Question d'origine :
Bonjour à tous ! Connaissez-vous des auteurs (et autrices) qui emploient le féminin AUTRICE de préférence à AUTEURE, forme injustifiable puisque, comme l'a fait remarquer Remy de Gourmont, nous disons bien actrice, aviatrice, cantatrice, bienfaitrice,etc. Merci de votre réponse !
Réponse du Guichet
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- Département : Langues et Littératures
Le 12/03/2014 à 08h30
Bonjour,
Le dictionnaire historique de la langue française, Alain REY, 2012 dit que le mot « auteur » n’a pratiquement pas de féminin en français d’Europe : on trouve néanmoins femme-auteur, autrice et auteuse (1785, Restif), auteuresse (av.1921), autoresse et authoress (1867, chez TAINE, anglicisme). Même autrice, plus régulier et ancien, reste peu usité. Les Québécois utilisent en revanche la forme analogique auteure.
Le correcteur d’orthographe sous la direction de Cécile LABRO, 2011 ne connaît pas d’autrice mais a bien référencé auteure.
Le nouveau dictionnaire féminin-masculin des professions et des fonctions, par Thérèse MOREAU, 1999 déclare « qu’acteur et auteur étant le même vocable, on préfèrera donc la forme autrice, même si au Québec la forme auteure est employée ».
Le précis de français précieux au XXIè siècle, Pierre MERLE, 2002 définit une auteure comme un auteur de sexe féminin à la mode québécoise.
Enfin, Le GREVISSE à propos des noms de métiers, professions et fonctions, indique en résumé que certaines finales se prêtent très facilement au féminin comme –teur, que la solution la plus simple parce qu’elle contourne les difficultés quelles qu’elles soient est de ne pas modifier le masculin rebelle aux changements et de confier aux déterminants, aux épithètes, etc. la charge de marquer le genre, avec comme exemple : L’AUTEUR plutôt INTEMPORELLE du Rempart des béguines [Françoise Mallet-Joris] (POIROT-DELPECH, dans le Monde , 3 juin 1983).
Il conclue ainsi : « Enfin, ces réformateurs qui ne voient le français que sous sa forme écrite feraient disparaître de nombreuses formes où le féminin était aussi distinct à l’oreille et, en rapprochant le plus possible le féminin du masculin, ils réduiraient la présence de la féminité dans la langue, ce qui est contraire au but poursuivi et qui reproduirait avec d’autres mots la situation contre laquelle on s’élève. »
Voici un lien intéressant sur l’origine d’autrice article Le Soir, 29 novembre 2013
Quant à savoir si les auteurs et autrices emploient le féminin autrice de préférence à auteure, nous n’avons aucun moyen de le savoir. Vous pouvez toujours contacter la maison d’édition de vos auteurs, autrices préférés et leur poser la question.
Cordialement.
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