Le livre audio

Bonjour,

En complément des éléments historiques fournis par Wikipedia sur le livre audio, voici ce qu’on peut lire dans le Dictionnaire encyclopédique du livre (article consultable dans son intégralité à la Bibliothèque municipale de Lyon) :

La création de la Phonothèque nationale (1934), aujourd’hui département de l’Audiovisuel de la Bnf, sera une première forme de reconnaissance de ce médium. Son objectif initial était la conservation de voix célèbres, celles d’hommes politiques, d’écrivains ou d’artistes, parfois spécialement enregistrées ou reprises dès les premiers temps de la radio. Ainsi possédons-nous des enregistrements de Guillaume Apollinaire, de Sigmund Freud, de Paul Valéry qui seront perpétués par le disque.
Aux premiers enregistrements sur cylindre succéda le « livre-disque » 78 tours, puis avec l’apparition du microsillon, les 16, 45 et 33 tours offrirent une durée d’écoute atteignant environ 25 minutes par face, l’éditeur américain McGraw-Hill ayant eu un rôle de pionnier en ce domaine dès 1946. Puis les cassettes sur bande magnétique, assurant une durée égale ou supérieure, prirent le relais dans les années 1960. Le cédérom (permettant aussi la reproduction d’images) représente aujourd’hui une qualité d’écoute inégalée.
La nécessaire brièveté des textes littéraires enregistrables a longtemps condamné l’audiolivre à la poésie où Pierre Seghers, dès 1958, s’imposa avec « Les poètes dits par eux-mêmes », en 45 tours. Simultanément, les récits et poèmes pour enfants connurent une diffusion très importante, tandis que les éditeurs de méthodes de langues étrangères ou scolaires adoptaient avec succès ce nouveau support, souvent sans renoncer à de classiques livrets d’accompagnement. On n’omettra pas enfin de mentionner diverses séries pour handicapés visuels, voire auditifs.

La liste des principaux éditeurs français peut être retrouvée sur le site de la Fondation orange.

Historiquement, le public privilégié des audiobooks est, comme on l’a vu plus haut, les handicapés visuels et la jeunesse, mais le marché s’élargit (plus lentement en France que dans les pays anglo-saxons) avec l’arrivée des grands éditeurs (Gallimard, France Loisir…) qui modifient l’offre : les audiobooks ne se cantonnent plus aux œuvres libres de droit et au documentaire, et les meilleures ventes « audio » ressemblent de plus en plus aux succès du marché du livre papier. Un facteur déterminant de cette évolution est le développement des loisirs en situation de mobilité, comme l’explique Valérie Lévy-Soussan, directrice d’Audiolib :

Un des facteurs de croissance, visible à l'étranger notamment, c'est le développement de la pratique du divertissement en situation de mobilité : le livre audio permet d'occuper le temps de mobilité à lire, à des moments où on ne peut pas regarder un livre. Les voitures sont de plus en plus souvent équipées de lecteurs CD et/ou Mp3. Et puis plus récemment, il y a eu l'arrivée des baladeurs Mp3, iPod et maintenant les iPhones. Une petite application Audiolib a même été créée pour ces produits Apple. On peut accéder aux extraits de livres et petites vidéos d'enregistrement.

Source : lepoint.fr


En dehors de l’offre gratuite, les prix du livre audio sont variables, et semblent être plus élevés que les prix du format papier. A titre d’exemple et de comparaison, vous pouvez jeter un œil sur le site de France Loisir, Gallimard, VDB, les éditions Thélème, et Le livre qui parle, pour vous faire votre propre idée.


Enfin, concernant le délai de sortie des livres audio par rapport à leur équivalent papier, nous n’avons pas trouvé d’information qui réponde précisément à votre question, mais vous pouvez cependant visionner la vidéo proposée par Bookdoreille, qui vous en apprendra plus sur la conception d’un audiobook, et notamment combien de temps est nécessaire pour l’enregistrement, l’édition, les corrections, le mixage... soit 20 jours de travail pour 400 pages en moyenne.


Pour aller plus loin :

Les livres qui parlent, François Lapèlerie, BBF n°5, 1994.