Question d'origine :
Bonjour !
C'est à propos des infractions politique, militaire et terroriste, et particulière des infractions politiques.
Quand est-ce qu'une infraction est politique ? Je sais qu'il y a deux critères (objectif et subjectif), et que dans mon cours il est marqué qu'en France on ne retient que le critère objectif puisqu'on est indifférent au mobile de l'auteur.
Cependant c'est après que ça se complique, on parle ensuite d'infraction complexe qui seraient des infractions de droit commun par leur objet mais à but politique. Donc les infractions complexes sont des infractions politique ou non ? Selon l'arrêt Gorguloff il semblerait que non, que ce soit des infractions de droit commun, or après dans mon cours on parle d'infraction connexes (infractions de droit commun mais commise à l'occasion des mouvement politique) qui seraient des infractions politiques et ce que je ne comprends vraiment pas, c'est que lors d'un cas pratique, on identifie une infraction complexe et une infraction connexe et on dit qu'on applique alors le régime des infractions politiques! Mais comment est-ce possible puisque les infractions complexes sont sensées être des infractions de droit commun, des infractions ordinaires!
J'ai besoin d'un éclaircissement
Merci beaucoup à ceux qui répondront !
Réponse du Guichet

En premier lieu, nous vous rappelons que nous sommes bibliothécaires et que nous ne faisons pas autorité en matière de droit. Les notions que vous trouverez ci-dessous ne sont données qu’à titre indicatif :
Bien que la distinction soit difficile à établir, à la vue du Code pénal qui n’édicte pas de peines par exemple pour le terrorisme, on peut définir le champ d’application des infractions politiques.
Les délits politiques n’ont pas de peines spécifiques, et entrainent donc un emprisonnement ou une amende. Les infractions politiques ne donnent pas lieu à une extradition, exceptée en cas de compétence de la Cour pénale internationale. L’auteur pourra ainsi être jugé par les autorités françaises.
Si beaucoup de règles procédurières sont les mêmes qu’en droit commun, les infractions politiques donnent lieu à un régime spécial en différents domaines. Ainsi, le tribunal correctionnel ne peut décerner un mandat d’arrêt contre un délinquant politique ; de même la comparution immédiate devant ce tribunal est impossible dans ce cas. Les peines, elles, seront à priori les mêmes qu’en droit commun ; cependant, les conditions de détention seront plus souples (droit de visite tous les jours, séparation avec les autres détenus).
Le monde politique
Vocabulaire juridique.-PUF, 2004
Vous pouvez compléter les définitions ci-dessus par la consultation de l'Encyclopédie Universalis sur place à La Bibliothèque Municipale de Lyon.
Enfin, les deux articles ci-dessous répondent, à notre sens, à votre interrogation, en particulier la note juridique émanant de l 'université de Picardie :
Les délits politiques .-Persée
Codifier l' infraction politique ? par José Lefebvre
La définition de l'infraction ne pose pas, en elle-même, de grandes difficultés. De manière généralement entendue, il s'agit d'un comportement prohibé par la loi, ou le règlement, et assorti par ce texte d'une sanction. En revanche, la définition du caractère politique de cette infraction est plus difficile.
Avec les infractions réalisées par des hommes politiques à l'occasion de leurs fonctions, l'infraction politique ouvre un champ indéterminé de réflexion3 Il est ainsi difficile de définir ce qu'est un homme politique. Entre l'élu local ou national, le membre du gouvernement ou d'un parti politique, l'imprécision est reine. De plus, il faut s'interroger sur les infractions réalisées à l'occasion d'une activité politique, ou dont l'exercice d'une activité politique
permet ou favorise la réalisation. Il est donc nécessaire de restreindre rapidement ce champ d'investigation, sauf à s'enfoncer dans un dédale de distinctions qui priveraient d'intérêt la question centrale et n'apporteraient aucun éclaircissement
sur ce qu'est une infraction politique au regard du droit pénal.
En conséquence, il s'agit de s'intéresser au comportement commis par tout citoyen dont la qualification le fait ressortir de la catégorie des infractions politiques. Pourtant, même ainsi délimitée, la pertinence du sujet reste relative.
En fait, il est possible de s'interroger sur l'existence réelle de cette catégorie. En ce sens, le silence du Code pénal est significatif. L'infraction politique n'apparaît nulle part. Toutefois, la jurisprudence et la doctrine en font un usage courant…
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