Question d'origine :
Ja doit faire un debat argumenté sur l'euthanasie et il me faut des arguments pour montré que je suis contre l'euthanasie.
Réponse du Guichet

Bonjour,
France Info a organisé le vendredi 24 janvier une émission sur « L’Euthanasie, un casse-tête éthique » au cours de laquelle les différents arguments (les défenseurs et les détracteurs de l’euthanasie) étaient présentés. Parmi les arguments contre, retenons :
- La pente glissante. Quand on crée un droit de donner la mort, on ne peut pas maîtriser toutes les conséquences et les malversations qu'il permet (captation d'héritages, cas de médecins sadiques...).
- La pression budgétaire. En période de restrictions budgétaires et de vieillissement de la population, ne risque-t-on pas de se débarrasser plus vite des malades en fin de vie ?
- La dignité humaine. Toute personne est également digne : Mozart, Einstein, le président de la République, un handicapé, un malade en phase terminale... Administrer la mort, ce serait bafouer la dignité d'un homme, ce qu'il a de "sacré" en tant que personne.
Par ailleurs, l’article « Euthanasie » publié sur Wikipedia reprend les problèmes que peuvent susciter l’euthanasie :
Les contours de la notion de droit à la vie sont l'objet de débats, philosophiques, juridiques et moraux. Plusieurs traditions philosophiques ou religieuses rejettent ainsi le suicide sous ses différentes formes. D'autres rejettent spécifiquement l'euthanasie : l'intervention d'un acteur qui met fin à la vie du patient est assimilée à une forme de meurtre
La liberté
Axel Kahn évoque le caractère contraint de la demande d'euthanasie (par la douleur, le sentiment d'abandon, le désespoir, etc.). Cette dimension contrainte lui semble par essence incompatible avec l'exercice d'une authentique liberté. Dès lors, la première réponse de la société à ces demandes ne devrait jamais être l'organisation d'un suicide assisté ou d'un acte d'euthanasie direct, mais devrait être de tenter de rétablir les conditions d'une liberté authentique par le rétablissement d'une vie désirable
La vision de la dignité de la vie humaine
Un point qui marque très couramment la ligne de partage entre partisans et opposants à l'euthanasie est la vision de la dignité humaine, puisque c'est un argument invoqué aussi bien pour justifier le maintien de l'interdiction de l'euthanasie que sa dépénalisation. Ainsi, une recommandation de l'assemblée parlementaire du conseil de l'Europe, adoptée le 21 mai 1999, stipule que la dignité est une notion absolue :
« La dignité est inhérente à l'existence de tout être humain. Si sa possession était due à des particularités, à des compétences ou à une condition quelconque, la dignité ne serait ni également ni universellement le propre de tous les êtres humains. L'être humain est donc investi de dignité tout au long de sa vie. La douleur, la souffrance ou la faiblesse ne peuvent l'en priver. »
La recommandation appelle en conséquence à « consacr[er] et protég[er] le droit des malades incurables et des mourants à une gamme complète de soins palliatifs » et à « mainten[ir] l'interdiction absolue de mettre intentionnellement fin à la vie des malades incurables et des mourants »39.
Selon les opposants à l'euthanasie, les douleurs sont actuellement bien prises en compte et souvent calmées de manière efficace, en particulier dans les services de soins palliatifs
Église catholique
Pour le catholicisme, dont la doctrine à ce sujet a été rappelée par la lettre encyclique Evangelium vitae (L'Évangile de la vie) du pape Jean-Paul II en 1995, l'euthanasie est en opposition directe avec le 6e commandement : « Tu ne tueras point » (Exode XX/13). En conséquence, toute forme d'euthanasie est prohibée. Le catéchisme distingue toutefois clairement euthanasie active et le simple refus de l'acharnement thérapeutique, qu'il considère comme licite.
« […] l’euthanasie est donc un crime qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience ». Evangelium vitae, no 7346.
Cette interdiction entre dans le cadre plus général de la dénonciation d'une « culture de mort » des sociétés occidentales pour lesquelles « une incapacité irréversible prive une vie de toute valeur ». Au contraire, pour les catholiques, la profondeur de la vocation surnaturelle de l'Homme révèle la grandeur et le prix de sa vie humaine, même dans sa phase temporelle.
Par ailleurs, les soins palliatifs sont acceptés, il est notamment « licite de supprimer la douleur au moyen de narcotiques, même avec pour effet d'amoindrir la conscience et d'abréger la vie » (affirmation de Pie XII rappelée dans Evangelium Vitae, 65). Le Vatican a réaffirmé en septembre 2007 que l'alimentation des patients dans un « état végétatif » était « obligatoire », à propos du cas de Terri Schiavo, une Américaine dans le coma pendant 15 ans et décédée en 2005 après que son alimentation eut été interrompue.
