Question d'origine :
Gardien de musée.
Nous connaissons tous les musées. En revanche il y une catégorie de personnel qui sont devenu un cliché ; le gardien de musée. Celui dont on ne sait ce qu’il fait.
Je cherche à savoir comment cette profession ou cette activité est apparue. A-t-on attendu le premier vol, ou a-t-on eu l’idée de trouver une activité pour des professions à la retraite (ancien militaire) ? Vivant Denon a-t-il prévu cette catégorie de personnel ?
Je ne trouve aucun article ou ouvrage traité de cette catégorie de personnel, le gardien de musée ou de monument historique.
Avez-vous quelques indications à me proposer sur ce thème, ouvrage, site internet, etc.
Cordialement
Maxime Fellion.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/03/2014 à 10h21
Bonjour,
Le métier de gardien de musée n’a pas été un sujet intensément étudié. Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver la date de la création de ce métier. Il semble qu’il soit né en même temps que les musées.
Il faut revenir à l’histoire des musées pour avoir des renseignements sur le métier de surveillant de musée :
« Le siècle des Lumières et la Révolution française vont bouleverser l’approche muséale. Ainsi, le statut de l’oeuvre d’art change et il revient au musée d’éduquer le peuple, de lui permettre l’accès au Beau. En résumé, il contribue à ce que l’art devienne public et les philosophes s’insurgent contre la pratique des collectionneurs privés qui ne permettent pas à la société de profiter des oeuvres. Ce n’est pourtant qu’en 1791 que le musée du Louvre est affecté à la « conservation des oeuvres des sciences et des arts ». L’État consacre alors un budget pour créer des lieux de conservation d’un patrimoine commun. Désormais, ce musée a pour vocation de former le goût du public, d’acquérir des oeuvres, d’inventorier, de classer, d’authentifier et de restaurer. La muséologie, qui apparaît à cette époque, a ainsi pour but d’étudier le rôle du musée dans la société.
Au XIXe siècle, les musées, faute de financement et de personnels compétents, sont souvent vétustes et les collections ne sont guère mises en valeur. Bien qu’ouverts à tous, ils restent populaires – seules les expositions universelles attirent une foule bien plus importante – et sont essentiellement fréquentés par une bourgeoisie érudite à la recherche du plaisir esthétique.
Le XXe siècle, poursuit d’abord la lancée xixe en créant un nombre impressionnant de musées : scientifiques (palais de la Découverte en 1936), commémoratifs (Clémenceau), de collectionneurs (Camondo), d’artistes (Rodin), d’histoire spécialisée (musique, médecine…).
À partir des années soixante-dix, on assiste à une hyperconsommation muséale. »
Source : Quelques repères sur l’histoire des musées du CNDP d’Amiens.
C’est donc la multiplication des musées que l’on doit la création de ce métier, comme l’indique l’article de la Dépêche, Les gardiens de musée font partie du patrimoine :
« Que seraient les musées sans les gardiens? Les journées du patrimoine, qui ont lieu ce week-end, sont l'occasion de parler de ces femmes et de ces hommes restés trop souvent dans l'ombre des salles.
Il y a environ 3.500 agents d'accueil (terme en vigueur depuis 1995) dans les musées et domaines.Démarré il y a une centaine d'années avec l'apparition des premiers grands espaces culturels, le métier de gardien de musée a depuis beaucoup évolué. Peu nombreux à l'époque où ce personnel faisait souvent office de conférencier et d'employé à tout faire, le gardien est aujourd'hui appelé pour un travail bien précis. « Etre agent d'accueil, c'est d'abord surveiller discrètement le public et faire preuve de patience et de diplomatie », précise d'emblée Charles Schaettel, conservateur à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Car même si beaucoup de visiteurs pensent encore que le gardien est un personnage transparent, faisant presque partie du patrimoine, il n'en reste pas moins que sa présence reste indispensable et qu'elle se transforme régulièrement avec le temps et les époques.
« Avant », poursuit Charles Schaettel, « cet employé était largement tributaire d'une image. Perdu dans un coin et dans ses rêves, on se demandait presque à quoi il servait, lorsqu'on ne pensait pas qu'il dormait ». Avec l'apparition de plus de quatre cents chantiers d'art dans les années 90 et la structure de plus en plus vivante de pôles culturels, la métamorphose du métier n'a pas tardé à s'effectuée.
Hier et aujourd'hui
« Actuellement, le gardien est de plus en plus appelé à assumer une multitude de choses intéressantes », précise Brigitte Téhoval, chef adjointe du département des professions et des personnels de la direction des musées de France. « Entre l'accueil des visiteurs, les explications complémentaires des oeuvres, la tenue parfois de la caisse et la formation aux mesures d'urgence, le rôle du gardien est devenu polyvalent ». Il est le premier contact du public, le premier repère vivant dans les salles immenses aux parquets cirés. « Rien dans ce métier n'est comparable avec jadis », soulignent Josette et Michèle, dix ans de carrière au musée des Augustins de Toulouse. « Avant, l'imprécision était notre lot quotidien, on ignorait à quoi on servait vraiment. Désormais, on saisit un peu plus pourquoi on se lève le matin ».
