Maur n’est pas référencé, in les ébénistes du XVIIIe siècle, le Comte François de Salverte offre le texte le plus développé (néanmoins laconique) des ouvrages consultés : « ébéniste parisien, demeurant rue du Cherche-Midi, dans le voisinage du couvent des Prémontrés, travaillait en 1780 à son compte « sans qualité ni privilèges ».
Après une saisie de ses ouvrages par contravention aux règlements corporatifs (cf. Archives nationales du 30 juin 1781). Un peu plus tard, Maur transféra sa boutique rue du Sépulcre, où il demeurait encore en 1789. On trouve dans les Petites Affiches plusieurs annonces de cet artisan pour vendre des meubles précieux, parmi lesquels un beau tric-trac d’acajou massif « en forme de bureau à la mode » (annonces affiches et avis divers, 14 octobre 1780 ; 20 décembre 1781 et 25 mai 1782)
Dans une édition plus tardive du même auteur datant de 1962, deux précisions viennent enrichir la notice précédente.
"Né à Coblence en Rhénanie, vers 1740, travailla dans sa jeunesse au Faubourg Saint-Antoine".
"Après une saisie de ses ouvrages pour contravention aux règlements corporatifs, il sollicita des lettres de maîtrise qui lui furent accordées le 6 octobre 1781".
Enfin, Jean Nicolay in L’art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle ne fait absolument pas état de Jean-Georges Maur mais dans le chapitre sur les estampilles et les marques au feu nous notons que dans un premier volume (absent des collections de la BML), il serait possible de lire à quel endroit on estampillait et comment et surtout la possibilité de discerner la fausse estampille de la vraie !
« On trouve parfois des estampilles dont les caractères sont minces, allongés, genre « typographie » et assez étroits. Il faut en pareil cas se méfier, car il s’agit souvent d’estampilles apposées au XIXe sur des meubles anciens par des réparateurs ou des marchands. »
Le propos se termine cependant par une note sage :
« Il existe de nombreux meubles excellents qui ne sont pas signés ; d’abord parce qu’à une certaine période on ne signait pas, ensuite parce qu’un meuble, signé à l’origine, avait pu voir son estampille effacée pour de multiples raisons. »
« Un truqueur ne mettra pas sur un meuble une fausse estampille d’un maître peu connu »
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