Le Figaro consacre, le 12 février 2014, un article sur l’euthanasie : vers des pressions involontaires sur les malades » dans lequel il reprend certains arguments :
Ouvrir la porte à la légalisation de l'euthanasie, c'est aussi culpabiliser les patients qui font le choix de vivre avec la douleur, leur dire qu'en finir coûterait moins à une société qui juge cette souffrance indigne. C'est leur indiquer la voie du suicide. Les mots sont souvent piégés, l'euthanasie n'est pas une mort douce.
La question de l’euthanasie a, dans le cadre scolaire, été étudiée sur les sites :
tpe-euthanasie.ekblog.com
etudier.com
Pour approfondir le sujet, nous vous conseillons ces quelques lectures :
* Faut-il légaliser l'euthanasie ? / Luc Ferry & Axel Kahn, 2010 : Des voix toujours plus nombreuses s'élèvent pour demander que les malades incurables souffrant de handicaps très lourds ou de douleurs invalidantes chroniques se voient reconnaître, comme c'est déjà le cas dans certains pays, le droit de mettre fin à leurs jours avec l'aide de médecins. Le débat est régulièrement relancé par les médias relayant les appels de patients désespérés, mais aussi de leur famille ou des équipes soignantes qui se sentent abandonnées face à un choix tragique : se mettre hors la loi en " donnant la mort " ou bien " laisser souffrir mille morts ". Entre le maintien du statu quo par crainte qu'un pas vers l'" euthanasie active ", même sévèrement encadrée, n'ouvre à d'incontrôlables dérives et le cas extrême de la Suisse où des sociétés privées peuvent faire de la publicité pour un service de " suicide assisté ", quel parti adopter ? Luc Ferry et Axel Kahn mettent en perspective les arguments qui plaident pour ou contre une évolution de la loi en ce domaine.
* Choisir sa mort: les débats de l'euthanasie / Eric Fourneret; préface de Emmanuel Picavet, 2012 : L'auteur examine les différentes positions et les témoignages concernant l'euthanasie. Il montre que l'aspect normatif, bien que nécessaire, n'est pas la seule voie possible d'exploration de la situation. Il s'agit d'appliquer une éthique descriptive fondée sur l'attention aux intonations et aux expressions singulières.
Penser solidairement la fin de vie. Rapport à François Hollande président de la République. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, 18 décembre 2012.
France Info a organisé le vendredi 24 janvier une émission sur « L’Euthanasie, un casse-tête éthique » au cours de laquelle les différents arguments (les défenseurs et les détracteurs de l’euthanasie) étaient présentés. Parmi les arguments contre, retenons :
- La pente glissante. Quand on crée un droit de donner la mort, on ne peut pas maîtriser toutes les conséquences et les malversations qu'il permet (captation d'héritages, cas de médecins sadiques...).
- La pression budgétaire. En période de restrictions budgétaires et de vieillissement de la population, ne risque-t-on pas de se débarrasser plus vite des malades en fin de vie ?
- La dignité humaine. Toute personne est également digne : Mozart, Einstein, le président de la République, un handicapé, un malade en phase terminale... Administrer la mort, ce serait bafouer la dignité d'un homme, ce qu'il a de "sacré" en tant que personne.
Par ailleurs, l’article « Euthanasie » publié sur Wikipedia reprend les problèmes que peuvent susciter l’euthanasie :
Les contours de la notion de droit à la vie sont l'objet de débats, philosophiques, juridiques et moraux. Plusieurs traditions philosophiques ou religieuses rejettent ainsi le suicide sous ses différentes formes. D'autres rejettent spécifiquement l'euthanasie : l'intervention d'un acteur qui met fin à la vie du patient est assimilée à une forme de meurtre
Axel Kahn évoque le caractère contraint de la demande d'euthanasie (par la douleur, le sentiment d'abandon, le désespoir, etc.). Cette dimension contrainte lui semble par essence incompatible avec l'exercice d'une authentique liberté. Dès lors, la première réponse de la société à ces demandes ne devrait jamais être l'organisation d'un suicide assisté ou d'un acte d'euthanasie direct, mais devrait être de tenter de rétablir les conditions d'une liberté authentique par le rétablissement d'une vie désirable
Un point qui marque très couramment la ligne de partage entre partisans et opposants à l'euthanasie est la vision de la dignité humaine, puisque c'est un argument invoqué aussi bien pour justifier le maintien de l'interdiction de l'euthanasie que sa dépénalisation. Ainsi, une recommandation de l'assemblée parlementaire du conseil de l'Europe, adoptée le 21 mai 1999, stipule que la dignité est une notion absolue :
« La dignité est inhérente à l'existence de tout être humain. Si sa possession était due à des particularités, à des compétences ou à une condition quelconque, la dignité ne serait ni également ni universellement le propre de tous les êtres humains. L'être humain est donc investi de dignité tout au long de sa vie. La douleur, la souffrance ou la faiblesse ne peuvent l'en priver. »
La recommandation appelle en conséquence à « consacr[er] et protég[er] le droit des malades incurables et des mourants à une gamme complète de soins palliatifs » et à « mainten[ir] l'interdiction absolue de mettre intentionnellement fin à la vie des malades incurables et des mourants »39.
