Question d'origine :
Lorsque dans un dictionnaire je cherche la définition de question je trouve interroger, et bien sur lorsque je cherche interrogation je trouve questionner.
Si j'admet que questionner quelqu'un sur quelque chose de précis qu'il connaît, quelle est alors la différence avec interroger.
Interroger serait-il poser une question à quelqu'un qui ne connaitrait pas la réponse.
Pouvez vous m'éclairer sur ces deux vocables qui semble proche mais il me semble qu'il n'y a pas de synonyme dans notre langue.
Merci
Maxime Fellion.
Réponse du Guichet

Bonjour,
"Questionner" et "interroger" sont effectivement deux mots au sens très proche.
Le Dictionnaire historique de la langue française, en nous retraçant leur histoire et leur origine, nous permet de dégager quelques nuances :
Interroger :
v.tr. réfection (199) de interroguer (1355), est un emprunt au latin classique interrogare qui a d'abord signifié "demander les avis (de plusieurs personnes)" puis, en parlant d'une seule personne, "interroger", et a pris en droit le sens de "questionner ", "poursuivre en justice " et enfin "argumenter ", en philosophie.
Ce verbe est composé de "inter-" et de "rogare" dont les premiers sens étaient "s'adresser à " et "poser une question à (qqn)" (-> rogatoire). "Rogare" est sans doute apparenté à regere (-> régir). Interrogare avait normalement abouti en ancien français, par évolution phonétique, à "enterver" "interroger qqn", "exprimer qqch." (v. 1165) ; cette forme conserve le sens de "comprendre" en argot, de Villon jusqu'au XVIIIe siècle ; par métathèse, elle est devenue (1725) "entraver".
Le verbe conserve le sens latin de "questionner" (qqn), d'abord dans un contexte juridique puis avec une valeur générale. [...]
Depuis le XVIIe siècle, "interroger" signifie "examiner attentivement (qqch) pour y trouver réponse à une question" et "interroger qqn" se spécialise dans un contexte scolaire (1690).
"S'interroger" en emploi réfléchi "se poser des questions à soi-même" est attesté chez Diderot (av. 1784).
Question :
n.f. est emprunté (v.1119) au latin "quaestio", -onis, nom d'action dérivé du supin (quaestum, également quaesitum d'où quaesitio en latin impérial), de "quaerere" (-> quérir). Le mot, qui désigne la recherche en général, s'est spécialisé en droit au sens d'"enquête", "interrogatoire", plus spécialement "enquête avec torture, et dans la langue philosophique "interrogation, discussion" correspondant au grec zêtêsis, zêtêma.
Le mot, sans reprendre le sens général du latin,réservé en français à quête et à recherche, a été emprunté pour désigner une demande faite en vue d'une information, d'un éclaircissement. Avant la fin du XIIe siècle, question désigne un point qui prête à discussion, soulève un débat théorique ou pratique (v.1190). [...]
Question s'applique spécialement à un point d'intérêt, une matière à réflexion (v. 1190), à ce dont il s'agit (v. 1370) [...]
Le sens spécial de "torture infligée à un accusé pour obtenir des aveux" (fin XIVe siècle), repris du latin, a disparu avec l'Ancien Régime, sauf en histoire.
Le principal dérivé de "question" est "questionner" v. tr. (XIIIe siècle), qui signifie "poser des questions (à qqn )" ; son autre sens de "soumettre à la torture" (1349) est sorti d'usage, parallèlement au sens correspondant du nom.
"Questionner" et "interroger" sont effectivement deux mots au sens très proche.
Le Dictionnaire historique de la langue française, en nous retraçant leur histoire et leur origine, nous permet de dégager quelques nuances :
Interroger :
v.tr. réfection (199) de interroguer (1355), est un emprunt au latin classique interrogare qui a d'abord signifié "demander les avis (de plusieurs personnes)" puis, en parlant d'une seule personne, "interroger", et a pris en droit le sens de "
Ce verbe est composé de "inter-" et de "rogare" dont les premiers sens étaient "s'adresser à " et "poser une question à (qqn)" (-> rogatoire). "Rogare" est sans doute apparenté à regere (-> régir). Interrogare avait normalement abouti en ancien français, par évolution phonétique, à "enterver" "interroger qqn", "exprimer qqch." (v. 1165) ; cette forme conserve le sens de "comprendre" en argot, de Villon jusqu'au XVIIIe siècle ; par métathèse, elle est devenue (1725) "entraver".
Le verbe conserve le sens latin de "questionner" (qqn), d'abord dans un contexte juridique puis avec une valeur générale. [...]
Depuis le XVIIe siècle,
"S'interroger" en emploi réfléchi "se poser des questions à soi-même" est attesté chez Diderot (av. 1784).
Question :
n.f. est emprunté (v.1119) au latin "quaestio", -onis, nom d'action dérivé du supin (quaestum, également quaesitum d'où quaesitio en latin impérial), de "quaerere" (-> quérir). Le mot, qui désigne la recherche en général, s'est spécialisé en droit au sens d'"enquête", "interrogatoire", plus spécialement "enquête avec torture, et dans la langue philosophique "interrogation, discussion" correspondant au grec zêtêsis, zêtêma.
Le mot, sans reprendre le sens général du latin,
Question s'applique spécialement à un point d'intérêt, une matière à réflexion (v. 1190), à ce dont il s'agit (v. 1370) [...]
Le sens spécial de "torture infligée à un accusé pour obtenir des aveux" (fin XIVe siècle), repris du latin, a disparu avec l'Ancien Régime, sauf en histoire.
Le principal dérivé de "question" est "questionner" v. tr. (XIIIe siècle), qui signifie "
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