Question d'origine :
Très cher Guichet,
me revoilà pour quelques questions
Dans un très grand nombre d'églises que j'ai visitées, une chose m'a frappé, il y a quasi toujours une statue du Christ en croix sur le côté droit de la nef, souvent entre deux arcades. Y a-t-il une raison quelconque ?
Mille mercis par avance,
Tinodela.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 10/05/2014 à 14h59
Bonjour,
Le petit guide de Mgr Jacques Perrier,Visiter une église nous est souvent d'une aide précieuse pour les traditions chrétiennes.
« La représentation la plus fréquente du Christ seul est évidemment le crucifié. Nous avons vu que la croix n’était entrée dans l’art chrétien qu’après d’autres symboles. (…) La croix sera d’abord montrée sans le personnage du crucifié, et quand celui-ci apparaîtra, ce sera sous une forme solennelle et liturgique : le Christ, roi et grand prêtre, revêtu de la tunique et coiffé de la couronne. »
« La place normale du crucifix dans l’église est à la limite de la nef et du chœur, sur la « poutre de gloire », encore appelée « arc triomphal », ou sur le jubé, là où il subsiste. » p.156-157.
Cettepoutre de gloire , également « poutre iconostase » a, elle aussi, bien souvent disparu et il n’en subsiste le plus souvent que les souches sur les côtés de la nef.
Dans les cathédrales de NOYON, AMIENS, REIMS, certains crucifix, sculptés, sont situés dans la nef, à droite, sous les grandes arcades séparant la nef centrale du bas-côté droit, ainsi, le crucifix étant situé EN FACE DE LA CHAIRE, le prédicateur avait-il l'image du Rédempteur en face de lui lors de son prêche. Des exemples dans l’ouvrageL’ordre ogival : essai sur l’architecture gothique de François Cali et Serge Molinier.
Consultons l’articleCroix des édifices du culte de l’encyclopédie Catholicisme : hier, aujourd’hui, demain , tome III, p. 333-334 :
«Croix à l’intérieur des églises . –
Outre la représentation du Christ en croix que l’on voit parfois au tympan, il faut surtout mentionner, à l’intérieur, la croix triomphale qui occupe généralement la place d’honneur au fond de l’abside.
Le sommet duciborium était généralement surmonté d’une croix. D’autres fois, la croix était suspendue au-dessus de l’autel. Y a-t-il relation entre ces croix et les grands crucifix que l’on trouve à partir du XIIIe et surtout aux XIVe et XVe s., à l’entrée du sanctuaire et au sommet des jubés français ou des screens anglais ? Il est permis d’en douter.
En France, il est d’usage de suspendre un grand crucifix (qui est souvent l’ancienne croix de l’entrée du sanctuaire) en face de la chaire à prêcher . En Italie, où le prédicateur est le plus souvent sur une estrade, on place un crucifix sur cette estrade (ou sur la chaire même, quand celle-ci existe).
A l’imitation, peut-être des anciens oratoires de la Croix des basiliques romaines, il est d’usage, en plusieurs contrées, que les églises possèdent une chapelle, ou au moins, un autel de la Croix, évidemment orné d’un immense crucifix. »
L’articleCroix de Christianisme : dictionnaire des temps, des lieux et des figures signale qu’au XIe siècle, sous l’influence de Cluny, la croix et le crucifix prirent une place prépondérante au cœur de la liturgie. « Sur fond d’idéal grégorien de l’Eglise, un mode de figuration se diffusa rapidement dans la chrétienté latine. Il associait, dans de grandes réalisations monumentales, Jésus-Christ trônant en majesté, au milieu de l’abside ou du tympan, au crucifié, figuré à proximité. » (p. 162).
Quelques exemples d’architecture religieuse contemporaine cités danscet article confirment aussi la présence du crucifix à un autre endroit que celui, convenu, de la croix : « Outre la croix, toutes ces églises ont également un crucifix, qui est, par contraste, le plus souvent de haute taille, en bois et de facture ancienne (XVe au XVIIe), placé en général dans un espace en retrait, un dégagement latéral avec le tabernacle à Saint-François de Molitor, ou un angle peu visible de l’assemblée, afin de permettre une prière personnelle et intime devant la figure christique. »
Autre lecture très intéressante en ligne, les articlesCroix et Crucifix du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Index Tome 4 .
Le petit guide de Mgr Jacques Perrier,
« La représentation la plus fréquente du Christ seul est évidemment le crucifié. Nous avons vu que la croix n’était entrée dans l’art chrétien qu’après d’autres symboles. (…) La croix sera d’abord montrée sans le personnage du crucifié, et quand celui-ci apparaîtra, ce sera sous une forme solennelle et liturgique : le Christ, roi et grand prêtre, revêtu de la tunique et coiffé de la couronne. »
« La place normale du crucifix dans l’église est à la limite de la nef et du chœur, sur la « poutre de gloire », encore appelée « arc triomphal », ou sur le jubé, là où il subsiste. » p.156-157.
Cette
Dans les cathédrales de NOYON, AMIENS, REIMS, certains crucifix, sculptés, sont situés dans la nef, à droite, sous les grandes arcades séparant la nef centrale du bas-côté droit, ainsi, le crucifix étant situé EN FACE DE LA CHAIRE, le prédicateur avait-il l'image du Rédempteur en face de lui lors de son prêche. Des exemples dans l’ouvrage
Consultons l’article
«
Outre la représentation du Christ en croix que l’on voit parfois au tympan, il faut surtout mentionner, à l’intérieur, la croix triomphale qui occupe généralement la place d’honneur au fond de l’abside.
Le sommet du
A l’imitation, peut-être des anciens oratoires de la Croix des basiliques romaines, il est d’usage, en plusieurs contrées, que les églises possèdent une chapelle, ou au moins, un autel de la Croix, évidemment orné d’un immense crucifix. »
L’article
Quelques exemples d’architecture religieuse contemporaine cités dans
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