Selon les opposants à l'euthanasie, les douleurs sont actuellement bien prises en compte et souvent calmées de manière efficace, en particulier dans les services de soins palliatifs
Pour le catholicisme, dont la doctrine à ce sujet a été rappelée par la lettre encyclique Evangelium vitae (L'Évangile de la vie) du pape Jean-Paul II en 1995, l'euthanasie est en opposition directe avec le 6e commandement : « Tu ne tueras point » (Exode XX/13). En conséquence, toute forme d'euthanasie est prohibée. Le catéchisme distingue toutefois clairement euthanasie active et le simple refus de l'acharnement thérapeutique, qu'il considère comme licite.
« […] l’euthanasie est donc un crime qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience ». Evangelium vitae, no 7346.
Cette interdiction entre dans le cadre plus général de la dénonciation d'une « culture de mort » des sociétés occidentales pour lesquelles « une incapacité irréversible prive une vie de toute valeur ». Au contraire, pour les catholiques, la profondeur de la vocation surnaturelle de l'Homme révèle la grandeur et le prix de sa vie humaine, même dans sa phase temporelle.
Par ailleurs, les soins palliatifs sont acceptés, il est notamment « licite de supprimer la douleur au moyen de narcotiques, même avec pour effet d'amoindrir la conscience et d'abréger la vie » (affirmation de Pie XII rappelée dans Evangelium Vitae, 65). Le Vatican a réaffirmé en septembre 2007 que l'alimentation des patients dans un « état végétatif » était « obligatoire », à propos du cas de Terri Schiavo, une Américaine dans le coma pendant 15 ans et décédée en 2005 après que son alimentation eut été interrompue.
Le Figaro consacre, le 12 février 2014, un article sur l’euthanasie : vers des pressions involontaires sur les malades » dans lequel il reprend certains arguments :
Ouvrir la porte à la légalisation de l'euthanasie, c'est aussi culpabiliser les patients qui font le choix de vivre avec la douleur, leur dire qu'en finir coûterait moins à une société qui juge cette souffrance indigne. C'est leur indiquer la voie du suicide. Les mots sont souvent piégés, l'euthanasie n'est pas une mort douce.
La question de l’euthanasie a, dans le cadre scolaire, été étudiée sur les sites :
tpe-euthanasie.ekblog.com
etudier.com
Pour approfondir le sujet, nous vous conseillons ces quelques lectures :
* Faut-il légaliser l'euthanasie ? / Luc Ferry & Axel Kahn, 2010 : Des voix toujours plus nombreuses s'élèvent pour demander que les malades incurables souffrant de handicaps très lourds ou de douleurs invalidantes chroniques se voient reconnaître, comme c'est déjà le cas dans certains pays, le droit de mettre fin à leurs jours avec l'aide de médecins. Le débat est régulièrement relancé par les médias relayant les appels de patients désespérés, mais aussi de leur famille ou des équipes soignantes qui se sentent abandonnées face à un choix tragique : se mettre hors la loi en " donnant la mort " ou bien " laisser souffrir mille morts ". Entre le maintien du statu quo par crainte qu'un pas vers l'" euthanasie active ", même sévèrement encadrée, n'ouvre à d'incontrôlables dérives et le cas extrême de la Suisse où des sociétés privées peuvent faire de la publicité pour un service de " suicide assisté ", quel parti adopter ? Luc Ferry et Axel Kahn mettent en perspective les arguments qui plaident pour ou contre une évolution de la loi en ce domaine.
* Choisir sa mort: les débats de l'euthanasie / Eric Fourneret; préface de Emmanuel Picavet, 2012 : L'auteur examine les différentes positions et les témoignages concernant l'euthanasie. Il montre que l'aspect normatif, bien que nécessaire, n'est pas la seule voie possible d'exploration de la situation. Il s'agit d'appliquer une éthique descriptive fondée sur l'attention aux intonations et aux expressions singulières.
Penser solidairement la fin de vie. Rapport à François Hollande président de la République. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, 18 décembre 2012.
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