Question d'origine :
En 1788, un de mes ancêtres, docteur en médecine diplômé de la faculté de médecine de Strasbourg, demanda à être nommé au "physicat" de la ville de Delle. Après un premier refus il fut nommé médecin physicien le 26 juillet 1791.
Quelle est la différence entre un médecin et (à cette époque) un médecin physicien ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/05/2014 à 14h27
Bonjour,
Votre question s'avère plus compliquée qu'il n'y parait et demande des compétences de spécialistes que nous ne sommes malheureusement pas.
Nous n'avons pas trouvé de définition claire et précise d'un médecin-physicien du XVIIIe siècle.
Il ne semble pas s'agir d'une spécialité au même titre que l'obstétrique, l'ophtalmologie ou la chirurgie dont l'essor marque l'histoire la médecine du XVIIIe siècle.
Il peut s'agir d'une formation spécifique propre à l'Alsace ou à la Franche-Comté ou d'un diplôme marquant la fin des études d'un "médecin généraliste" de l'époque...
... l'art de guérir relève, à l'époque, de solutions multiples proposées par un personnel médical très hétérogène.
1) La première des solutions, mais sans doute la plus tardive, consiste à recourir au "médecin physicien " : le Hofphysicus , s'il existe, à proximité d'une cour princière (Bouxwiller) ou le Stadtphysicus accouru depuis la ville voisine : Wenner à Obernai, Silberling à Molsheim, Oberlin dans les bailliages ruraux de la ville de Strasbourg font, dans les années 1770, figure d'hommes de l'art et de détenteurs du savoir . Mais les méthodes qu'ils utilisent ne doivent pas être surestimées :
• diagnostic rapide, après palpation du pouls et, éventuellement, inspection des urines qui sont censées révéler les affections dont souffre le malade (encore faut-il ajouter que ce "monsieur" qu'est le physicien se décharge souvent de la tâche qui consiste à analyser les urines sur son acolyte qui porte le titre de chirurgien) ;
• traitement reposant sur des théories archaïques, celles de Galien et d'Hippocrate, qui sont fondées sur la croyance du dérèglement des humeurs, à laquelle vient s'ajouter la théorie aériste.
[...]
2) Le prestige du médecin, dont les compétences seraient universelles et qui serait la Loi, relève d'un cliché dont l'origine se situe au XIXème ou au XXème siècle. Les familiers de la campagne sont au contraire lechirurgien-barbier et l'empirique qui nous conduisent au seuil du surnaturel. En effet, les compétences techniques s'effacent devant le capital d'expérience et surtout les qualités relationnelles, faites de confiance et d'abandon, qui lient le patient au thérapeute moyennant un important investissement affectif.
source : Se soigner dans les campagnes alsaciennes d'autrefois : Malades et maladies aux XVIIe et XVIIIe siècles / Jean-Michel BOEHLER
Nous vous invitons à consulter cet ouvrage que nous n'avons pas : Histoire de la médecine à Strasbourg / Jacques Héran paru aux éditions "La Nuée Bleue" en 1997 ; qui semble traiter de la question.
Nous vous laissons par ailleurs poser votre question à la BIUM (bibliothèque interuniversitaire de médecine) de Paris, spécialisée en histoire de la santé.
N'hésitez pas à nous tenir au courant de leur réponse !
Votre question s'avère plus compliquée qu'il n'y parait et demande des compétences de spécialistes que nous ne sommes malheureusement pas.
Nous n'avons pas trouvé de définition claire et précise d'un médecin-physicien du XVIIIe siècle.
Il ne semble pas s'agir d'une spécialité au même titre que l'obstétrique, l'ophtalmologie ou la chirurgie dont l'essor marque l'histoire la médecine du XVIIIe siècle.
Il peut s'agir d'une formation spécifique propre à l'Alsace ou à la Franche-Comté ou d'un diplôme marquant la fin des études d'un "médecin généraliste" de l'époque...
... l'art de guérir relève, à l'époque, de solutions multiples proposées par un personnel médical très hétérogène.
1) La première des solutions, mais sans doute la plus tardive, consiste à recourir au "
• diagnostic rapide, après palpation du pouls et, éventuellement, inspection des urines qui sont censées révéler les affections dont souffre le malade (encore faut-il ajouter que ce "monsieur" qu'est le physicien se décharge souvent de la tâche qui consiste à analyser les urines sur son acolyte qui porte le titre de chirurgien) ;
• traitement reposant sur des théories archaïques, celles de Galien et d'Hippocrate, qui sont fondées sur la croyance du dérèglement des humeurs, à laquelle vient s'ajouter la théorie aériste.
[...]
2) Le prestige du médecin, dont les compétences seraient universelles et qui serait la Loi, relève d'un cliché dont l'origine se situe au XIXème ou au XXème siècle. Les familiers de la campagne sont au contraire le
source : Se soigner dans les campagnes alsaciennes d'autrefois : Malades et maladies aux XVIIe et XVIIIe siècles / Jean-Michel BOEHLER
Nous vous invitons à consulter cet ouvrage que nous n'avons pas : Histoire de la médecine à Strasbourg / Jacques Héran paru aux éditions "La Nuée Bleue" en 1997 ; qui semble traiter de la question.
Nous vous laissons par ailleurs poser votre question à la BIUM (bibliothèque interuniversitaire de médecine) de Paris, spécialisée en histoire de la santé.
N'hésitez pas à nous tenir au courant de leur réponse !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/05/2014 à 07h31
Bonjour,
Nous vous remercions pour la réponse de la BIUM que vous nous avez transférée.
En pièce jointe, le texte de Jacques Héran.
Nous vous remercions pour la réponse de la BIUM que vous nous avez transférée.
En pièce jointe, le texte de Jacques Héran.
Pièces jointes
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