En salle, pour éviter la lassitude, le roulement de présence se fait toutes les deux heures, le ménage n'est plus le lot des gardiennes et des stages de formation sont régulièrement mis en place. « Même si on doit toujours affronter la grogne de quelques visiteurs, nous sommes aussi souvent les vedettes des photos de touriste », plaisante Josette.
[…] »
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ces ouvrages :
- Une histoire des musées de France : XVIIIe-XXe siècle de Dominique Poulot.
- Musée et muséologie de Dominique Poulot.
Bonne journée.
Le métier de gardien de musée n’a pas été un sujet intensément étudié. Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver la date de la création de ce métier. Il semble qu’il soit né en même temps que les musées.
Il faut revenir à l’histoire des musées pour avoir des renseignements sur le métier de surveillant de musée :
« Le siècle des Lumières et la Révolution française vont bouleverser l’approche muséale. Ainsi, le statut de l’oeuvre d’art change et il revient au musée d’éduquer le peuple, de lui permettre l’accès au Beau. En résumé, il contribue à ce que l’art devienne public et les philosophes s’insurgent contre la pratique des collectionneurs privés qui ne permettent pas à la société de profiter des oeuvres. Ce n’est pourtant qu’en 1791 que le musée du Louvre est affecté à la « conservation des oeuvres des sciences et des arts ». L’État consacre alors un budget pour créer des lieux de conservation d’un patrimoine commun. Désormais, ce musée a pour vocation de former le goût du public, d’acquérir des oeuvres, d’inventorier, de classer, d’authentifier et de restaurer. La muséologie, qui apparaît à cette époque, a ainsi pour but d’étudier le rôle du musée dans la société.
Au XIXe siècle, les musées, faute de financement et de personnels compétents, sont souvent vétustes et les collections ne sont guère mises en valeur. Bien qu’ouverts à tous, ils restent populaires – seules les expositions universelles attirent une foule bien plus importante – et sont essentiellement fréquentés par une bourgeoisie érudite à la recherche du plaisir esthétique.
Le XXe siècle, poursuit d’abord la lancée xixe en créant un nombre impressionnant de musées : scientifiques (palais de la Découverte en 1936), commémoratifs (Clémenceau), de collectionneurs (Camondo), d’artistes (Rodin), d’histoire spécialisée (musique, médecine…).
À partir des années soixante-dix, on assiste à une hyperconsommation muséale. »
Source : Quelques repères sur l’histoire des musées du CNDP d’Amiens.
C’est donc la multiplication des musées que l’on doit la création de ce métier, comme l’indique l’article de la Dépêche, Les gardiens de musée font partie du patrimoine :
« Que seraient les musées sans les gardiens? Les journées du patrimoine, qui ont lieu ce week-end, sont l'occasion de parler de ces femmes et de ces hommes restés trop souvent dans l'ombre des salles.
Il y a environ 3.500 agents d'accueil (terme en vigueur depuis 1995) dans les musées et domaines.
« Avant », poursuit Charles Schaettel, « cet employé était largement tributaire d'une image. Perdu dans un coin et dans ses rêves, on se demandait presque à quoi il servait, lorsqu'on ne pensait pas qu'il dormait ». Avec l'apparition de plus de quatre cents chantiers d'art dans les années 90 et la structure de plus en plus vivante de pôles culturels, la métamorphose du métier n'a pas tardé à s'effectuée.
Hier et aujourd'hui
« Actuellement, le gardien est de plus en plus appelé à assumer une multitude de choses intéressantes », précise Brigitte Téhoval, chef adjointe du département des professions et des personnels de la direction des musées de France. « Entre l'accueil des visiteurs, les explications complémentaires des oeuvres, la tenue parfois de la caisse et la formation aux mesures d'urgence, le rôle du gardien est devenu polyvalent ». Il est le premier contact du public, le premier repère vivant dans les salles immenses aux parquets cirés. « Rien dans ce métier n'est comparable avec jadis », soulignent Josette et Michèle, dix ans de carrière au musée des Augustins de Toulouse. « Avant, l'imprécision était notre lot quotidien, on ignorait à quoi on servait vraiment. Désormais, on saisit un peu plus pourquoi on se lève le matin ».
En salle, pour éviter la lassitude, le roulement de présence se fait toutes les deux heures, le ménage n'est plus le lot des gardiennes et des stages de formation sont régulièrement mis en place. « Même si on doit toujours affronter la grogne de quelques visiteurs, nous sommes aussi souvent les vedettes des photos de touriste », plaisante Josette.
[…] »
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ces ouvrages :
- Une histoire des musées de France : XVIIIe-XXe siècle de Dominique Poulot.
- Musée et muséologie de Dominique Poulot.
Bonne journée.
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